Journal Juillet 2020

I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I J U I L L E T 2 0 2 0 | P a g e 2 9 En ce qui concerne les potentiels clients, le PDG avoue qu’il n’y pas de contrat de confirmé pour l’instant. «Nous ne sommes pas rendus au stade des signatures d’entente. Nous avons le centre de recherche que l’on va démarrer et la prochaine étape sera de faire des cuves d’électrolyse de taille commerciale et c’est cela qui fera le produit qu’on vendra à la fin. Le lieu où seront situées ces cuves fait toujours l’objet de discussions. Il est assuré que ça sera au Québec. Oui, la région du Saguenay–Lac- Saint-Jean est aussi dans les discus- sions », soutient-il. Pour Elysis, c’est important d’installer les cuves au Québec pour quatre raisons, toujours selon M. Christ. Les actionnaires principaux, Alcoa et Rio Tinto, ont des opérations dans la pro- vince, le centre de recherche étant également situé dans une opération existante de RT; l’avantage de l’hydroélectricité; le grand support des gouvernements du Québec et du Canada à travers le financement; ainsi que le bassin d’expertise en termes d’aluminium, pas seulement au niveau des opérations, mais aussi en raison de la présence d’universi- tés, des centres de recherche et de tout le milieu qui gravite autour de l’aluminium. Quand on lui men- tionne que ces quatre critères répon- dent parfaitement au territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Vincent Christ répond avec un sourire dans la voix que c’est exact et que « c’est pourquoi la région fait partie des discussions ». Réduire l’empreinte carbone Rappelons qu’Elysis est issue d’un partenariat entre Alcoa et Rio Tinto. Le développement de sa technologie est également appuyé par Apple et par les gouvernements du Québec et du Canada, qui se sont joints aux deux géants de l’aluminium dans l’investissement de 188 M$ nécessaire à la création de la coentreprise. Cette technologie vise à répondre à la demande mondiale de produits à plus faible empreinte carbone (au Canada seulement, on parle d’une réduction potentielle des émissions de GES de sept millions de tonnes). Elle permettra de réduire les coûts d’exploitation des alumineries tout en augmentant leur capacité de production. Lors de la commercialisation de la technologie, Elysis assurera la vente exclusive des matières nécessaires à la fabrication des anodes et catho- des de nouvelle génération, qui posséderont une durée de vie 30 fois supérieure à celles utilisées actuellement. Inf. : elysis.com/fr SAGUENAY – Le Hub Saguenay– Lac-Saint-Jean continue sa gestation en se dotant d’une nouvelle directrice et en étant mandaté vers de nouveaux projets. Dans la dernière année, l’OBNL, qui a pour but de favoriser les échanges intersectoriels et d’encourager l’innovation, a parcouru beaucoup de chemin. Rétrospective sur la tâche accomplie. Le rôle du Hub régional peut paraître complexe. Pour faire court, un comité a été formé au lendemain du Sommet économique régional de 2015. Il avait pour but d’agir à titre d’accélérateur pour des projets s’inscrivant dans le virage numérique de la région. Les choses ont évolué en 2019, lorsque la ministre déléguée au Développement économique régio- nale, Marie-Ève Proulx, a mis sur pied les Espaces régionaux d’accélération et de croissance (ERAC). Il s’agit d’un projet d’implantation d’organismes régionaux partout au Québec ayant la tâche de dynamiser les entreprises en favorisant l’innovation. Le HUB s’est donc constitué en tant qu’organisme à but non lucratif, entre autres pour remplir le nouveau rôle mandaté et financé par le gouvernement du Québec. «Nous avons une structure financière mixte, explique Annabelle Brossard, titulaire d’un MBA de l’université Laval et nouvellement directrice du Hub Saguenay–Lac-Saint-Jean depuis le mois d’avril. Un bon apport de notre budget provient du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) et nous avons aussi des parte- naires privés comme Rio Tinto et Groupe Coderr. Je suis pour le moment la seule employée, toutefois, nous disposons d’un conseil d’administration comprenant 14 membres tous très impliqués et provenant autant du secteur privé que public. Cette année, notre mandat a été de prendre le pouls de la région et de découvrir ce qui faisait rêver les gens d’ici. » Bien connaître pour bien servir L’objectif à court et moyen terme pour l’organisme est de pouvoir proposer quatre types de services : favoriser la collaboration en ralliant les territoires autour de projet régionaux, mobiliser l’écosystème en cartographiant les ressources, accompagner les entreprises innovantes en orientant les entrepreneurs vers les bons programmes d’aide et favoriser l’accès à l’équipement en proposant des modèles de contrats ou d’ententes spécifiques pour les échanges entre deux acteurs. «D’ici cet automne, nous serons en mesure de proposer quelques-uns de nos services. Ça représente beaucoup de travail, mais nous sommes sur une bonne lancée », laisse tomber Annabelle Brossard. Dans le souci de rendre les futurs services cohérents. L’organisme a désiré prendre le pouls de la région en organisant six journées de cocréation avec des acteurs bien établis dans les cinq MRC et Mashteuiatsh. Les objectifs princi- paux de ces rencontres étaient de faire connaître le HUB, définir l’écosystème, c’est-à-dire qui fait quoi et identifier les grands chantiers prioritaires. Le 11 juin dernier, le résultat de ces ateliers a été rendu public via une vidéo publiée sur la page Facebook de l’OBNL. Les résultats sont accessibles en téléchargement sur les médias sociaux du HUB Saglac. Un mandat pour la relance En plus de se définir en tant qu’agent accélérant pour les projets innovants de la région, le HUB s’est vu confier la mission par le MEI d’identifier trois priorités relatives à la relance économique dans le cadre de la relance économi- que post COVID-19. C’est sous forme de rapport que l’organisme doit fournir la réflexion au ministère le 15 juillet 2020. Pour ce faire, Annabelle Brossard et son équipe doivent sonder à nouveau les intervenants de leurs journées de cocréation. «Nous pensons obtenir les réponses de 200 à 300 organisations. Dans un 2e temps, nous allons rencontrer en entrevue de 40 à 50 acteurs du développement économique et social pour ressortir ce qu’ils pensent à propos des besoins et des opportunités dans les différents secteurs économiques du SLSJ. La liste des intervenants sera élaborée selon les directives du ministère ainsi qu’avec la collaboration de la ministre Andrée Laforest et le comité conseil. L’objectif est de trouver des projets structurants, mobilisateurs et innovants qui se positionnent directement dans une perspective de relance économique. » Inf. : hubsaglac.ca/ Un mandat qui se précise pour le HUB Le Hub Saglac durant l’une des activités de cocréation (Photo : Courtoisie) RÉSEAUTAGE par Maxime Hébert-Lévesque mhlevesque@informeaffaires.com

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