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E N V I R O N N E M E N T
Carbone Boréal
L’art de compenser ses émissions de GES
Alors que l’environnement est au cœur des
enjeux plantaires, la chaire Éco-conseil de
l’UQAC permet à des entreprises et des
particuliers de compenser ses émissions
de gaz à efet de serre (GES) avec le pro-
gramme Carbone Boréal.
Ce projet est à la fois un programme de
compensation de gaz à efet de serre par
plantation d’arbres et un projet de recher-
che mené par des chercheurs de l’Univer-
sité du Québec à Chicoutimi (UQAC). Les
compagnies et les individus qui le sou-
haitent peuvent y participer en fnançant
la plantation d’arbres pour compenser les
GES qu’ils émettent.
Jean-Robert Wells, chercheur à la Chaire
éco-conseil de l’UQAC, explique que l’idée
du programme de recherche est arrivée il y
a une dizaine d’années. «Dans la forêt, il y
a des zones que l’on appelle naturellement
dénudées d’arbres. Il s’agit d’un proces-
sus irréversible, mais nous nous sommes
demandés s’il n’était pas possible de reboi-
ser ces zones. C’est alors que nous avons
trouvé qu’efectivement, il était possible de
le faire», souligne-t-il.
Par la suite, la Chaire a ajouté l’enjeu des
GES pour créer des puits de carbone en
plantant des arbres. «Nous avons ensuite
constaté que ce genre de projet avait une
valeur sur le marché,
c’est donc à ce moment
que nous avons décidé
de vendre des crédits
de carbone aux gens»,
afrme M. Wells. Il s’agit
alors d’un bon moyen
pour fnancer les recher-
ches qui se déroulent sur
le terrain, étant donné
qu’elles se passent sur
une grande période de
temps.
L’entreprise Chlorophylle participe au pro-
jet Carbone Boréal depuis ses tout débuts.
Marc Fournier, directeur de la logistique
pour la compagnie régionale, afrme que
«c’était dans la philosophie de l’entre-
prise que de participer à un tel projet».
Chlorophylle compense donc pour les
émissions de GES de ses 124 employés, à
raison de 20 km en voiture par jour chacun,
pour le déplacement de chaque client pour
une distance de 5 km chacun, ainsi que
pour le chaufage de ses bureaux. En 2009,
c’est donc 4 033 dollars qui ont été donné
à Carbone Boréal, qui a pu planter 2 431
arbres, seulement grâce à Chlorophylle.
L’Hôtel Chicoutimi par-
ticipe aussi au même
programme depuis plu-
sieurs années. Annie
Tremblay, directrice du
marketing pour l’en-
droit, afrme qu’une
démarche
comme
celle-là est idéale pour
l’hôtel. «Avec Carbone
Boréal, nous réussissons
à compenser pour 100%
de nos émissions de
gaz à efet de serre produits
par l’hôtel. Nous proposons
aussi aux clients de com-
penser leur déplacement en
ajoutant un montant relatif
au kilométrage sur leur fac-
ture, mais c’est sur une base
volontaire uniquement»,
souligne Mme Tremblay.
Jean-Robert Wells de la
Chaire éco-conseil afrme que la manière
de compenser peut être variable pour cha-
que entreprise. «Pour une PME conven-
tionnelle, c’est très facile de pouvoir
compenser avec nous. La compagnie peut
le faire de manière sommaire ou plus pré-
cise, selon ses besoins, dit-il. Donc, si une
entreprise veut adhérer à une certifcation
ISO quelconque, le calcul des émissions
devra se faire avec plus de précision, mais
sinon, la compensation peut être plus
sommaire, parce que de toute façon, le
montant donné à Carbone Boréal reste
un don, ajoute M. Wells. L’objectif ultime
de Carbone Boréal est avant-tout d’obte-
nir des résultats de recherche sur les Gaz
à efet de serre», conclu Jean-Robert Wells.
Dominic Munger
Reboiseur à l’action au nord du lac Saint-
Jean
(Crédit : jean-François Boucher)