Journal Août 2021

Pa g e 2 | AOÛ T 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – Le Groupe Sabec, spécialisé dans la conception, la fabrication et l’entretien d’outils de coupe pour les secteurs commer- cial et industriel, s’est doté d’un ambitieux plan de croissance visant à faire passer sa production d’artisanale à industrielle et à aug- menter son chiffre d’affaires à 10 M$ d’ici cinq ans. « Le président du Groupe, Éric Lavoie, avait annoncé à l’équipe son plan de croissance la journée même où le gouvernement a annoncé le premier confinement! […] C’est un plan ambitieux, mais le potentiel est là. On a de la demande, mais on doit d’abord augmenter notre capacité de production. Avec l’équipe qu’on a là, on a la capacité de doubler la produc- tion », affirme le directeur général, Alain Roberge, entré en poste en août dernier avec le mandat de mener à bien ce plan. Afin de réaliser cette croissance, l’entreprise, fondée en 1974 sous le nom d’Atelier d’affûtage du Saguenay, est en pleine transformation. Elle pré- voit notamment délaisser le secteur des particuliers afin de se concentrer sur l’industriel et le commercial. Elle souhaite également cesser la vente et la distribution de produits d’autres entreprises pour se concentrer sur ceux qu’elle conçoit elle-même. « Avec la pandémie, on a fermé le magasin-quincaillerie qu’on avait pour les particuliers et ça n’a pas eu d’impact pour nous. On veut délaisser aussi l’affûtage de couteaux pour vraiment mettre de l’avant notre expertise dans les outils de coupe. En fait, l’industriel a toujours été la grosse partie de notre chiffre d’affaires », explique M. Roberge. Carnet de commandes rempli Le Groupe SABEC possède d’ailleurs déjà un carnet de commandes bien rempli, alors qu’il est plein jusqu’au printemps 2022. Afin de suivre l’aug- mentation des demandes, l’équipe est passée de 17 à 27 employés au cours de la dernière année. Une réor- ganisation des locaux est en cours et l’entreprise a déployé un projet afin d’équiper les chambres de soudure d’un dispositif d’adduction d’air et de sas de décontamination. « On utilise notamment ces chambres pour la fabrication et réparation de bras pour les mélangeurs à anodes, dont on veut augmenter la production. On a amélioré le procédé technique et là, on veut améliorer l’environne- ment de travail pour les ressources humaines. Les chambres à soudure sont des milieux qui deviennent très chauds et, avec l’adduction d’air, les soudeurs auront un apport d’air froid directement dans leur casque Racal et leur combinaison. Comme on tra- vaille le carbure de tungstène, qui peut dégager des poussières de cobalt, un cancérigène, les sas de décontamination vont aider à diminuer encore plus les risques », mentionne le DG, qui souhaiterait aussi implan- ter certains processus automatisés pour aider les soudeurs au cours des prochaines années. Créneau de niche Alain Roberge explique que l’entre- prise exploite un créneau de niche. Elle a développé une solide expertise dans les outils de coupe qui peuvent être utilisés, par exemple, en ébénis- terie ou sur des équipements dans les alumineries, les mines, etc. « On ne conçoit pas l’équipement proprement dit, mais toutes les pièces qui vont venir gratter, couper, percer, etc. On occupe des marchés de niche, très spécialisés. C’est notre force », précise-t-il. Cette expertise a permis à l’entreprise de développer des pièces souvent beaucoup plus résistantes que celles utilisées au départ, un avantage important pour ses clients. Elle peut aussi répondre à la demande de clients qui veulent obtenir un outil de coupe plus rapidement ou à coût plus avantageux que ce qu’ils obtien- draient du fournisseur de la machine à l’étranger, par exemple, ou encore les aider à développer un nouvel outil pour répondre à leurs besoins. Développer des partenariats Les dirigeants du Groupe Sabec sou- haitent miser sur le développement de partenariats avec de grandes entreprises. Ils œuvrent déjà auprès de multinationales comme Produits forestiers Résolu, Rio Tinto, Alcoa ou 3M, mais ils veulent développer encore plus ce type de contrats. « On a de bonnes ententes avec nos parte- naires. On veut aider les entreprises à améliorer leurs procédés grâce à nos outils et notre expertise », indique Alain Roberge. Le Groupe pourrait aussi développer des partenariats avec des équipemen- tiers qui manifesteraient de l’intérêt, à condition qu’ils soient gagnant- gagnant. « On peut les aider à conce- voir une machine, par exemple, mais l’outil de coupe demeure notre produit », rappelle-t-il. Une technique unique dans la région Selon M. Roberge, le Groupe Sabec est également la seule entreprise dans la région à utiliser le processus d’électroérosion pour effectuer des découpes extrêmement précises à l’aide de machines que l’équipe a transformées pour les automatiser. « Elles font des découpes au 10 mil- lièmes près. C’est extrêmement précis. On les utilise pour fabriquer des cou- teaux de moulures pour les mouluriè- res, mais on peut faire n’importe quel design avec les machines. C’est un créneau qu’on veut développer et pour lequel on veut pousser au niveau de la recherche et développe- ment », explique-t-il. À ce sujet, l’entreprise se veut d’ailleurs très performante, puisque la créativité est au centre de ses valeurs. « On fait participer beaucoup les employés. On leur fait confiance pour essayer des choses. Il faut accepter qu’il peut y avoir des erreurs, que l’idée ne fonctionne pas tout le temps, c’est correct et ça nous fait avancer. Ce sont les gens sur le terrain qui savent ce dont ils ont besoin, il faut les écouter. Tout le monde amène des idées et des pro- jets. Ça nous rend vraiment très créa- tifs », conclut le directeur général. Inf. : sabec.ca D’artisan à usine de production Le Groupe SABEC prend un nouveau virage Un soudeur en action dans une des chambres de soudure, qui seront bientôt équipées d’un système d’adduction d’air. (Photo : Karine Boivin Forcier) CROISSANCE par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com

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