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Jonathan Thibeault

SAGUENAY – Selon le PDG de Morille Québec, Simon-Pierre Murdock, la longévité d’une entreprise s’appuie sur sa capacité d’innover et sur la saine gestion de ses administrateurs. Soufflant ses neuvièmes bougies, le distributeur québécois de champignons sauvages, d’épices boréales et de fruits nordiques est en phase d’expansion. L’entreprise investit d’ailleurs sur un projet qui pourrait la propulser sur le marché mondial si elle n’est pas devancée par la compétition chinoise.

Alors qu’il était étudiant au Cégep de Chicoutimi, Simon-Pierre Murdock et ses collègues de classe sont allés en excursion en forêt en compagnie de leur enseignant. Quelle ne fut pas leur surprise de faire la découverte d’une quantité intéressante de morilles fraîches. Dès lors, Simon-Pierre ainsi que son professeur décident donc de les récolter et de diviser les résultats de cette cueillette. Pour l’étudiant, la question se posait : que va-t-il faire de tous ces champignons? Après quelques recherches, il a pu remarquer qu’il s’agissait d’un produit très prisé et il a décidé de vendre sa récolte à un restaurant de Chicoutimi. De fil en aiguille, le restaurateur en question a fait la commande d’autres champignons sauvages, ce qui a propulsé Simon-Pierre Murdock, bien malgré lui, dans le monde des affaires. C’est là que Morille Québec (MQ) a vu le jour, en 2008.

Depuis cette découverte, il y a neuf ans, Morille Québec est en pleine expansion sur le marché québécois et canadien. En plus de commercialiser la morchellacée (nom botanique de la Morille NDLR), l’entreprise produit et distribue aussi des épices boréales, des fruits nordiques de même que d’autres champignons sauvages. Encore à ce jour, le distributeur alimente de nombreux restaurateurs haut de gamme de Montréal, de Québec et de la région, en plus d’être présent dans toutes les épiceries IGA de la province.

La recette de la longévité

D’après les propos de Simon-Pierre Murdock, l’innovation, un contrôle serré des finances et des dépenses sont deux éléments déterminants de la pérennité de la compagnie. « Il faut savoir se revirer rapidement lors d’imprévus ou de périodes plus creuses. On aurait pu investir dans de gros locaux dès le début, mais chaque dépense doit être analysée. On ne sait jamais ce qu’il peut arriver dans les prochains mois, il faut donc toujours bien faire les choses », déclare l’homme d’affaires. Sa partenaire, Nathalie Simard, qui assure la direction de production et des achats aux cueilleurs ajoute : « Il ne faut pas lâcher et avoir confiance, même si c’est plus difficile par moment. Il faut s’encourager et avoir du plaisir dans la réalisation de son travail ».

« Il ne faut pas avoir peur de se déplacer pour développer son marché. Si tu restes à ton bureau, ce sera plus difficile. Découvrir d’autres régions permet de voir ce qu’il se fait ailleurs et de s’ajuster afin d’être concurrentiel », explique Simon-Pierre Murdock. Il ajoute : « nous avons quelques compétiteurs et il faut se distinguer, et ce, même si nous sommes situés à Saguenay ».

Investissements en R&D

Depuis trois ans, MQ a investi plus de 12 000 $ en recherches afin de créer l’avenir de l’entreprise et d’offrir de nouveaux produits aux consommateurs. « Récemment, nous avons débuté une production de Strophaires pour nos restaurateurs. Nous développons notre propre expertise et notre propre approvisionnement, c’est une belle nouveauté pour notre entreprise ».

Course contre la montre

Tout en restant prudents, Simon-Pierre Murdock et Nathalie Simard mentionnent être actuellement dans une course contre la compétition concernant la mise en marché d’un nouveau produit qui serait une avancée majeure pour l’entreprise. « Si nous sommes plus rapides que nos compétiteurs, ce sera très bénéfique pour notre entreprise. Ça créera de nombreux emplois et cela nécessitera de gros investissements », conclut le copropriétaire.

Morille Québec embauche 17 personnes excluant un nombre incalculable de cueilleurs de la Colombie-Britanique, du Nouveau-Brunswick et du Québec. La compagnie possède un entrepôt dans la région de Montréal. Elle prévoit tirer un chiffre d’affaires entre 1,5 et 2 millions de dollars cette année.

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