OTTAWA, le 9 mars 2018 /CNW/ - L'économie canadienne perdrait environ un demi-point de pourcentage de croissance et 85 000 emplois dans la première année suivant la fin de l'Accord de libre-échange nord-américain, selon une analyse où le Conference Board du Canada évalue l'incidence d'une disparition de l'ALENA sur l'économie et l'emploi.
La croissance se redresserait largement dans l'année suivant la fin de l'ALENA grâce à un taux de change plus faible et à des taux d'intérêt moindres, mais le niveau du produit intérieur brut (PIB) resterait durablement inférieur, ce qui représenterait une perte de revenu dans tout le Canada.
« Nous partons du principe que, s'il est mis fin à l'ALENA, le Canada reviendra aux tarifs de la nation la plus favorisée (NPF) applicables en vertu des accords de l'Organisation mondiale du commerce, déclare Matthew Stewart, directeur, Prévisions nationales. Globalement, d'après notre analyse, l'impact sur l'économie canadienne sera limité si l'ALENA est résilié et remplacé par des tarifs NPF. »
« À plus long terme, le Canada serait moins en mesure d'attirer des investissements sur la base d'un accès préférentiel au marché américain, ce qui pourrait avoir des conséquences économiques encore plus importantes dans les années futures. »
Faits saillants
- La croissance du PIB réel reculerait de 0,5 % dans l'année suivant la résiliation de l'ALENA.
- Globalement, le Canada perdrait quelque 85 000 emplois dans la première année après la fin de l'ALENA et 91 000 dans la deuxième année.
- À plus long terme, le Canada ne sera plus en mesure d'attirer des investissements sur la base d'un accès préférentiel au marché américain. Résultat, le scénario exposé dans ce rapport pourrait être considéré comme le meilleur possible.
Le Conference Board estime à 85 000 et 91 000 le nombre d'emplois qui disparaîtraient, respectivement, dans la première année et la deuxième année après la fin de l'ALENA. Globalement, la croissance du PIB réel reculerait de 0,5 % dans l'année suivant la résiliation de l'ALENA.
En cas de résiliation de l'ALENA, les tarifs NPF seraient en moyenne de 2 % sur les exportations canadiennes à destination des États-Unis et de 2,1 % sur les importations en provenance des États-Unis. Pour certains biens, comme les camions, ils seraient nettement plus élevés.
Le rétablissement de droits sur des produits qui en étaient auparavant exonérés rendrait les exportations canadiennes instantanément plus chères aux États-Unis. Toutefois, la dépréciation du dollar canadien après la résiliation de l'ALENA atténuerait l'augmentation moyenne du prix des biens canadiens aux États-Unis.
Globalement, les exportations réelles de marchandises baisseraient de 1,8 % dans l'année suivant la fin de l'ALENA. C'est sur les exportations de véhicules automobiles et de pièces que l'effet serait le plus marqué. Les exportations de biens de consommation, d'aliments et de boissons, de produits chimiques, de produits du bois et de produits agricoles baisseraient aussi sensiblement.
Les droits et la dépréciation du dollar canadien feraient aussi augmenter le prix des importations américaines au Canada, ce qui entraînerait une baisse des importations réelles de marchandises de 1,8 % également.
Une réduction de l'investissement à long terme due à la fin de l'ALENA limiterait davantage encore la capacité de production, et l'économie canadienne en serait durablement plus faible que dans le cadre des règles commerciales actuelles de l'ALENA.
Le rapport, intitulé L'impact d'une disparition de l'ALENA sur l'économie canadienne, est disponible dans la bibliothèque électronique e-library du Conference Board of Canada.