MONTRÉAL, le 15 mai 2018 /CNW Telbec/ - Alors que débutent les consultations particulières sur le projet de loi 176, Loi modifiant la Loi sur les normes du travail et d'autres dispositions législatives afin principalement de faciliter la conciliation famille-travail, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) rappelle que les impacts du projet de loi se chiffrent à plus de 3,4 milliards $ sur cinq ans.
« Avec les mesures proposées dans le projet de loi, la bonification du Régime des rentes du Québec et la hausse du salaire minimum, c'est plus de 10 milliards $ de coûts de main-d'œuvre supplémentaires sur cinq ans qu'auront à assumer les entreprises québécoises », souligne le président-directeur général de la FCCQ, Stéphane Forget.
Avant même le dépôt du projet de loi, les normes minimales du travail québécoises étaient déjà parmi les plus avantageuses en Amérique du Nord. « Certaines mesures illustrent bien le phénomène de sédimentation. Prises une à une, ces propositions peuvent susciter l'intérêt, alors que leur impact cumulatif devient un obstacle à la compétitivité de nos entreprises », ajoute M. Forget.
Contrairement à une perception que pourrait laisser présager le projet de loi, une consultation menée par la FCCQ auprès de ses membres en août 2017 confirme que les entreprises québécoises sont déjà proactives en matière de conditions de travail auprès de leurs employés. L'ajout de contraintes par le projet de loi est contradictoire à la politique d'allégement réglementaire du gouvernement. « Ce que veulent les employeurs et les employés, c'est de la flexibilité dans l'application des conditions de travail, afin de pouvoir s'adapter à la réalité des entreprises et aux besoins des travailleurs », poursuit M. Forget.
Ainsi, l'interdiction de nouvelles disparités créées en fonction de la date d'embauche ne permettrait pas d'ajuster les avantages sociaux, dont le régime de retraite, aux besoins et aux souhaits des employés. On peut ainsi lire, dans le mémoire déposé par la FCCQ que « (…) cette éventualité n'est guère porteuse de paix industrielle. La FCCQ considère que les employeurs québécois concernés ont fait preuve de responsabilité à l'égard de leurs employés d'expérience déjà en place. L'interdiction de nouvelles disparités (…) serait un non-sens et occasionnerait des conséquences importantes » et ce, parce que les nouvelles générations de travailleurs n'évoluent pas dans le même contexte que leurs aînés.
La flexibilité de gestion demandée par les entreprises s'applique aussi aux règles concernant les agences de placement. Alors que la consultation de la FCCQ révèle que près d'une entreprise sur deux y a recours et que 45 % les considèrent utiles dans leur gestion de personnel, il est inconcevable que des salaires équivalents aux échelles en vigueur soient versés aux employés temporaires.
« Il ne faut pas perdre de vue que toutes les entreprises font face à des réalités qui leur sont propres et qu'il importe par conséquent de leur offrir la plus grande flexibilité qui soit dans l'élaboration d'offres de conditions de travail attrayantes, susceptibles d'intéresser les travailleurs. Des normes trop exigeantes viennent brimer les possibilités d'innovation dans ce domaine », a conclu Stéphane Forget.
La Fédération des chambres de commerce du Québec présentera sa position sur le projet de loi
aux membres de la Commission de l'économie et du travail de l'Assemblée nationale, le mercredi 16 mai à 15 h.
À propos de la FCCQ
Grâce à son vaste réseau de près de 140 chambres de commerce et 1 100 membres corporatifs, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) représente plus de 50 000 entreprises exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l'économie et sur l'ensemble du territoire québécois. Plus important réseau de gens d'affaires et d'entreprises du Québec, la FCCQ est à la fois une fédération de chambres de commerce et une chambre de commerce provinciale. Ses membres, qu'ils soient chambres ou entreprises, poursuivent tous le même but : favoriser un environnement d'affaires innovant et concurrentiel.