Ces derniers temps, les entrepreneurs ont été bombardés d’informations parlant de catastrophes commerciales potentielles et de catastrophes naturelles réelles, notamment des incendies de forêt, des tremblements de terre et des ouragans. Malgré toutes ces turbulences, un récent sondage de BDC indique qu’ils demeurent confiants.
Près de 80 % des propriétaires de PME que BDC a interrogés* ont vu leurs ventes se stabiliser ou augmenter au cours des 12 derniers mois, même après une croissance considérable au premier semestre de 2017. De plus, la majorité des répondants s’attendent à ce que leurs ventes s’améliorent au cours des 12 prochains mois.
Cet optimisme a incité de nombreux entrepreneurs à dire que le moment leur semble propice pour investir dans leur entreprise. Plusieurs entrepreneurs basent leur réponse positive sur le fait qu’ils voient des occasions de croissance pour leur entreprise. Une autre étude de BDC montre qu’en faisant croître leur entreprise, les entrepreneurs réalisent des économies d’échelle et des gains de productivité qui les aident à générer de plus grandes marges bénéficiaires, qu’ils peuvent réinvestir, créant ainsi un cycle vertueux d’amélioration et une compétitivité accrue. Les investissements des entreprises pour le premier semestre de 2018 ont été solides, en hausse de 7,6 % par rapport à la même période en 2017.
Malgré la hausse des taux d’intérêt, les deux tiers des propriétaires d’entreprises estiment que les conditions de financement sont stables.
Interrogés sur leur perception de la situation de leurs concurrents, de leur région et de l’économie canadienne en général, les propriétaires d’entreprises étaient un peu moins optimistes. On peut cependant y voir une tendance naturelle à être plus prudent quand il est question de ce que l’on connaît moins.
De plus, il n’est pas surprenant que les propriétaires d’entreprises soient moins optimistes en ce qui concerne ce qui se passe autour d’eux étant donné le cycle négatif des nouvelles, surtout les tensions commerciales avec les États-Unis.
Toutefois, la renégociation de l’ALENA pourrait bientôt prendre fin. À la fin du mois d’août, les États-Unis et le Mexique se sont entendus sur les questions importantes liées aux échanges commerciaux entre leurs deux pays, y compris la controversée règle d’origine pour les automobiles. Le Canada s’est de nouveau joint aux discussions et il semble que la nouvelle version de l’ALENA pourrait être conclue cet automne, mais le chapitre sur le règlement des différends que le Mexique a accepté d’éliminer (selon certains médias) pourrait constituer un point de friction important. Un nouvel accord sur l’ALENA réduirait l’incertitude pour de nombreuses entreprises et donnerait un certain soutien au dollar canadien.
Nous ne sommes toutefois pas à l’abri d’autres risques. Les États-Unis imposeront des droits de douane de 10 % sur les importations chinoises d'une valeur de 200 milliards de dollars américains à compter du 24 septembre, et ce taux augmentera à 25 % à la fin de l'année. L'administration américaine a menacé d'imposer des droits de douane sur 267 milliards de dollars américains d'importations chinoises ainsi que sur les automobiles et les pièces d'automobiles en provenance de divers pays, dont le Canada.
Pour l’instant, les impacts des tensions commerciales sont modestes
Les États-Unis ont déjà imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium à de nombreux partenaires commerciaux, ainsi qu’une foule d’autres tarifs sur les importations chinoises. Les tarifs sur les importations chinoises totalisent maintenant 50 G$ US avec l’imposition d’une deuxième tranche sur des marchandises d’une valeur de 16 G$ US qui est entrée en vigueur en août. De nombreux partenaires commerciaux ont pris des mesures de rétorsion contre les États-Unis, mais l’impact global à ce jour a été modeste. Alors que le commerce mondial s’est contracté en juin, après une forte hausse en mai, les volumes restent proches des sommets historiques.
L’inflation a augmenté tant au Canada qu’aux États-Unis, mais elle ne semble pas encore être le résultat des tarifs récemment imposés. L’indice des prix à la consommation a augmenté de 3,0 % au Canada et de 2,9 % aux États-Unis par rapport à juillet dernier. Au Canada, l’augmentation est principalement attribuable à la hausse des prix de l’énergie, tandis qu’aux États-Unis, l’augmentation du coût du logement (loyer ou hypothèque) en a été le principal facteur. Aux États-Unis, les droits de douane sur les métaux et le bois d’œuvre nuisent aux marges bénéficiaires, ce qui force certaines entreprises à augmenter légèrement leurs prix, selon les rapports des banques des districts de la Réserve fédérale.
Au Canada, les tarifs douaniers ne semblent pas influer sur les prix à la production—une mesure de divers produits de base, notamment les fruits et légumes, les produits chimiques, le bois d’œuvre, les métaux, la machinerie et l’équipement. Au cours de la dernière année, les prix de l’énergie et d’autres produits de base ont fait grimper l’indice des prix à la production canadien. Fait intéressant, depuis l’imposition des tarifs sur l’acier et l’aluminium, ces catégories de produits n’ont pas connu de hausse de prix, bien que les prix de l’aluminium aient augmenté plus tôt dans l’année, dans l’espoir que le président Trump donnerait suite à sa promesse d’imposer des tarifs.
Parmi les entreprises sondées par BDC, plus de 50 % font affaire avec les États-Unis et environ trois sur dix s’attendent à ce que l’imposition de tarifs douaniers nuise (directement ou indirectement) à leurs activités. L’impact le plus couramment attendu est une hausse du prix de leurs biens ou services.
Face à la turbulence, pour devenir plus concurrentielles, les entreprises canadiennes ont recours à des stratégies comme le recentrage de leurs efforts sur les marchés locaux, le développement du commerce avec d’autres pays, l’établissement de partenariats et l’investissement dans la recherche et le développement et l’innovation.
Qu’est-ce que cela signifie pour les entrepreneurs?
- Même si le protectionnisme commercial américain ne disparaîtra pas à court terme, les entreprises canadiennes peuvent surmonter cet écueil en continuant de se concentrer sur leurs clients actuels tout en recherchant de nouveaux marchés. Selon une Étude BDC, il y a une forte corrélation entre la diversification et la réussite financière.
- Investir dans l’innovation pour développer de nouveaux produits ou procédés améliorera votre position concurrentielle et vous permettra peut-être de facturer des prix plus élevés si vos marges sont comprimées par la hausse des prix des intrants.
- Lorsque les temps sont incertains, il est bon de garder un contrôle serré sur vos coûts. Prenez le temps, au cours du prochain mois, de passer en revue toutes vos dépenses pour voir où vous pouvez trouver des économies
Source: www.bdc.ca