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Karine Boivin Forcier

SAGUENAY – Huit avocats et trois adjointes juridiques ont quitté la firme Cain Lamarre afin de fonder, le 7 mars, le premier cabinet d’avocats régional spécialisé exclusivement en droit du travail : Tremblay Parent Avocats et Avocates.

Se décrivant comme une véritable famille qui travaillait déjà de façon très imbriquée, les 11 membres du nouveau cabinet souhaitent se concentrer exclusivement sur le droit du travail pour les employeurs. Ensemble, ils cumulent de nombreuses années d’expérience dans le domaine. « Nous sommes tous habitués à travailler ensemble. Nous œuvrons beaucoup en équipe afin que nos clients puissent toujours compter sur quelqu’un qu’ils connaissent lorsqu’ils ont besoin de parler de leur dossier, même si nous sommes occupés ailleurs. Nous sommes proches les uns des autres », indique Me Marie-Claude Néron, avocate chez Tremblay Parent.

C’est d’ailleurs ce travail d’équipe qui est au cœur du nouveau cabinet implanté dans les anciens locaux d’Escaparium, sur la rue Racine à Chicoutimi. Si ce sont les noms de Me Pierre Parent et Me Raphaël Tremblay qui figurent au titre d’associés, c’est un projet des 11 travailleurs. « Tous les membres ont des responsabilités. Tout le monde participe à l’aménagement du bureau et à l’organisation des tâches administratives. Un d’eux me disait d’ailleurs qu’il sent que chaque petit geste a un impact concret parce que la structure est plus petite », souligne Me Tremblay, se disant heureux de pouvoir demeurer au centre-ville de Chicoutimi.

Une structure à leur image

Aux dires des fondateurs de Tremblay Parent Avocats et Avocates, leur départ de chez Cain Lamarre ne se veut en aucun cas un désaveu de cette entreprise. « Tu ne peux pas passer 23 ans dans une organisation et quitter en disant qu’elle n’est pas bonne. Nous souhaitions simplement créer notre propre cabinet, un véhicule totalement différent. Nous voulions développer notre propre structure à notre image. […] Nous passons d’une structure de 250 avocats à une toute nouvelle qui en compte huit. Nous œuvrions dans un créneau spécialisé dans une grande structure généraliste et nous sommes maintenant dans une petite structure, mais spécialisée dans un seul secteur d’activité. », explique Me Pierre Parent, qui était associé chez Cain Lamarre avant de quitter.

Bien positionnés

Selon les chiffres présentés par le média spécialisé Droit-inc, les effectifs du nouveau cabinet le positionnent parmi les cinq plus grands cabinets de la région. « Ce n’est pas un calcul que nous avions fait. Notre objectif en nous lançant n’était pas d’être le plus gros bureau régional », assure Me Raphaël Tremblay.

L’expertise spécialisée et la profondeur offerte par l’équipe du cabinet lui permet de se distinguer auprès des clients. Elle peut par exemple intervenir dans des dossiers liés à la Loi sur les normes du travail ou au Code canadien du travail, mais aussi en santé et sécurité du travail, en constats pénaux, en ressources humaines ou en matière administrative et disciplinaire.

Cette offre répondrait également à une tendance des entreprises à privilégier de plus petites organisations offrant des services personnalisés et spécialisés. « Nous constatons que les clients veulent de plus en plus faire affaire avec des bureaux spécialisés. Ils travaillent souvent avec plusieurs cabinets d’avocats selon les dossiers », précise Me Tremblay.

Par ailleurs, plusieurs clients des huit avocats les ont suivis dans l’aventure et de nouveaux se sont déjà ajoutés. « Les gens nous disent que ce n’est pas tant le bureau qu’ils recherchent, mais le professionnel. Il y a des entreprises avec qui nous faisons affaire depuis des dizaines d’années. C’est une fierté aussi de constater que nous avons réussi à construire des partenariats aussi solides avec nos clients. […] Nous avons en général une réponse positive de ceux-ci. Ils sont contents que nous soyons restés en équipe », affirme Me Marie-Claude Néron.

Développement futur

Une grande part de la clientèle de Tremblay Parent se trouve au Saguenay–Lac-Saint-Jean, mais le cabinet compte également plusieurs gros clients à travers le Québec. L’équipe ne prévoit donc pas s’arrêter aux limites régionales pour son développement. « Sortir de la région, pour nous, ce n’est pas un problème, surtout avec tous les développements technologiques des dernières années », déclare Me Tremblay, évoquant les procès en virtuel, les rencontres clients par Teams et autres changements qui ont permis de faciliter l’accès à la justice depuis la pandémie.

À terme, l’équipe espère devenir un joueur majeur dans la région en matière du droit du travail. « Pas besoin d’aller jusqu’à Québec ou Montréal pour les enjeux juridiques. La compétence est ici en région, assez pour développer un cabinet spécialisé. Il y a de belles entreprises ici et nous sommes en mesure de les desservir », conclut Me Néron.

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