Journal Mai 2022

I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I MA I 2 0 2 2 | Pa g e 3 9 SAGUENAY – Développer le port et le transport maritime sur le Saguenay de façon durable, c’est l’orientation que souhaite prendre l’administration portuaire locale. Celle-ci a d’ailleurs adopté une politique en ce sens en 2021, en plus de participer à un projet-pilote de gestion environnementale proactive. « Le volet développement durable (DD) des activités du port et de la zone industrialo-portuaire est un de nos objectifs prioritaires », indique d’entrée de jeu le président-directeur général de Port de Saguenay, Carl Laberge. L’administration portuaire s’est donc fait accompagner par la Chaire en écoconseil de l’UQAC et le Centre québécois de développement durable (CQDD) pour l’élaboration de sa politique en la matière. Les échanges avec la communauté sont un des aspects que les gestionnaires du port souhaitent développer. « Le comité de bon voisinage nous permet d’avoir un bon lien de communication avec nos voisins. Nous présentons ce que nous faisons, nous recueillons leurs commentaires pour nous améliorer dans nos actions. Nous voulons faire connaître nos activités et rapprocher le port de la population. Nous souhaitons que les gens s’approprient le volet maritime », précise M. Laberge, rappelant que son organisation participe aussi à plusieurs associations et comités en lien avec le DD. Croissance durable Carl Laberge croit qu’il est possible d’assurer une croissance du transport maritime sur le Saguenay de façon durable, notamment en raison de la faible intensité du trafic actuel. Il rappelle que la rivière compte actuellement environ la moitié (250) des navires commerciaux qu’elle accueillait dans les années 80. En comparaison, le fleuve Saint-Laurent accueille 5000 navires par an. «Avec l’augmentation des connaissances, la capacité de navigation du Saguenay, les technologies qui vont arriver, le Saguenay va pouvoir continuer d’être un bon chenal de navigation et de connaître une croissance dans ce domaine. Il y a moyen de le faire sans causer préjudice à l’environnement », affirme-t-il. Comprendre les impacts C’est d’ailleurs dans le but d’accroître les connaissances sur le milieu dans lequel le Port de Saguenay évolue et l’impact de ses activités sur son environnement que les dirigeants de l’organisme ont choisi de prendre part au projet-pilote Enviro-Actions. Mis sur pied par l’Institut nordique de recherche en environnement et en santé au travail (INREST), celui-ci prévoit la mise en place de plusieurs systèmes de captation en continu des données sur la qualité de l’air, de l’eau et de l’environnement sonore. Les gestionnaires des zones portuaires recevront ces informations en temps quasi réel. L’utilisation de l’intelligence artificielle permettra aussi d’automatiser les alertes. «Nous voulons bien connaître le milieu, savoir ce qui s’y passe de manière générale, pour être capable de comprendre quels impacts nous pouvons avoir au niveau de nos opérations. Ensuite, nous pourrons agir en mode préventif», explique le PDG de Port de Saguenay. Mammifères marins La protection des bélugas dans le Saguenay est un enjeu bien connu dans la région, mais Carl Laberge estime que l’augmentation des connaissances en la matière va permettre de mieux orienter les actions. «Nous pourrons prendre de meilleures décisions au sujet de la navigation, adapter le comportement des navires à ce qui se passe de manière directe en utilisant les nouvelles technologies. » Port de Saguenay vise une croissance responsable Port de Saguenay souhaite assurer son développement et celui du transport maritime sur le Saguenay de façon durable. (Photo: Courtoisie) DÉVELOPPEMENT DURABLE par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Un meilleur bilan carbone En matière de transport lourd, le maritime est le mode qui propose la meilleure efficacité énergétique et le meilleur bilan carbone. En effet, selon les données présentées par la Société de développement économique du Saint-Laurent, le transport par navires émet 11,2 grammes de CO2 par tonne-km, contre 14,2 pour le train et 75,5 pour le camion. « Le transport maritime s’est aussi donné des objectifs très ambitieux au niveau de la décarbonation. On voit un mouvement très fort des lignes maritimes et des industries d’aller vers là. Le Canada est très actif là-dedans », assure Carl Laberge, président-directeur général de Port de Saguenay. Par ailleurs, avec un litre de carburant, pour une tonne de marchandises transportées, les bateaux parcourent 358 km. Le train atteint 225 km, alors que le camion franchit seulement 41 km. «Le transport maritime est le mode de transport le moins énergivore. C’est celui qui consomme le moins d’énergie par tonne par kilomètre parcouru. C’est pour ça que la majorité des marchandises sont encore transportées par navire», rappelle M. Laberge. Finalement, un navire transportant jusqu’à 30000 tonnes équivaut à 301 wagons de train et 963 camions. 587, rue des Actionnaires, Chicoutimi, QC G7J 5B3 Tél. : 418 549-5600 ventes@ygboulons.com www.ygboulons.com

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