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12 • MAI 2013 •
INFORME AFFAIRES
Grand chantier de la 175
Un
fleuron
à
la boutonnière
par Yvon Bernier
Sans conteste, le lien routier de 174 kilo-
mètres à quatre voies divisées qui relie le
Saguenay à Québec constitue une triple
prouesse, tant au plan du savoir-faire
technologique, de la sécurité, que de
l’environnement.
La réalisation de cette route qui a coûté
plus de 1 milliard $ a regroupé les exper-
tises de nombreuses équipes d’ingé-
nieurs,
entrepreneurs,
aménagistes,
camionneurs, opérateurs d’équipements
lourds, biologistes, travailleurs forestiers,
consultants et fournisseurs de biens et
services des secteurs privé et public.
Savoir-faire techno
Pour la pose des kilomètres d’asphalte la tech-
nologie a permis de réaliser un ruban «sans
jointure» et sans «nids-de-poule» pour les pro-
chaines décennies.
Le secret réside dans un mélange asphaltique
«anti-fatigue» appliqué en trois couches plutôt
qu’en deux et l’ajout d’un coussin pour contrer
le phénomène du gel/dégel.
La pose de l’asphalte a aussi été appliquée
en faisant usage de véhicules et équipements
dotés de GPS ce qui favorise la pose à niveau
du bitume.
Sécurité
Finies à toutes fins utiles les multiples colli-
sions frontales survenues au fil des ans, car
le ruban routier se déroule en double dans la
même direction.
Finies les attentes angoissantes d’un parent
ou ami(e) qui tarde à franchir la distance qui
sépare Chicoutimi de la vieille capitale lorsque
les conditions météo sont mauvaises, hiver ou
pas.
Finies les collisions avec le Roi de nos forêts,
au rythme moyen de quarante-cinq (45) par
année. Accidents qui ont entraîné plus d’une
fois la mort ou de graves blessures pour les
conducteurs et passagers de même qu’aux
bêtes.
Finies les parcours casse-gueule. Autrefois,
le parc était jalonné de courbes et de pentes
fortes. Aujourd’hui, cette route à quatre voies
est presque en droite ligne et les
courbes se prennent tout en douceur
du fait qu’elles ont été tout simple-
ment éliminées.
Environnement
Le chantier de la route 175 a été réa-
lisé en prenant en compte les habitats
des animaux de la forêt laurentienne
et particulièrement des poissons
car dans leurs cas, les travaux de
construction réalisés en bordure du
tracé de la route ont empiété et quel-
quefois détruit leurs habitats.
Les ministères de paliers de gouver-
nement supérieur ont prévu quelques
dizaines de corridors de traverse pour
le petit et gros gibier. De même plus
d’une centaine de ponceaux avec
montaison ont été aménagés pour
permettre aux poissons de circuler
d’un côté à l’autre de la route.
Des photos à l’aide de caméra à détection
infrarouge et des vérifications visuelles de
pistages sur place permettent d’ailleurs de
vérifier que la faune visée emprunte régulière-
ment les divers points de passage.
Devant le succès obtenu, les ministères
concernés ont déjà débuté la planification
de futurs passages fauniques, ailleurs au
Québec.
La route 175, un modèle pour les autres
liens routiers du Québec ? Poser la question
c’est y … !!!
(Photo: Courtoisie MTQ)
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