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INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici • MARS 2018 •  21 Source : Guillaume Roy, journaliste pigiste La 4 e révolution industrielle permet- tra non seulement d’être plus agile en personnalisant davantage les pro- duits, mais elle permettra également de prendre des décisions basées sur des faits plutôt que des intuitions. Bienvenue dans le monde de l’usine intelligente ! « Pour l’industrie 4.0, le terme révolution ne réfère pas à de grandes réalisations technologiques, mais plutôt à la capacité de répondre aux défis actuels et à ceux du futur, a expliqué François Gingras, directeur, équipements industriels et productivité, au Centre de recherche in- dustrielle du Québec (CRIQ), lors d’une présentation tenue dans le cadre de PaperWeek Canada 2018. Pour nous, ce n’est pas une question de technolo- gie, mais plutôt la façon dont les techno- logies interagissent entre elles et ce que vous faites avec les données générées. » Une des clés de la révolution 4.0 sera la gestion des mégadonnées, désor- mais disponibles en temps réel. « Ces données permettront de faire des si- mulations pour faire des prédictions et ainsi saisir des opportunités d’affaires », ajoute ce dernier. Mais ce n’est pas tout, les données per- mettront aussi de faire du contrôle de la qualité tout au long de la chaîne de pro- duction, de faciliter la collaboration avec les clients et les fournisseurs en parta- geant des données, d’optimiser l’utilisa- tion des ressources, de réduire les coûts et le temps pour que le produit atteigne les marchés ! « C’est une nouvelle men- talité qui aidera à prendre de meilleures décisions », remarque François Gingras. Par exemple, le CRIQ a installé des cap- teurs de contrôle pour calculer le taux d’humidité dans les copeaux destinés à la fabrication du papier. « Les données permettent maintenant d’ajuster la quan- tité de produits chimiques en temps réel pour assurer une qualité du produit op- timal, et ce, bien avant d’atteindre des seuils critiques. » Calcul des coûts de production réels, contrôle de qualité, réalité virtuelle pour remplacer les manuels d’instruction sont d’autres exemples faisant partie de l’usine intelligente. Toutefois, il n’y a pas que des points positifs. « Il faudra intégrer des profes- sionnels de technologies de l’information dans tous vos départements », a ajouté l’expert du CRIQ. Pour implanter un premier projet in- telligent, il faut d’abord avoir l’enga- gement et le dévouement des déci- deurs de l’entreprise, car le retour sur investissement ne se fait pas toujours sentir à court terme. « Un fabricant de produits en métal avec lequel on travaille a commencé à voir les bé- néfices de son investissement après deux ans, mais depuis, les bénéfices sont exponentiels », dit-il, en suggé- rant de commencer avec un projet pilote en maintenance par exemple. « Des capteurs peuvent être implantés sur des équipements comme des mo- teurs pour prédire les signes d’usure, commander les pièces nécessaires et adapter le calendrier de production en conséquence pour minimiser les temps d’arrêt. » Contrairement à la 3 e révolution indus- trielle, qui a bouleversé la production dans les usines, la révolution aura da- vantage d’impacts dans les bureaux, estime l’ingénieur. Ce sont donc les pla- nificateurs, les acheteurs, le secteur de la comptabilité et plusieurs autres qui devront s’adapter. Même si le risque zéro n’existe pas, il ne faut pas avoir peur de sauter dans l’aventure 4.0. « Il faut y aller une étape à la fois », suggère toutefois François Gingras. Mieux comprendre la révolution 4.0 711D03-18

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