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Le suivi de la conjoncture écono-
mique a réservé plus d’une surprise
au cours des derniers mois. Décidé-
ment, il n’y a pas de vacances pour
l’économie : la Grèce s’est à nouveau
retrouvée sans moyens face au paie-
ment de sa dette et a fait la man-
chette tout en ravivant les criantes
d’un nouvelle crise financière mon-
diale. Aux États-Unis, la progression
de l’économie déçoit et les négocia-
tions qui entourent le relèvement du
plafond de la dette ont amené les
analystes à envisager les pires scé-
narios.
En fait, la situation est toujours un
peu plus complexe qu’elle n’y paraît
à première vue. Les problèmes que
doivent affronter les gouvernements,
les banques centrales et les orga-
nismes internationaux à l’heure ac-
tuelle sont majeurs et ne peuvent
être réglés par une seule décision.
Voilà pourquoi ces sujets reviennent
périodiquement dans l’actualité. La
résolution de ces problèmes compte
plusieurs volets et, à chaque fois qu’il
en est question, on met en évidence
les risques encourus si une solution
n’est pas apportée à brève échéance.
Depuis le printemps, avec les don-
nées décevantes aux États-Unis et
les difficultés financières de certains
États européens et chez l’Oncle Sam,
tous les analystes sont demeurés sur
le qui-vive. C’est un peu comme si, à
chaque semaine, l’économie mon-
diale menaçait de basculer en réces-
sion. Qu’en est-il exactement?
Il faut s’attendre à ce que l’ombre
d’une crise financière majeure soit de
nouveau évoquée dans les prochains
mois puisque la Grèce n’est pas la
seule économie aux prises avec sa
dette. De son côté, le Portugal tarde
à mettre en oeuvre son plan d’austé-
rité et on sait déjà que l’Italie et l’Es-
pagne sont en mauvaise posture. Ce
climat d’incertitude présente un
risque pour la stabilité financière
mondiale. Si la situation devait se dé-
tériorer, cela amènerait, à terme,
beaucoup d’aversion pour le risque et
les coûts de financement pour les
banques seraient augmentés.
Concrètement, cela veut dire que
pour les entreprises d’ici, les condi-
tions de crédit seraient plus restric-
tives, à l’image de ce qui a été
observé en 2008. Toutefois, la situa-
tion n’a pas encore atteint ce point. Il
est vrai que les risques d’un ralentis-
sement économique sont présents.
Les États-Unis sont au nombre des
pays qui suscitent l’inquiétude. Tout
d’abord, il faut reconnaître que l’éco-
nomie américaine ne progresse pas à
un rythme très soutenu et que la
création d’emploi depuis la fin de la
récession est très décevante. Tant
qu’il n’y aura pas d’amélioration no-
table et durable à ce chapitre, le pays
continuera à susciter de l’inquiétude.
En parallèle, compte tenu de cette
avancée timide de l’économie, la Ré-
serve fédérale ne sera pas tentée
d’augmenter les taux d’intérêt. De ce
côté-ci de la frontière, la Banque du
Canada n’aura pas une très grande
marge de manoeuvre pour relever
ses taux alors qu’augmentent les prix
de l’énergie et des aliments. Le ni-
veau élevé du dollar et les risques
d’un ralentissement de l’économie
mondiale la pousseraient à laisser
ses taux inchangés pour encore un
bon moment.
Comment traduire toutes ces me-
naces pour les entreprises d’ici? Tout
d’abord, rien n’indique qu’elles se
matérialiseront dans l’immédiat. Bon
nombre des situations que les mar-
chés financiers et les États doivent
affronter ont un caractère inédit.
Voilà pourquoi elles provoquent
beaucoup d’incertitudes qui limitent
la capacité des Banques centrales à
jouer leur rôle. Si un des événements
énoncés précédemment devait se
produire, il faut s’attendre à ce que le
crédit soit moins accessible : les
conditions de prêt seraient plus exi-
geantes et les taux seraient relevés.
Il faut garder en tête que même si
toutes ces difficultés trouvaient une
solution négociée, les taux d’intérêt
sont appelés à remonter en 2012,
quoique modestement.
Quand le temps n’est pas au beau fixe...
Joëlle Noreau
Économiste principale
Mouvement Desjardins