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24 • MARS 2018 • INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici SAGUENAY – De passage dans la région les 21 et 22 février dernier, la présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, Kathy Baig, en a profi- té pour rencontrer des étudiants et des membres de son regroupement professionnel. En entrevue avec Informe Affaires, Mme Baig a bros- sé un portrait de son organisation à l’aube de son centième anniver- saire, en 2020. D’entrée de jeu, la dirigeante a men- tionné qu’un gros chantier a été entre- pris par l’OIQ pour redonner confiance au public. « L’ordre assure la protection du public et notre rôle est d’assurer que le travail des ingénieurs se fasse dans les règles de l’art. Dans toutes mes tournées régionales, je suis fière de mentionner à nos membres qu’un récent sondage démontre que l’opi- nion des citoyens envers la profession est passée à 78 %, alors que le chiffre était plus bas pendant la Commis- sion d’enquête publique sur l’industrie de la construction, à un peu plus de 40 % à ce moment-là », précise-t- elle, en ajoutant avoir interpellé ses membres pour tourner la page de cet événement qui les a éclaboussés. « Avec les excellentes données que nous avons en main, je me dois de leur dire qu’il faut tourner la page et aller droit devant. Leur perception sur la manière dont la population nous voit est très sé- vère », fait savoir Kathy Baig. Mécanisme de protection renforcé Au courant de l’année 2016, l’OIQ a entrepris des travaux majeurs pour intensifier ses mécanismes de pro- tection du consommateur. Les ad- ministrateurs ont élaboré le plan stratégique ING 2020, lequel prévoit davantage d’enquêtes sur le terrain. « L’objectif de tout ça, c’est de confir- mer la rigueur de nos membres. Nous avons revu complètement notre ma- nière de faire en ce qui concerne les inspections professionnelles. Nous avons identifié des domaines à risque avec des partenaires pour réduire les risques au maximum », explique la présidente. « Notre but, d’ici trois ans, c’est de franchir le cap des 3000 vérifications annuelles avec des ins- pecteurs compétents pour chaque domaine », signale-t-elle, en ajoutant que 98 % des ingénieurs qui ont été ciblés par des vérifications usuelles ont avoué que ces procédures amé- lioraient leurs pratiques. Moderniser la loi sur les ingénieurs Questionnée sur les autres dossiers d’importance, Kathy Baig n’a pas hé- sité à mentionner que la Loi sur les ingénieurs devra être revue. « En fait, les lois 49 et 77 devront être mises aux goûts du jour. Nos membres nous in- terpellent énormément à ce sujet, car elles datent du siècle dernier. Cer- tains domaines, dont le génie logiciel, ne font par partie de la loi […] Nous allons profiter de la campagne élec- torale pour rappeler cet enjeu aux po- liticiens », conclut-elle. Au Saguenay- Lac-Saint-Jean, l’OIQ compte 2100 membres et de ce nombre, 14 % sont des femmes, une proportion semblable à la moyenne provinciale. Pour Inf. : www.oiq.qc.ca Inspiration Entrevue avec la présidente de l’OIQ « Le métier a regagné ses lettres de noblesse » — Kathy Baig La Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord a récemment organisé une activité intitulée « Faites affaires avec Construction Défense Canada ». Ce dîner d’information, doublé d’une activité d’af- faires de type « B2B », a suscité un important inté- rêt de la communauté économique de la région. Les participants ont pu réaliser l’importance de la Base militaire de Bagotville. Ce mois-ci, ma chronique se veut un complément pour mieux comprendre une fa- cette moins connue de cette importante organisation régionale. Plusieurs d’entre nous sommes au fait que la Base des Forces canadiennes de Bagotville a la particularité d’abriter l’unique unité aérienne francophone au pays, un élément de fierté légitime pour la région. Chose ce- pendant peu connue, notre base est la seule au Canada à abriter deux escadres aériennes (une escadre, c’est l’unité de base en aviation militaire). En effet, nous avons chez nous la troisième escadre, bien connue pour opérer les chasseurs CF-18, et la deuxième qui est le seul contingent expéditionnaire du Canada. La deuxième escadre est constituée de spécialistes formés pour être déployés à tout moment ici ou à l’ex- térieur du pays, afin d’y opérer temporairement une base aérienne. Ces déploiements peuvent se faire soit dans le cadre de missions militaires ou d’assistance à des populations civiles lors de catastrophes naturelles. À titre d’exemple, c’est la deuxième escadre de Bagotville qui a mis en œuvre, il y a quelques années, le contingent aérien canadien qui est intervenu avec grand succès en Libye. L’an dernier, la deuxième es- cadre a également coordonné les opérations aé- riennes lors des inondations survenues au Québec et lors des feux de forêts majeurs de la Colombie-Britan- nique. C’est encore la deuxième escadre qui supervise l’actuel déploiement aérien canadien en Roumanie. Un potentiel économique Sous le commandement du Colonel Luc Guillette, la deuxième escadre est composée de 6 sous-unités, dont 4 sont stationnées à Bagotville et deux sur d’autres bases (les transmissions à Trenton, Ontario, et l’ingénierie à Cold Lake, Alberta). Bien que de formation récente, la deuxième escadre regroupe déjà autour de trois cents militaires, dont deux cents sont stationnés à Bagotville et une centaine sur les deux autres bases. Pour compléter la mise en place de la deuxième escadre, plusieurs dizaines de postes perma- nents restent à être confirmés, notamment à Bagotville. De plus, puisque les effectifs de la deuxième escadre à Bagotville se trouvent répartis dans plusieurs bâ- timents de la base, il devient de plus en plus néces- saire que l’équipe de la deuxième escadre soit abritée dans ses propres installations, mais toujours dans le périmètre de la BFC Bagotville. De nouveaux postes de qualité et des investissements importants seront requis, deux choses qui sont plus que bienvenues au Saguenay–Lac-St-Jean. Rappelons que c’est l’ex-général d’aviation Blondin (un ancien commandant de la Base de Bagotville) qui a eu l’idée de mettre sur pied cette unité unique dans nos forces armées, une unité dont l’utilité ne fait plus aucun doute et qui a devant elle un rayonnement des plus prometteur à partir de notre région. Une chose est sûre, l’appui au plein développement de la deuxième escadre à Bagotville devrait être une priorité pour tout le milieu socio-économique, notamment pour le futur député fédéral Chicoutimi qui se devra de « piloter » ce dossier stratégique. Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et cana- dien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au cœur de la stratégie «ON Y VA» des tra- vailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine. Un impact méconnu de la BFC Bagotville LA DEUXIÈME ESCADRE AÉRIENNE EXPÉDITIONNAIRE La présidente de l’OIQ, Kathy Baig, était de passage dans la région pour rencontrer les membres et les ingénieurs de la relève. (Photo: courtoisie Marc-André Couture) Perception positive du public envers les ingénieurs • En 2011, avant la Commission Charbonneau : 69 % • Pendant la Commission d’en- quête publique : 49 % • En 2015, après le dépôt du rap- port de la Commission : 73 %

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