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Maxime Hébert-Lévesque

SAINT-HONORÉ – La microbrasserie Saint-Honoré a soufflé sa troisième bougie le 21 mai. Francis Laberge, le propriétaire de la jeune PME, se réjouit du succès de son entreprise et prévoit déjà des investissements dans l’amélioration de ses équipements. Cette décision lui permettra d’augmenter sa production et de distribuer les produits dans la région métropolitaine dans un avenir rapproché.

Située au deuxième étage du pub Le Laser à Saint-Honoré, la microbrasserie, qui porte fièrement le nom de sa municipalité, célèbre au mois de mai son troisième anniversaire avec plus de produits qu’au moment du démarrage. Une belle croissance pour le propriétaire Francis Laberge, qui a commencé en 2018 avec seulement deux produits en vente. « Aujourd’hui, nous avons cinq bières que nous produisons sur une base régulière et quatre autres plus saisonnières et expérimentales destinées à une clientèle plus avisée », raconte le jeune entrepreneur.

Avec une production de 16 000 litres à sa première année, la popularité grandissante pour les bières artisanales a eu l’effet de tirer vers le haut la jeune pousse brassicole. « Pour 2021, on prévoit brasser plus de 25 000 litres. Nous avons mandaté l’entreprise almatoise Distributions JPG pour la distribution puisque nous ne pouvons plus la faire par nous-même ». Avec près d’une centaine de points de vente au Saguenay–Lac-Saint-Jean et dans la région de la Capitale-Nationale, les équipements de la microbrasserie sont maintenant utilisés au maximum de leur capacité.

Un plan d’agrandissement en branle

Si l’entrepreneur veut s’aventurer sur le marché montréalais, une seule solution s’offre à lui : investir dans de meilleurs équipements et agrandir en superficie la salle de brasse. « Début juillet, un nouveau système de brasse et une nouvelle cuve de fermentation seront livrés. Nous serons plus efficaces en augmentant le litrage par brassin et en réduisant ainsi le nombre de brasses par jour. La marmite actuelle a une capacité de 140 litres et la nouvelle va plus que doubler le volume. De plus, nous avons conclu une entente de production avec la microbrasserie Le Saint-Fût à Saint-Fulgence. Elle s’occupe de la fabrication d’un de nos produits, libérant ainsi de l’espace dans nos cuves. »

Fils des propriétaires du Pub Le Laser, Francis Laberge est présentement à la recherche d’un associé afin de racheter le commerce de ses parents et d’occuper la fonction de gestionnaire d’établissement. Ce projet de relève assurera une continuité au bar ouvert depuis 1994, mais aussi le déménagement de la microbrasserie au rez-de-chaussée. « Nous jouirons alors d’un plus vaste espace et nous pourrons nous équiper en conséquence. Nous visons une production industrielle. Il se peut que l’espace du bar soit réduit pour les besoins de la production, mais il n’est pas question de s’en débarrasser. Nous voulons en faire un lieu de dégustation où des spectacles seront présentés. »

Un appui citoyen incontestable

Les mesures de confinement en raison de la pandémie ont forcé plusieurs bars à mettre la clé sous la porte. Le pub Le Laser a passé près de la fermeture lorsqu’en novembre dernier, les gestionnaires ont dû cesser les opérations. « Nous savions que les mois qui suivraient la fermeture seraient très sombres. Il fallait trouver une manière de rester en vie et la communauté est venue nous prêter main forte. Nous avons fait une campagne de financement. En échange de dons, nous offrions des bières de la micro. Nous avons réussi à amasser 15 000 $ et nous sommes maintenant certains de rouvrir en juin ! »

Suivre les tendances

Les tendances brassicoles tendent vers un retour aux sources, c’est-à-dire un retour vers les bières fermières ancestrales confectionnées à partir de levures sauvages donnant des goûts cuirassés, chevalins et fruités. Le vieillissement en fût de chêne et l’inoculation de bactérie lactique pour les bières sures sont également à la mode chez les amateurs. « L’un de nos produits phares, c’est une sure à la framboise et nous développons d’autres bières de ce genre. C’est très populaire auprès d’une clientèle de plus en plus large. Pour souligner nos trois ans, nous avons mis sur le marché trois produits barriqués. C’est-à-dire des brassins qui ont vieilli en fût de bois », précise l’entrepreneur. D’ailleurs, l’implantation d’un chai, espace conçu pour le vieillissement en baril de bois, est planifiée dans les travaux d’agrandissement.

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