Dominique Savard
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Dominique Savard

SAINT-FÉLICIEN – Ce sont plus de 75 M$ qui ont été investis dans la région en 2018 uniquement par les producteurs laitiers, selon les données émises mardi par le Groupe multiconseil agricole (GMA), un organisme sans but lucratif fondé en 1980 par des producteurs agricoles et qui regroupe aujourd’hui 325 membres. Ces investissements, démontrent que malgré les défis auxquels les entreprises agricoles doivent faire face, leurs dirigeants ont confiance dans les perspectives de croissance.

« Ces données viennent aussi démontrer l’importance de l’agriculture en retombées pour la région. Souvent réalisés dans l’ombre, ces investissements entrainent des impacts positifs importants pour plusieurs entreprises du territoire. Ils contribuent ainsi à la vitalité de plusieurs municipalités de notre région. Nous n’avons qu’à penser à la vente de matériaux, aux divers entrepreneurs spécialisés, ou aux fournisseurs d’équipements et de services », souligne l’agronome Denis Larouche, directeur général du GMA.

Connaître les outils

L’agriculture présente son lot de défis, mais aussi plusieurs opportunités. Il est important de saisir et d’utiliser les outils disponibles pour se développer. « Nous croyons fermement que l’agriculture continuera de se développer et d’évoluer dans notre grande région et ce, aux bénéfices de toute la population », affirme Denis Larouche.

Dans la dernière décennie, plusieurs outils ont été développés pour soutenir la relève et l’entrepreneuriat. Pensons au FIRA, à l’Agri-Relève, à L’Arterre, aux CLD/MRC, aux CUMA2, aux CUMO3, aux travailleurs de rang qui peuvent aider l’entrepreneur à bien positionner son entreprise. De plus, différents intervenants peuvent soutenir les agriculteurs dans la gestion et le développement de leur entreprise. Par exemple, la plupart des MRC comptent maintenant une ressource dédiée au développement agroalimentaire des territoires. Il y a aussi le GMA qui regroupe plusieurs volets de services-conseils. Les agronomes du GMA privilégient l’approche interprofessionnelle lors de leurs interventions auprès de la clientèle. « Cette approche permet de réunir autour d’une même table tous les intervenants impliqués et déterminants afin d’aider l’entrepreneur à prendre de bonnes décisions. Seul ça va plus vite, mais ensemble ça va plus loin… », de conclure M. Larouche.

À chacun son parcours

Guillaume Barrette, président du GMA Saguenay–Lac-Saint-Jean et producteur bovin à Saint-Edmond-les-Plaines, Charles-Henri Ouellet, producteur laitier d’Albanel, et Gilles Potvin de Saint-Félicien, producteur laitier biologique, sont des entrepreneurs avec des parcours différents. Passionnés, ils sont fiers de partager leur cheminement et leur vision d’avenir pour leur entreprise.

Originaires de Sainte-Foy Guillaume Barrette et son frère Étienne caressaient le rêve de vivre de l’agriculture. C’est au Saguenay–Lac-Saint- Jean qu’ils ont choisi de réaliser leur projet. Ils considéraient que notre région offrait les meilleures perspectives pour leur établissement. Selon Guillaume, « l’accueil et le réseautage entre les producteurs ont été des facteurs importants dans la réussite de notre projet. »

Pour sa part, Charles-Henri Ouellet a repris les rênes de l’entreprise familiale en troisième génération. Pour lui, cela n’a jamais posé de doutes, car l’agriculture coule dans ses veines. Même si son entreprise n’est pas de grande taille, M. Ouellet prévoit en utiliser les forces pour la développer. Son objectif : le transfert de la ferme à une quatrième génération. « Il n’y a pas qu’un seul modèle pour réussir en agriculture, il faut savoir tirer avantage des changements et s’y adapter », précise le fermier.

Quant à Gilles Potvin, il a toujours su qu’il évoluerait dans le monde agricole. Cependant, le parcours n’a pas toujours été facile. Lors de sa formation en technique agricole, son plan d’affaires indiquait qu’il ne pouvait pas rependre la ferme familiale. « En plus d’être une source de revenus, l’agriculture offre aussi un mode de vie près de la nature qui est une stimulation et une source de bonheur », souligne M. Potvin qui a pris les dispositions nécessaires pour y arriver, en acceptant d’occuper un emploi extérieur en parallèle avec son projet d’établissement en agriculture.

Données

Selon les données disponibles au MAPAQ, les revenus bruts générés par les fermes au SLSJ, toutes productions confondues, représente près de 280 M$. Pour le secteur laitier, c’est plus de 130 M$.

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