QUÉBEC, le 22 oct. 2020 /CNW Telbec/ - Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, André Lamontagne, a dévoilé le Plan d'agriculture durable 2020-2030. Ce plan, qui marque un tournant pour l'agriculture québécoise, vise à accélérer l'adoption de pratiques agroenvironnementales performantes d'ici 2030 afin de répondre aux préoccupations du milieu agricole et des citoyens. Il est doté d'une enveloppe de 125 millions de dollars.
Le Plan permettra, pour la première fois, de stimuler l'atteinte de résultats positifs pour l'environnement par l'entremise d'un mécanisme de rétribution. De plus, il vient appuyer les engagements climatiques et de développement durable du gouvernement du Québec. « Nous posons aujourd'hui un geste historique qui établit le Québec comme un chef de file en matière d'agriculture durable. En plaçant les productrices et les producteurs agricoles au cœur de l'action, notre gouvernement propose un plan ambitieux et novateur qui leur offre les moyens de tout mettre en œuvre pour accélérer l'adoption des meilleures pratiques agroenvironnementales. Des pratiques performantes qui ont des retombées sur la santé des personnes, qui préservent les ressources naturelles et qui répondent aux besoins des consommateurs. Elles constituent la pierre d'assise de la prospérité future de nos entreprises agricoles », a affirmé André Lamontagne, ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
Ce plan vient concrétiser deux objectifs de la Politique bioalimentaire 2018-2025 - Alimenter notre monde, en contribuant à encourager les approches concertées pour protéger la santé et l'environnement ainsi qu'en accélérant l'adoption de pratiques d'affaires responsables. Il répond à la majorité des recommandations adressées au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ) par la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles à la suite de son mandat d'initiative parlementaire sur les effets des pesticides sur la santé publique et l'environnement.
L'évolution des pratiques agricoles et le progrès technologique des dernières décennies ont permis aux entreprises de réaliser des avancées notables au chapitre de l'agriculture durable. Le secteur agricole a néanmoins besoin aujourd'hui d'être soutenu davantage pour accélérer la transition vers une agriculture plus écologique.
Pourvu d'un budget de 125 millions de dollars et tablant sur le déploiement de 75 agronomes et ingénieurs agricoles sur le terrain, auxquels s'ajoutent d'autres leviers financiers gouvernementaux, le Plan a les moyens de ses ambitions pour mettre en œuvre des mesures phares qui appuieront les entreprises agricoles dans leurs efforts en vue d'améliorer leur performance sur le plan environnemental :
- 70 millions de dollars seront consacrés à la reconnaissance des efforts des producteurs agricoles et des pratiques agroenvironnementales favorables qui vont au-delà des exigences réglementaires et qui généreront des gains environnementaux importants. Cette mesure favorisera l'atteinte de résultats dans une optique de partage des risques;
- 30 millions de dollars seront investis pour le développement des connaissances. Le Plan prévoit l'établissement d'un partenariat de recherche sous la responsabilité du Fonds de recherche du Québec - Nature et technologies et du scientifique en chef du Québec, qui aura pour mandat de mobiliser les efforts de l'ensemble des acteurs engagés en faveur du développement d'un secteur agricole viable et durable;
- 25 millions de dollars permettront notamment le développement et la mise en œuvre d'un parcours de formation continue en agroenvironnement par l'Institut de technologie agroalimentaire et ses partenaires, à l'intention des producteurs agricoles de l'ensemble du territoire québécois. Cette somme facilitera aussi le déploiement de modèles propices au transfert des connaissances et adaptés aux particularités régionales. De plus, nous offrirons aux agriculteurs un accompagnement professionnel à la fine pointe du numérique.
Parallèlement à la publication du Plan, le ministre a rendu publique la Politique sur la conduite responsable en recherche, qui vise à garantir un travail crédible, objectif et fiable au sein des centres de recherche et d'expertise qui sont soutenus financièrement par le MAPAQ ou qui sont liés aux programmes de soutien de la recherche du Ministère.
Réactions favorables
L'Union des producteurs agricoles (UPA) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) accueillent positivement le Plan d'agriculture durable (PAD). « On retrouve dans le PAD plusieurs éléments du Plan vert agricole que propose l'Union depuis plus de deux ans. Les agricultrices et agriculteurs du Québec partagent les préoccupations de leurs concitoyens et demandent depuis longtemps un plan d'action à moyen et long terme pour continuer d'améliorer leurs pratiques et faire des gains environnementaux. Comme nous le souhaitions, le PAD place les productrices et producteurs au cœur de l'action en misant sur l'accompagnement et le transfert de connaissances », a déclaré le président général de l'UPA, Marcel Groleau.
Rappelons que l'Union proposait notamment, pendant la campagne électorale de 2018, la mise en œuvre d'un plan vert agricole, en concertation avec les agriculteurs, les ministères concernés et les intervenants du milieu. Le PAD dévoilé aujourd'hui répond à plusieurs des demandes exprimées à ce moment, incluant la rétribution des producteurs pour les pratiques environnementales, des investissements additionnels pour la recherche et le développement des connaissances ainsi qu'un accompagnement accru des producteurs, tant au chapitre de la formation que du transfert des connaissances. Le PAD est également en lien direct avec les échanges et les chantiers proposés lors du Sommet agroenvironnemental Agriculture, nature et communauté, organisé en octobre 2019 par l'UPA et la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l'Université du Québec en Outaouais.
« La relance durable de notre économie passe également par le secteur agroalimentaire et nous nous réjouissons de voir les sommes prévues au PAD. L'approche incitative retenue par le gouvernement visant à récompenser les producteurs agricoles qui adapteront leurs méthodes est également porteuse pour susciter l'adhésion de ceux-ci et préserver la compétitivité de notre agriculture », a déclaré Charles Milliard, président-directeur général de la FCCQ.
Cette dernière croit toutefois que des éléments manquent encore au plan. « Malgré ces points positifs, nous croyons que plusieurs éléments sont toujours manquants pour rendre le secteur agroalimentaire encore plus vert, durable et compétitif. De plus, nous constatons que l'accent est surtout mis sur le secteur des grandes cultures et très peu sur les productions animales et la transformation », a ajouté Charles Milliard.
Faits saillants
- Le Plan d'agriculture durable vise cinq objectifs* clés, soit :
- réduire l'usage des pesticides et les risques qu'ils présentent pour la santé et l'environnement;
- améliorer la santé et la conservation des sols;
- améliorer la gestion des matières fertilisantes;
- optimiser la gestion de l'eau;
- améliorer la biodiversité.
* Ces objectifs sont mesurés par huit indicateurs clés.
- La Politique sur la conduite responsable en recherche :
- La Politique sur la conduite responsable en recherche, rédigée en collaboration avec le bureau du scientifique en chef du Québec, a pour objectifs :
- de décrire les valeurs sous-jacentes à la conduite responsable en recherche et les pratiques exemplaires en la matière;
- de formuler les attentes concernant la conduite responsable en recherche (CRR) pour les activités de recherche qui bénéficient d'un financement public du MAPAQ;
- d'énoncer les éléments essentiels du processus de gestion des allégations de manquement;
- de préciser le processus de décision du MAPAQ quant à l'usage responsable des fonds publics à la suite de cas avérés de manquement à la CRR.
- La Politique sur la conduite responsable en recherche, rédigée en collaboration avec le bureau du scientifique en chef du Québec, a pour objectifs :
- Les centres de recherche et d'expertise soutenus par le MAPAQ :
- En 2019-2020, le MAPAQ a soutenu financièrement 17 centres de recherche et d'expertise à la hauteur de 24,2 millions de dollars, alors que le chiffre d'affaires total des centres atteignait près de 76 millions de dollars;
- Pour donner suite à la mise en œuvre de la Politique, les centres devront adopter les principes de conduite responsable en recherche en cohérence avec les attentes et les orientations du MAPAQ.