Montréal, le 11 décembre 2019 – Contrairement à ce qui est souvent véhiculé dans les médias et par certains groupes de pression, les Québécois sont toujours ouverts à l’exploitation de leurs ressources pétrolières. Ils préfèrent aussi le pétrole de l’Ouest canadien au pétrole étranger. C’est ce que révèle un sondage Léger, réalisé pour le compte de l’IEDM et publié aujourd’hui.
Faits saillants
· Une écrasante majorité de Québécois (65 %) préfèrent que le pétrole importé au Québec provienne de l’Ouest canadien, contre seulement 13 % qui préfèrent le pétrole américain et 5 % qui veulent du pétrole d’un autre pays.
· Presque deux fois plus de Québécois (45 %) souhaitent que leur province exploite ses propres ressources pétrolières plutôt que de continuer d’importer le pétrole qu’ils consomment (26 %). (28 % des Québécois ne savent pas.)
· En ce qui a trait au transport du pétrole, 50 % des Canadiens estiment que le pipeline représente le moyen de transport le plus sécuritaire, suivi de 11 % pour le train.
« Année après année, sondage après sondage, les résultats sont sans équivoque », soutient Luc Vallée, économiste en chef et directeur des opérations à l’IEDM. « Les Québécois sont beaucoup plus ouverts aux hydrocarbures qu’on pourrait le penser; ils sont conscients que nous avons besoin de pétrole et que la transition énergétique ne se fera pas en claquant des doigts. »
Par ailleurs, bien que les changements climatiques soient l’enjeu le plus important pour 20 % des Canadiens, une écrasante majorité d’entre eux (63 %) ne sont pas prêts à payer plus pour lutter contre les gaz à effet de serre.
« Ces réponses révèlent une contradiction évidente », note Germain Belzile, chercheur associé senior à l’IEDM. « Les Canadiens souhaitent s’attaquer aux changements climatiques, mais demeurent très réticents à faire des sacrifices financiers. En fait, ils préfèrent que les gouvernements et l’industrie fassent des efforts à leur place, alors que c’est la population qui consomme le pétrole : l’industrie ne fait que répondre à la forte demande. »
En effet, plus de la moitié des Canadiens (57 %) sont d’accord pour qu’une taxe carbone soit imposée aux entreprises canadiennes.
« Ici aussi, les consommateurs se déresponsabilisent et semblent surtout oublier que la taxe carbone imposée aux entreprises canadiennes leur sera inévitablement refilée », ajoute M. Vallée.
Le gouvernement du Québec rêve d’une province plus riche et plus prospère. Qu’attend-il pour prendre acte des résultats de ce sondage et des précédents ? On devrait permettre l’exploitation responsable des ressources pétrolières de la province et réduire les obstacles au transport de pétrole canadien, plutôt que de favoriser l’importation des produits étrangers.
« Les Québécois ont exprimé leurs préférences. Ils sont clairement en faveur d’une croissance économique durable qui table sur l’exploitation de nos propres ressources », conclut M. Belzile.
Le sondage web a été effectué du 22 au 25 novembre 2019 auprès d’un échantillon représentatif de 1003 Canadiens âgés de 18 ans et plus. La marge d’erreur se situe à plus ou moins 3,5 points de pourcentage. Consultez tous les résultats du sondage sur notre site.
À propos
L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal, Calgary et Paris. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.