Dominique Savard
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Dominique Savard

SAGUENAY – Le breuvage AlPunch est probablement le secret le mieux gardé de l’entreprise Pausematicdu parc industriel de Chicoutimi, et ce, même s’il est consommé depuis 20 ans à l’usine Grande-Baie de Rio Tinto (RT) pour réhydrater les travailleurs. Cette boisson aussi très désaltérante est promise à un bel avenir, puisque les sous-traitants de RT et d’autres grandes entreprises sont maintenant intéressés à l’offrir à leurs ressources humaines qui doivent travailler dans des conditions de chaleur intense.

Un verre de 200 ml de cette boisson unique contient en fait quelque 80 % de la valeur quotidienne recommandée en vitamine C, 11 grammes de sucre ainsi que juste assez de sodium et de potassium pour compenser les pertes subies par les travailleurs. Elle a été développée spécifiquement pour Alcan il y a déjà 20 ans.

« En 1998, nous avons eu une demande à l’époque d’Alcan, à savoir si nous avions un produit procurant une hydratation rapide aux employés qui travaillent dans les salles de cuve, où la chaleur peut atteindre plus de 80 degrés Celsius. Nous avons répondu qu’on allait le trouver. C’est à ce moment-là que notre propriétaire, Charles-Philippe Tremblay, qui est biologiste de formation, et la nutritionniste d’Alcan ont développé le produit AlPunch. Le Al référant bien sûr à Alcan, les instigateurs du projet », explique Josée Riverin, directrice des opérations, ventes et marketing chez Pausematic.

Adapter les distributrices

Mme Riverin ajoute que la particularité de ce produit, qui était distribué dans des machines de plus en plus rares et très dispendieuses (4 000$ l’unité), a fait en sorte que les dirigeants de Pausematic n’ont pas mis l’accent sur son développement.

« L’an dernier, toutefois, on n’a pas eu le choix de prendre un virage étant donné qu’on n’était plus capable de trouver les équipements. Nous avons demandé à notre technicien en chef, Rémi Lefebvre, qui compte plus de 30 ans d’expérience, de fabriquer une petite machine compacte et pratique qui réussirait à produire suffisamment de fraîcheur dans le produit et il a relevé le défi avec succès. Cette nouvelle machine, de 1 000 $ environ, est prêtée aux entreprises et elle nous permet une croissance extraordinaire », explique-t-elle.

Faire des petits

« Nous avons doublé notre volume de ventes en 2018 et nous prévoyons doubler encore et même tripler cette année, » ajoute la directrice des opérations, qui souligne qu’en distribuant dans de grandes usines comme celles de Grande-Baie et Laterrière, ça permet de faire des petits avec les sous-traitants qui vantent le produit à leur employeur.

« Nous avons eu des commandes de Voltam Inc., Sotrem Maltech, Refraco, Elkem Métal, Niobec, etc. Nous avons placé 12 nouvelles machines l’an dernier et nous en avons 30 autres en production pour cette année. C’est toute une croissance », confirme Josée Riverin.

Laiterie de la Baie

Le AlPunch est produit à la Laiterie de La Baie dans des poches de plastique de 18 litres (40 $ l’unité) auxquelles on installe une valve pour faire une pression qui va jusque dans le refroidisseur. Les entreprises les installent sur le même principe que les machines à eau et il n’y a pas de bouteille, ce qui en fait un produit non dommageable pour l’environnement.

« Le AlPunch est un produit 100 % régional et nous sommes les seuls à en avoir la recette. C’est notre propriétaire, Charles-Philippe, qui fait le mélange des proportions personnellement lorsqu’il y a une production à la Laiterie de La Baie. Cette année, en plus de dégustation de café lors d’événements, comme des tournois de golf ou pour le Relais pour la vie, nous ferons goûter au AlPunch. Nous offrons aussi aux entreprises des tests pour l’essayer sur les lieux de travail ou à notre bureau », de laisser tomber Mme Riverin.

La recette de l’entreprise Pausematic

Une boutique bien dotée, le support de la technologie et l’expérience du personnel sont les principaux ingrédients de la recette gagnante de l’entreprise Pausematic, un des plus gros distributeurs de café dans la région, selon la directrice des opérations, Josée Riverin.

« C’est nous qui desservons les grandes institutions, comme les hôpitaux de la région, les cégeps de Chicoutimi, Jonquière et Alma, l’UQAC, CGI, Proco, etc. De plus, depuis quatre ans, nous avons ouvert les achats par le biais d’une boutique à notre place d’affaires du parc industriel à Chicoutimi qui rapporte quelque 200 000 $ annuellement. La population en général et les petites entreprises qui ont leur propre machine à café viennent acheter leurs produits et ils profitent des prix de nos différentes promotions. En plus du café moulu et en grains, nous offrons 96 sortes pour les capsules Keurig », souligne Mme Riverin.

La directrice des opérations avoue que le succès passe aussi par la technologie des nouvelles machines à café plus sophistiquées. « La nouvelle machine Eccellenza Touch est équipée d’un écran tactile haute définition et convivial qui simplifie le processus de sélection des breuvages. Tout comme la Saïko, elle offre plus de produits spécialisés comme le latte, l’espresso, le cappuccino, etc. Elles sont de plus en plus en demande et nous avons pris ce virage pour être à la fine pointe et pour répondre aux demandes de nos clients. »

Du personnel expérimenté

Toujours selon Josée Riverin, la fidélité de la clientèle est liée au bon service offert par une quinzaine d’employés expérimentés. « Nous avons des clients de longue date, soit de plus de 20 ans, ainsi que des employés qui sont avec nous depuis 10 à 30 ans. Nous n’avons pas un gros roulement de personnel, ce qui est excellent pour donner un bon service. Non, nous ne souffrons pas de la pénurie de main-d’œuvre. J’explique cela par le fait que nous offrons de bonnes conditions et on s’adapte pour être le plus facilitant possible. »

Soulignons enfin qu’en plus du café, Pausematic, qui fait partie de Holding Tegesco, distribue les machines à café et à collation, et s’avère être l’approvisionneur dans leur machine respective de deux gros compétiteurs, Coke et Pepsi.

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