Journal Décembre 2021-V2

Pa g e 1 0 | D É C EMB R E 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – L’inoccupation com- merciale serait une problématique d’urbanisme plutôt qu’économi- que, selon Christian-Pierre Côté, président de la firme Côté Mercier Conseil immobilier. L’homme d’affaires s’exprime à la suite de l’analyse de son étude portant sur l’occupation commerciale au Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ). «Si la moyenne d’inoccupation des espaces commerciaux est à 6 % pour l’ensemble de la province, le SLSJ se situe plutôt autour de 8 %. L’est du Québec a toujours été plus “vacant” que l’ouest, principalement pour des raisons démographiques, mais le cas du pays des bleuets est particulier. Si la pandémie peut expliquer en partie cette situation, ce n’est pas la seule cause», précise Christian-Pierre Côté qui a dirigé dernièrement l’Étude sur l’inoccupation et la vacance au niveau des commerces sur rue 2021. Les rues Sacré-Cœur à Alma, Saint- Dominique à Jonquière et Racine à Chicoutimi sont toutes des artères commerciales symboliques de nos centres-villes. De nombreuses entre- prises se sont succédé dans les locaux de ces rues, participant au dynamisme de nos centres urbains. Toutefois, au lendemain de la pandé- mie, force est de constater que de plus en plus d’espaces demeurent aujourd’hui vacants. Innocenter la COVID Les mesures de confinement de 2020 ont forcé des milliers de commerces jugés non essentiels à mettre sur pause leurs opérations. Une situation malheureusement qui a sonné le glas pour plusieurs PME. « La pandémie est venue affecter l’ensemble des régions ajoutant ici et là deux à trois points de pourcentage sur le taux d’inoccupation. Toutefois, on observe que la situation a été temporaire puisqu’une majorité des municipalités québécoises sont reve- nues au même niveau qu’en 2019, sauf le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Dans la région, il y a deux ans, le taux d’inoccupation était autour de 6 %, il a grimpé à plus de 7 % l’an passé et il est demeuré le même pour 2021. » Selon les observations de M. Côté, la pandémie n’a donc pas aidé, mais elle n’est pas la seule coupable. Un autre phénomène provoque l’exode des commerçants hors des artères des centres-villes : l’accessibilité. Un pôle en déplacement Toujours selon l’étude, la rue Saint- Dominique à Jonquière est l’endroit dans la région qui affiche le plus haut taux d’inoccupation suivi par la rue Racine. On constate également que la situation au Lac-Saint-Jean est moins problématique, les Jeannois étant peut-être plus attachés à leurs centres-villes que les Saguenéens. «Si le centre de Chicoutimi se fait bouder par les consommateurs, le boulevard Talbot, quant à lui, se porte à merveille. Il affiche un taux de 5 % d’inoccupation, le plus faible de la région, et de nombreux projets de construction se dessinent autour. » Ce déplacement du pôle économique serait causé par un manque d’acces- sibilité et une faible densité de popu- lation dans les centres. «Pour que les commerces de proximité survivent, ça prend justement de la proximité. Il y aurait un effort d’urbanisme à faire à Ville Saguenay pour augmenter l’offre d’habitation près des centres et prévoir des solutions pour y améliorer la mobilité. » Des défis à venir En effet, l’économie ne semble pas Étude sur l’inoccupation commerciale au Saguenay-Lac-Saint-Jean Inoccupation commerciale : un enjeu d’urbanisme IMMOBILIER parMaximeHébert-Lévesque mhlevesque@informeaffaires.com Christian-Pierre Côté, président chez Côté Mercier Conseil immobilier. (Photo : Courtoisie) Image provenant de l’étude qui montre les taux d’inoccupation par secteur. (Photo : Capture d’écran)

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