Journal Février 2022

Pa g e 4 4 | F É V R I E R 2 0 2 2 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – La pandémie de COVID-19 n’aura finalement pas causé l’hécatombe présagée dans le secteur du commerce de détail. Même si les fermetures en 2020 ont été légèrement plus élevées qu’en 2019, en 2021, les ouvertures ont été plus nombreuses que les fermetures à l’échelle québécoise. Selon les données de Statistique Canada, en 2020, il y a eu au Québec 9119 fermetures de commerces contre 8708 ouvertures, un déficit de 411 commerces, comparativement à 248 en 2019. En 2021, le bilan est positif, avec 300 ouvertures de plus que de fermetures, pour totaliser environ 20 200 entreprises actives. « Il y a eu une très forte baisse [des chiffres de vente au détail] lors de la première vague, en mars-avril-mai 2020. En mai, on constatait une baisse de 45 %, c’était du jamais-vu. Guerre, catastrophe, il n’y a rien qui avait réussi à faire baisser le commerce de détail à ce point. Pour le reste de l’année, on a eu une très belle croissance, avec en moyenne 10 %. C’est beaucoup! Habituellement, quand on a 3 % à 5 %, on est très contents », révèle Joël Paquin, président de la firme spécialisée en études de marché, de potentiel et de localisation commerciale Paquin Recherche. En 2021, la croissance a ralenti, mais s’est poursuivie avec une hausse de 4 % en moyenne. « C’est quand même bon. Et si on se compare à notre année de référence, avant la pandémie, on est 13 % plus élevé en 2021 qu’en 2019. » Selon le spécialiste, une part de ces résultats est expliquée par un transfert des dépenses des consommateurs : l’argent qui aurait servi pour les voyages, les restaurants, certaines sorties ou l’essence a été transféré vers des dépenses dans le secteur du commerce de détail. « Le commerce en 2020 a aussi été en partie sauvé par les mesures gouvernementales de soutien aux personnes sans emploi, comme la PCU. Ces mesures, dont on paiera collectivement le prix plus tard, ont eu pour effet de ne pas faire chuter la demande des consommateurs, et même de laisser à certains un nouveau revenu discrétionnaire qui a été dépensé », estime M. Paquin. La restauration souffre Il faut toutefois apporter une nuance à cette croissance. Si certains secteurs vont très bien, d’autres éprouvent des difficultés importantes. « La restauration et le vêtement sont les deux secteurs qui ont le plus souffert de la pandémie et, dans ces secteurs, ça ne s’améliore pas », rappelle le président de Paquin Recherche. Dans la restauration, on constate une hausse importante de fermetures, alors que le nombre de restaurants et bars est passé d’environ 12 000 en 2019 à près de 10 750 en 2021. En 2020, il y a eu 1500 fermetures de plus que d’ouvertures, alors qu’en 2021, ce sont 3086 restaurants en moins qui ont été comptabilisés. « Ça représente une baisse totale de plus de 4500 restaurants depuis janvier 2020. La perte s’accélère en 2021, ce qui peut être expliqué par des liquidités épuisées après une longue période sans ventes et une perte d’espoir. Pandémie : pas l’hécatombe annoncée au Québec Le commerce de détail au Québec Entreprises Fermées Ouvert Ouv-Ferm actives Moyenne 12 mois Commerce de détail (44-45) 2019 20 637 6 543 6 295 -248 2020 19 422 9 119 8 708 -411 2021 (J-S) 20 167 5 129 5 439 310 Restauration 2019 12 003 4 508 4 782 274 2020 10 568 9 276 7 776 -1 500 2021 (J-S) 10 748 7 776 4 690 -3 086 DOSSIER COMMERCE DE DÉTAIL par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com (Source: Statistique Canada)

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