SAGUENAY - Selon l'analyse présentée par Desjardins le 9 mars, l'emploi est retourné en territoire positif en février après avoir connu des ratés en janvier. Le marché du travail a bénéficié d’une création de 15 400 emplois en février, récupérant ainsi une partie des 88 000 postes perdus en janvier.
Les secteurs des biens ont connu une perte de 10 400 emplois en février en raison surtout d’un recul de 16 500 postes au sein de la fabrication. Du côté des services, on remarque une hausse de 25 900 postes le mois dernier. Des gains importants dans les soins de santé et l’assistance sociale (+24 500), le transport et l’entreposage (+12 600) ainsi que dans l’enseignement (+12 200) ont permis de contrebalancer les pertes dans plusieurs autres secteurs, dont le commerce (-22 000). Le taux de chômage est quant à lui passé de 5,9 % à 5,8 %.
La moyenne mobile sur six mois, qui donne un bon aperçu de la tendance de l’emploi, est néanmoins demeurée aux alentours de 20 000 pour un deuxième mois consécutif. « Il s’agit d’un net ralentissement par rapport à la tendance de près de 40 000 observée il y a quelques mois. Cette décélération est toutefois une bonne chose : la tendance de l’emploi correspond maintenant davantage au rythme de croissance de l’économie canadienne, ce qui apaise les inquiétudes associées à une surchauffe du marché du travail », peut-on lire dans l'étude économique.
L’évolution récente des salaires est aussi rassurante, selon Desjardins. Après une accélération importante à la fin de 2017, la variation sur trois mois du salaire horaire moyen converge maintenant vers les 3 %, ce qui correspond à son rythme de croissance annuelle. L'analyse de Desjardins permet de penser que l’apaisement de certaines pressions haussières sur le marché du travail fournira une latitude à la Banque du Canada dans la gestion de sa politique monétaire. Cela devrait lui permettre de ne pas précipiter ses hausses de taux, si l’évolution de l’inflation et des autres risques le permet.
Création d'emplois aux États-Unis
313 000 nouveaux emplois ont été créés en février chez nos voisins du sud, après un gain de 239 000 (révisé de 200 000) en janvier. Il s'agit de la plus forte croissance mensuelle depuis juillet 2016. « La force de la création d’emplois en février constitue une belle surprise. Les gains supérieurs à 300 000 embauches sont plutôt rares; il n’y en a eu que dix au cours du présent cycle économique. De plus, le résultat est plus élevé que la plus haute des 78 estimations compilées au sein du consensus de Bloomberg. À cette bonne nouvelle s’ajoutent les révisions positives pour la création d’emplois en janvier (+39 000) et décembre (+15 000) », écrivent les analystes de Desjardins.
Le secteur de la construction a gagné 61 000 emplois et il y a eu un gain de 31 000 postes au sein de la fabrication. 187 000 embauches nettes ont été recensées au sein des services du secteur privé. Il s’est créé 50 300 emplois chez les détaillants et 11 500 au sein de la restauration, alors que le secteur de la santé et de l’éducation a gagné 23 000 travailleurs. Du côté des services professionnels, on compte 50 000 embauches et 28 000 dans les services financiers. Les gouvernements ont créé 26 000 emplois. « L’accélération des embauches est assez généralisée. On observe que 68,6 % des 258 secteurs ont enregistré un gain mensuel, le plus haut taux depuis janvier 2012. Le secteur des biens (construction, fabrication et ressources naturelles) a gagné 100 000 postes, la meilleure performance depuis juin 1984 si l’on exclut des rebonds découlant de problèmes particuliers (grèves et tempêtes). »
Pour un cinquième mois consécutif, le taux de chômage est demeuré à 4,1 % en février. L’enquête auprès des ménages affiche un gain de 785 000 emplois, tandis que la population active a augmenté de 806 000 personnes. Le taux d’activité est passé de 62,7 % à 63,0 %, le plus élevé depuis septembre. « Le ralentissement des variations mensuelles et annuelles des salaires modère les craintes inflationnistes causées par le résultat de janvier. La bonne création d’emplois aidera éventuellement la progression des salaires, mais la tendance demeure finalement encore modeste. Il faut dire que l’augmentation du taux d’activité permet de modérer les pressions amenées par la faiblesse du taux de chômage. »
Selon Desjardins, la Réserve fédérale (Fed) n’hésitera pas à augmenter les taux directeurs à sa réunion prévue le 21 mars. « Une poursuite de la bonne tenue du marché du travail pourrait même inciter les dirigeants de la Fed à éventuellement accélérer le rythme des hausses de taux directeurs. »