Journal Avril 2019

P a g e 1 4 | AVR I L 2 0 1 9 I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I ROBERVAL – Lorsqu’on parle de la gestion de la forêt québécoise, le calcul de la possibilité forestière est devenu un incontournable. Ce travail essentiel est sous la responsabilité directe du Forestier en chef, Louis Pelletier, et de son équipe d’une cinquantaine de professionnels. Ces analystes, d’un grand niveau de compétence, selon leur patron, prennent en compte plusieurs enjeux qui sont spécifiques à chaque région. La possibilité forestière correspond au volume maximal qu’on peut récolter annuellement sans mettre en jeu la pérennité de la ressource. « Ça prend plusieurs notions pour faire ces calculs. Nos chiffres sont basés sur les connaissances. […] On se base l’inven- taire écoforestier du Québec méridio- nal, les modèles de croissance qui pro- viennent de la direction de la recherche forestière et la stratégie d’aménage- ment du ministère, et on entre ça dans notre grande banque de données », indique M. Pelletier. Cet ingénieur forestier, qui dirige, depuis Roberval, quinze bureaux répartis dans différentes régions du Québec, précise que les changements climatiques, l’évolution de la structure des peuplements dans le temps, les essences qui les composent et les différentes utilités de la forêt (activités traditionnelles autochtones, sentiers de randonnées, chasse, pêche et villé- giature, etc.) sont aussi pris en comp- te dans les calculs. Prévisions quinquennales La possibilité forestière est déterminée pour une période de cinq ans (la période en cours s’étale de 2018-2023) et le bureau du Forestier en chef doit dévoiler ses résultats deux ans avant le début d’une nouvelle période quin- quennale. Les calculs pour le prochain intervalle sont donc en cours et les résultats seront publiés en 2021. Toutefois, si un évènement majeur avait lieu, par exemple un feu important qui détruit une grande superficie de forêt, il pourrait effectuer de nouveaux calculs et diminuer la possibilité fores- tière dans une région donnée. « L’objectif, c’est vraiment le maintien de la ressource », affirme-t-il. Une fois la possibilité forestière déter- minée, en mètres cubes bruts, le Forestier en chef remet les informa- tions au ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP), qui les transformera en mètres cubes nets. Le ministère déterminera alors le volume à octroyer à chaque produc- teur présent dans cette industrie. Indépendance et transparence L’indépendance du bureau du Forestier en chef est un pilier de son mandat. « Lorsque nous faisons nos calculs, aucune ingérence de tierces parties ne vient toucher à nos calculs. C’est primordial. Par ailleurs, nous nous devons de rendre publics nos motifs, afin d’avoir une transparence sur notre décision », souligne Louis Pelletier. C’est la raison pour laquelle le bureau du Forestier en chef gère et alimente son propre portail web, où sont diffusés des fiches thématiques sur les différents enjeux qui touchent la possibilité forestière, de même que les éléments qui motivent les déci- sions liées à ces calculs et d’autres informations pertinentes. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean Pour 2018-2023, la possibilité fores- tière établie pour le Saguenay–Lac- Saint-Jean est de 7 216 700 mètres cubes, dont 5,75 millions en résineux. Parmi les enjeux régionaux qui ont été pris en compte dans les calculs, on retrouve l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) et le caribou forestier. « Une des recom- mandations que nous avons faites est de mettre en place une stratégie d’aménagement permettant de récol- ter les peuplements les plus vulnéra- bles à la TBE. […] Pour 2021, on va voir comment la forêt se comporte, mais on va certainement en tenir compte également », explique M. Pelletier. Caribous et climat Du côté du caribou forestier, des élé- ments ont déjà été pris en compte pour la possibilité forestière actuelle. Le ministre ayant annoncé un nou- Une référence pour l’exploitation durable des forêts Louis Pelletier, Forestier en chef du Québec depuis 2016. (Photo : Courtoisie) par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com La CFG, l’employeur de choix du domaine forestier! 3103, Route Industrielle, Girardville, QC G0W 1R0 Tél: 418 258-3451 Fax: 418 258-3675 Site internet: www.cfgirardville.com

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