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14 • MARS 2018 • INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici ALMA – S’il n’en tient qu’aux consta- tations de Guillaume Gosselin, pro- priétaire de l’agence Bauhem, l’intelli- gence artificielle sera bientôt au cœur de plusieurs processus sur Internet. De plus, le marketing de contenu vivra une transformation vers un service à la clientèle de proximité. D’entrée de jeu, Guillaume Gosselin analyse que le marketing de contenu, soit la façon d’intéresser ses prospects en diffusant des informations, souvent ludiques, qui serviront au déploiement d’une entreprise, est sur le point de subir plusieurs changements. « Cette manière d’intéresser ses [prospects] est très po- pulaire sur les réseaux sociaux. Ce qui est observé, c’est que les consomma- teurs veulent davantage un service per- sonnalisé que des publications servant à découvrir l’équipe ou l’envers du décor d’un commerce, d’autant plus que leur attention est de plus en plus diminuée sur [la toile] », constate-t-il. « Ce qui importe en 2018, c’est la façon dont nous traitons nos clients actuels et potentiels. Il faut faire des suivis rapides, envoyer des courriels automatisés de remerciement lorsque quelqu’un rem- plit un formulaire d’inscription sur votre site, mais il faut par-dessus tout être à l’écoute de leurs besoins, et ce, même si le processus est virtuel », fait savoir le propriétaire de l’agence, qui se spécia- lise d’ailleurs dans l’automatisation de tâches dans l’objectif de conclure plus de ventes. Le commerce en ligne, toujours pertinent Peu importe l’industrie, vendre ses pro- duits sur Internet peut s’avérer une stra- tégie intéressante pour créer des conver- sions, soit le fait de transformer le visiteur en acheteur. « Il ne faut pas se dire que le commerce électronique fera exploser les ventes. La boutique virtuelle se veut une stratégie complémentaire pour re- joindre le client. Pour réussir à tirer son épingle du jeu des Amazon et Google de ce monde, il faut cesser de s’adresser à un public trop large et cibler son propre public cible », commente-t-il, tout en rap- pelant qu’il faut investir suffisamment de temps et d’argent pour entretenir ces outils virtuels. « Le [cybercommerce] ne fera pas de miracles, mais il pourrait agir comme catalogue pour encourager les consommateurs à se déplacer en ma- gasin ou à acheter plus tard. Certains chiffres disent qu’un acheteur consulte- ra huit fois la page d’un article avant de passer à la caisse. L’intention est diffé- rente qu’en allant dans un magasin phy- sique », ajoute-t-il. L’intelligence artificielle pour réduire les coûts Ce qui marquera les prochaines années sera le développement des robots, au- trement dit l’intelligence artificielle (IA). Guillaume Gosselin fait savoir qu’il existe déjà quelques outils exploitant le savoir virtuel, ce qui permet en outre aux en- treprises de réduire certains coûts. « En conception Web, il existe déjà un logi- ciel qui intègre un robot dans la mise en place d’un site Internet. Cela contribue à faire un travail plus rapide et à réduire des coûts. Les sommes sauvées par le client pourront ensuite être réinvesties dans du marketing 360 », fait remarquer l’homme d’affaires. Les possibilités avec l’IA sont infinies. Il existe déjà un outil permettant de créer plusieurs déclinaisons de bandeaux pu- blicitaires pour faire la promotion de ses produits et services sur les réseaux so- ciaux ou sites spécialisés. « Il suffit d’en- trer les éléments textuels désirés et il peut monter une quantité phénoménale de variantes. Ensuite, lorsqu’ils seront diffusés sur les différents supports, il analysera celles qui seront les plus per- formantes en clics et en conversions afin d’en faire tirer profit à l’entreprise », ex- plique-t-il. « Si on utilise bien des outils, comme Facebook Pixel, nous pouvons désormais connaître notre audience par leur sexe et leurs habitudes. On peut donc bien segmenter ses efforts pour chaque personne. On ne ciblera pas un homme pour des produits féminins et vice-versa. Ça vient aider l’humain dans ses opérations quotidiennes. » Peu importe le domaine d’activité, Guillaume Gosselin analyse que les ten- dances actuelles se trouvent dans l’ex- périence d’achat et la proximité avec les internautes. « Oui, le marketing de conte- nu va être appelé à changer. On voit déjà que ça s’en vient, d’où l’importance de réagir rapidement. Je recommanderais aussi aux entrepreneurs d’avoir un bon SEO [optimisation des moteurs de re- cherche NDLR] pour être facilement ré- pertoriés », conclut-il. Pour inf. : http://bauhem.com Commerce électronique L’intelligence artificielle au cœur des processus L’intelligence artificielle sera appelée à optimiser certains mécanismes, en plus de pouvoir réduire certains coûts, notamment en conception de sites. (Photo: Shutterstock) par Jonathan Thibeault jthibeault@informeaffaires.com Source : Banque de développement du Canada Grâce aux percées dans les domaines des technologies de l’information, des communications mobiles et de la robo- tique, les technologies numériques sont de plus en plus utilisées dans les entre- prises du monde entier. Au cours des dernières années, les mé- dias ont beaucoup parlé de la transfor- mation appelée «industrie 4.0». Pourtant, beaucoup d’entrepreneurs ne savent pas vraiment de quoi il s’agit. Au-delà du concept qui fait jaser, vous devez savoir que le passage à l’industrie 4.0 pour- rait propulser votre productivité, réduire considérablement vos coûts et améliorer grandement la qualité de vos produits. «À la base, l’industrie 4.0 consiste à sur- veiller et à contrôler en temps réel vos machines et votre équipement en instal- lant des capteurs à chaque étape du pro- cessus de production», explique Pierre Cléroux, vice-président, Recherche et économiste en chef à BDC. En gros, la technologie vous permet d’avoir à l’œil votre production à chacune des étapes du processus, ce qui permet d’améliorer la qualité de vos produits. Elle vous aide également à réduire – voire à éliminer – les temps d’arrêt, car les données de votre équipement vous avertissent lorsqu’il faut procéder à l’en- tretien des machines et vous signalent les pannes imminentes. Est-ce que l’industrie 4.0 et la robotique de pointe sont une seule et même chose? Dans les usines, la robotique et la nu- mérisation forment une combinaison ga- gnante, mais ce sont deux choses diffé- rentes. Les robots sont très utiles pour exécuter les travaux de précision répétitifs. Quant aux technologies de l’industrie 4.0, elles recueillent des données sur les proces- sus et peuvent, par exemple, connecter les robots entre eux ou avec d’autres par- ties du processus de production. «On entend souvent dans les médias que nous allons tous être remplacés par des robots d’ici cinq ans, remarque M. Cléroux. Ça n’arrivera pas. Cependant, la technologie ne cesse de progresser, et bien que les entreprises canadiennes aient encore le temps de s’adapter, elles ne doivent pas attendre trop longtemps, car elles risqueraient alors de manquer le bateau.» Qu’est-ce que l’industrie 4.0 ? Photo: Shutterstock)

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