Journal Février 2021

I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I F É V R I E R 2 0 2 1 | Pa g e 1 7 prévention de santé et sécurité au travail, en plus de hiérarchiser ses moyens de prévention en fonction de la dangerosité sur les chantiers. «Le problème c’est que l’inspecteur de la CNESST aurait le droit de modifier à sa guise le programme de prévention s’il juge qu’il y a des man- quements. Ces modifications vont forcément avoir des coûts et l’entre- preneur doit les prévoir dans ses soumissions. On dit oui à ce que l’ins- pecteur passe sur les chantiers et fasse des recommandations, mais les entrepreneurs ne peuvent pas déclarer leur chantier avant même de déposer leur soumission. C’est impraticable. » La directrice générale régionale, France Boivin, ajoute du même souffle qu’un préventionniste de l’ACQ se promène de chantier en chantier pour donner des programmes de préven- tion, les corriger, ajouter des clauses (COVID, par exemple), etc. Juste l’année dernière, il y a eu 20 000 ins- pections d’accompagnement pour améliorer les pratiques en santé et sécurité au travail à travers le Québec. » Pénurie de main-d’œuvre Pour l’ACQ, les enjeux de pénurie de main-d’œuvre demeurent une priorité pour ses membres alors que l’indus- trie sera au cœur de la relance éco- nomique du Québec. L’amélioration de la réglementation quant à l’accès à l’industrie, la diplomation décroissante, le manque alarmant de compagnons ainsi que la polyvalence et l’efficience sur les chantiers de construction est deve- nue incontournable. Parmi les mesures proposées, l’ACQ croit que celles qui concernent la reconnais- sance des compétences acquises dans d’autres domaines pourront très certainement aider l’industrie à court terme. «On remarque aussi que 60 % de la main-d’œuvre de la construction au Québec vient de l’ouverture des bassins et non pas des centres de formation. C’est énorme. On rap- pelle que ces bassins comprennent 25 corps de métier et lorsqu’il y a moins de 5 % de travailleurs dans un bassin, la CCQ peut ouvrir au grand public les cartes offertes pour travailler dans le secteur. Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, par exem- ple, les métiers de ferrailleurs et de mécaniciens d’ascenseur sont ouverts depuis plusieurs mois », précise Mme Boivin. Augmentation considérable des prix des matériaux Par ailleurs, l’ACQ s’attend à une augmentation considérable du prix des matériaux de construction, plus particulièrement le bois et l’acier. En plus de la forte demande aux États-Unis, il y a un risque de pénurie de bois pour la prochaine année. « Le bois est un secteur nord- américain et non spécifique au Québec. Les coûts de matériau lié à l’acier ont aussi augmenté de 40 % au cours des derniers mois. C’est un défi de disponibilité des matériaux et du prix de ceux-ci. Il va falloir acheter les matériaux avant de démarrer les chantiers, car ce sont des coûts énor- mes d’arrêter parce qu’il n’a pas les matériaux. Il peut également y avoir des pénalités. On recommande à nos membres d’intégrer aux contrats des clauses d’ajustements de prix pour faire face à ces variables. Ils peuvent aussi limiter en termes de jours la valeur du contrat. » Enfin, l’ACQ agit comme agent négo- ciateur pour ses membres pour la partie patronale avec les syndicats de travailleurs dans les secteurs com- mercial, institutionnel et industriel. Les conventions collectives seront échues dans tous les secteurs de la construction à compter du 30 avril prochain. Inf.: acq.org/ Il y a un risque de pénurie de bois pour la prochaine année, selon l’ACQ. (Photo : Courtoisie) 707D09-17

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