Dominique Savard
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Dominique Savard

N.D.L.R. : Le texte qui suit fait partie d’un dossier rédigé dans le cadre du cahier thématique dont le thème est : « Agriculture et Agroalimentaire, les bénéfices d’une approche collaborative », publié dans notre édition du mois de juillet.

HÉBERTVILLE – La culture du chanvre est une bonne solution pour les producteurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Surtout qu’ici, dans la région, les agriculteurs n’ont pas accès à des productions très payantes comme le maïs et le soja, selon les dires de Jacques Dallaire, président des Producteurs de chanvre du Québec (PCQ). Cette culture du chanvre a débuté dans la région il y a une dizaine d’années et, aujourd’hui, c’est ici que l’on retrouve la plus grande surface en production au Québec.

« On a appris à produire le chanvre malgré toute sortes de difficultés, car on faisait de l’exploration en même temps qu’on développait un marché. Le chanvre est une plante qui aime le climat frais comme le nôtre, mais c’est aussi par réaction que l’on s’est intéressé à cette culture. Nous n’avons pas beaucoup de production qui sont aussi payantes ici », souligne M. Dallaire, un producteur d’Hébertville spécialisé dans la production de semences de chanvre, la commercialisation de semence et de produits de biomasse contenant du CBD (Cannabidiol).

Alimentation, fibre et CBD

Les producteurs de la région sont dédiés à la culture du chanvre, plus spécialement au grain pour l’alimentation humaine, qui représente actuellement le principal marché. « Mais en même temps, notre association des Producteurs de chanvre du Québec cherche à développer ou à supporter les initiatives de développement en ce qui concerne l’utilisation du chanvre pour la fibre et aussi pour la production du CBD (Cannabidiol). Il s’agit d’une molécule très en demande. Elle est reconnue aux États-Unis, car elle a beaucoup de qualités pour améliorer la santé, diminuer le stress, etc. À partir de l’automne prochain, les producteurs et les transformateurs vont pouvoir utiliser le chanvre avec des taux de CBD plus élevés pour faire des aliments santé ou encore des crèmes, des produits de santé. Ça va devenir très courant », explique Jacques Dallaire. Ce dernier poursuit en précisant qu’au Québec, les agriculteurs ont développé essentiellement une production biologique pour l’alimentation humaine. « Et c’est ce qui nous démarque auprès des transformateurs », assure le président des PCQ.

La région en tête

En 2017, près de 1 300 des 2 037 hectares des superficies québécoises dédiées à la culture du chanvre se retrouvaient au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Une augmentation très importante, alors qu’en 2013 seulement 434 hectares étaient cultivés à la grandeur de la province.

« Ces données ont changé un peu. Cette année, on a connu une légère baisse des surfaces cultivées. Il faut dire qu’il y a des défis à cette production. Le marché visé est celui de l’alimentation humaine, avec toutes les exigences élevées qu’il nécessite. Les producteurs doivent apprendre à maîtriser les techniques pour être capables de livrer un produit qui rencontre les normes. C’est pourquoi on veut se doter dans la région d’un équipement spécialisé pour être capable d’améliorer l’accès au marché. Par exemple, la problématique la plus importante se situe au niveau des bactéries sur des lots, ce qui explique que certains producteurs n’arrivent pas à rencontrer les normes. La solution est d’installer un pasteurisateur pour finalement s’assurer qu’on puisse répondre à ces normes de l’industrie. Avec cela, on va sécuriser nos producteurs et on pourra à nouveau augmenter les surfaces des récoltes. Notre objectif est d’installer l’équipement dans les meilleurs délais, dans un centre de grain qui sera créé dans un endroit encore non déterminé. »

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