Journal Février 2023

Pa g e 2 | F É V R I E R 2 0 2 3 I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – Les projets abondent chez Canada Sauce, la marque de commerce d’Embouteillage Canada. Les dirigeants de l’entreprise saguenéenne, qui a le vent dans les voiles depuis son lancement en 2019, se disent prêts à conquérir l’Amérique du Nord. En attendant, ils ajouteront encore une nouvelle gamme à leur offre d’ici l’automne avec India Sauce. Cette nouvelle division, qui verra le jour à peine un an après la mise en production d’Asia Sauce, proposera quatre produits d’inspiration indienne. « C’est toujours dans l’objectif de diversifier nos revenus. Nous sommes en train de travailler sur ce projet. Ça avance très bien. Les sauces sont pratiquement terminées », précise le copropriétaire de l’entreprise, Simon-Pierre Murdock. Même si techniquement, l’Inde fait partie de l’Asie, l’entrepreneur et ses associés ont choisi de lui accorder une gamme spécifique. « Il fallait une gamme complète parce que l’Inde a tellement de richesses au niveau de ses épices et de son histoire qu’il était impossible de passer à côté de ce pays-là », souligne-t-il. Sans pouvoir dévoiler encore quels produits seront proposés aux consommateurs avec India Sauce, M. Murdock affirme que ce sont «des classiques indiens, avec notre petite unicité habituelle ». L’entreprise mise encore une fois sur des ingrédients locaux et le respect des traditions. « Les produits indiens qu’on retrouve en épicerie sont très industrialisés. Nous voulons désindustrialiser ces produits et les ramener à leur ADN original. » Conquérir l’Amérique Du côté des condiments traditionnels, comme le ketchup, la moutarde et la relish, Canada Sauce connaît une solide croissance depuis son lancement, tout comme sa compagnie mère, Embouteillage Canada, dont les chiffres sont en hausse de 10 % à 15 % par année depuis sept ans. «Nous suivons notre plan de match, qui est de stabiliser la croissance autour de 5 % à 10 % pour les 10 à 20 prochaines années », indique SimonPierre Murdock. Le prochain objectif de l’entreprise est le développement du territoire du Canada anglais, de l’Ontario à la Colombie-Britannique. De plus, les dirigeants ont également dans leur mire le marché américain. «Nous sommes à la recherche de clients dans ce pays. Nous pensons pouvoir intéresser des joueurs majeurs. Nous restons dans l’esprit que nous ne voulons pas acheter des produits des Américains, mais plutôt vendre les nôtres pour amener le plus de profits possible au Saguenay–LacSaint-Jean et investir dans l’économie d’ici », mentionne l’entrepreneur. Ce dernier ajoute que son usine possède déjà les certifications américaines nécessaires. Embouteillage Canada pourrait ainsi ouvrir un nouveau bureau de vente aux États-Unis, possiblement en Floride, d’ici trois ans. Cet emplacement serait stratégique pour développer la côte Est. « Le bureau chef va demeurer à Saguenay. Cependant, pour développer le marché américain, ça prend une adresse postale là-bas. Tu ne peux pas juste entrer et sortir. Il faut des gens sur place », souligne M. Murdock. La nouvelle division se nommerait North America Bottling. Malgré les discours protectionnistes du président Biden, l’entrepreneur saguenéen est confiant de pouvoir se tailler une place chez nos voisins du Sud. «Sur le marché américain, présentement, il y a des perturbations climatiques et de l’agriculture. La filière alimentaire n’est pas capable de fournir l’ensemble des habitants et ils sont à la recherche de nouveaux fournisseurs », souligne-t-il. Marché canadien En attendant, les dirigeants d’Embouteillage Canada concentrent leurs efforts sur le marché canadien. Ils souhaitent passer de 1 800 à 5 000 points de vente à travers le pays. Ils veulent aussi atteindre de 10 à 15 % des parts de marché dans le domaine des condiments, alors qu’ils en comptent actuellement de 3 % à 4 %. «Nous allons nous battre dans chacun des points de vente pour garder notre place », assure Simon-Pierre Murdock. Malgré une percée de sa relish en Europe, l’entrepreneur demeure prudent. «Nous avons eu des commandes en France et en Espagne, mais pour l’instant, nous regardons comment ça se passe. C’est sûr que nous sommes contents, mais ce n’est pas notre priorité. Si ça prend de l’ampleur, nous mettrons plus d’énergie, mais en ce moment, nous occupons de nos clients ici avant d’aller trop vite sur le marché européen. » Soutenir la croissance Selon M. Murdock, l’usine de la rue Sainte-Claire à Chicoutimi-Nord a encore suffisamment d’espace disponible pour soutenir une croissance et une diversification des produits. « Il faut savoir que les condiments, c’est très estival. Nous avons quatre ou cinq mois plus intenses, mais nous avons beaucoup de capacité en dehors de cette période, d’où la diversification », rappelle-t-il. Puisque l’entreprise a énormément investi en automatisation et en robotisation, l’usine possède déjà une très grande capacité de production. Si le besoin d’agrandir se faisait sentir, Simon-Pierre Murdock et ses associés ont toutefois prévu le coup. Ils ont déjà fait l’acquisition de terrains et d’immeubles sur la rue où sont situées leurs installations. Embouteillage Canada compte aussi sur une équipe solide de 25 employés et tous ses postes sont pourvus. « Nous avons de la place pour de nouveaux projets », conclut l’entrepreneur. Embouteillage Canada D’autres projets d’ici l’automne CROISSANCE Simon-Pierre Murdock devant l’usine d’Embouteillage Canada est située sur la rue SainteClaire à Chicoutimi secteur nord. Photo: Courtoisie) par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com (Photo: Courtoisie)

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