Journal Octobre 2020_compressé

Pa g e 6 | OC TOB R E 2 0 2 0 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – L’avenir des centres commerciaux est-il compromis ? S’il n’y a pas unanimité sur la question, tous s’entendent pour dire que ce modèle d’affaires est à revoir. Pierre Delisle, ancien président de la SDC Zone Talbot et directeur général de la chaîne de vêtements et chaussures LCR, pense que le magasinage physi- que n’est pas prêt de disparaître, mais qu’il doit se réinventer. En 2019, au Québec, il s’est dépen- sé environ 12,45 G$ de dollars en achat en ligne. Cela représentait alors une augmentation de 19 % comparativement à l’année précédente. En début d’année, c’était 63 % des adultes québécois qui effectuaient au moins un achat en ligne, une tendance qui a drastiquement été accélérée avec la situation de la COVID-19 où, notam- ment, la majorité des boutiques situées dans les centres commerciaux ont été contraintes de fermer pour une durée de trois mois au printemps. Une fermeture qui a fait mal, puisque selon un sondage réalisé par la firme saguenéenne Segma Recherche et rendu public lors du webinaire : l'évolution des habitudes de consommation - Bilan et perspectives présentés le 7 octobre dernier, 89 % des gens de la région ont réduit leurs visites dans les centres commerciaux avec mail intérieur. Lors de la réouverture des centres d’achat en juin, les choses n’étaient plus comme avant : port du masque, sens de déplacement unique, lavage de main obligatoire et limita- tion aux salles d’essayage et aux articles en général. « La situation n’est pas propre aux centres commerciaux, mais à l’ensemble du commerce de détail. Il faut redéfinir l’expérience client. Aujourd’hui, inutile de le cacher, nul n’aime aller magasiner avec toutes les restric- tions », explique Pierre Delisle. Se coller aux besoins du consommateur Selon le propriétaire des boutiques LCR, il faut plus que jamais cher- cher à comprendre les nouvelles habitudes et les satisfaire. Autrement dit, se coller sur les besoins des gens parce qu’ils ont changé de façon définitive, pense-t- il. « Je n’ai pas peur pour l’avenir des centres commerciaux, ils appartiennent pour la plupart à de grands groupes qui ont les moyens de se réinventer et d’observer les meilleures pratiques à l’international pour les implanter à leurs modèles d’affaires. Cela prendra un moment, mais ils réussiront à trouver une formule gagnante. Toutefois, pour les plus petits joueurs, c’est autre chose… ce n’est vraiment pas évident le défi que nous avons sur les bras. Il s’agit d’attirer les clients à revenir en boutique, malgré les nouvelles contraintes et leur désintérêt. Une solution pourrait être l’utilisation des technologies ». Combattre le feu par le feu Bien que l’arrivée d’Internet y soit pour quelque chose avec le déclin du commerce de détail traditionnel, l’intégration de la technologie est sans contredit un aspect à ne pas négliger selon les experts. Dans un article publié par la firme Deloitte à propos de l’avenir des centres commerciaux, on observe que les entreprises gagnent à développer une harmonie entre leurs services physiques et numériques. Un cons- tat que fait également Pierre Delisle. « Il faut voir la boutique en ligne comme d’un bon outil marketing en complémentarité de son commerce. Internet offre plusieurs opportunités, mais demeure un secteur où la compétition est très forte. Il faut investir constamment dans des campagnes de référencement et sur l’amélioration du site. Il est faux de croire qu’avec 5 000 $ vous allez connaître le succès instantané. » En effet, si ouvrir une page pour les transactions en ligne peut sembler simple, développer son trafic et sa visibilité, en revanche, demeure quel- que chose d’ardu. «Nous ne croyons pas que l’avenir du commerce de détail est numérique. Nous avons toujours misé sur le développement local et au moment du déconfinement les clients ont répondu présents à l’appel en magasin. » La thématique Proposer une thématique par cen- tre commercial pourrait être une façon de susciter l’intérêt. Le consommateur n’aurait pas à se casser la tête et saurait d’emblée qu’en allant à tel ou tel édifice, il retrouverait ce dont il a besoin. Dans le communiqué de presse, L’avenir du centre commercial : Deloitte voit poindre un nouveau genre d’expérience de magasinage dans l’après-pandémie, on propose même de bonifier l’offre en restauration. Une place d’achat pourrait ainsi devenir un carrefour gastronomique incluant des boutiques. Les thématiques pourraient également se jouer au niveau des produits. « Je n’aurais pas de crainte à ouvrir un nouveau commerce dans un centre d’achat. Sur mes huit boutiques, deux se trouvent dans un centre et je dois avouer que le volume d’affaires et la réception de la clientèle sont encore très bons. Toutefois, je n’irais pas dans un endroit comme Place du Royaume, c’est un marché pour les grandes chaînes. Nous visons les endroits comprenant essentiellement des magasins locaux. Miser sur les cré- neaux, c’est une solution intéressante. Regardez les Galeries Lac-Saint-Jean, situées à Alma, c’est plein et personne n’a fermé. D’ailleurs, l’endroit propose pratiquement que des propriétaires locaux ou des produits régionaux, à l’exception d’une ou deux chaînes .» Centres commerciaux : un modèle à réinventer Pierre Delisle, ancien président de la SDC Zone Talbot et directeur général de la chaine de vêtements et chaussures LCR (Photo : Maxime Hébert-Lévesque) MARCHÉ DU DÉTAIL parMaximeHébert-Lévesque mhlevesque@informeaffaires.com AVIS DE NOMINATION FRANCE CLOUTIER Représentantes aux ventes M. Maxime Tremblay, copropriétaire et directeur des ventes d’Informe Affaires est heureux d’accueillir au sein de son équipe Mme France Cloutier, au poste de représentante aux ventes. Forte d’une expérience de plus de 25 ans dans les domaines de la vente, la publicité ainsi que le service aux clients, Mme Cloutier aura comme mandat d’accompagner notre clientèle affaire dans leurs projets de visibilité, notamment en les soutenant dans leurs stratégies de communications, à l’intérieur de nos médias. Outre son expertise dans le développement des affaires, nous sommes heureux de pouvoir compter sur son vaste réseau professionnel qui contribuera certainement au succès futur de notre organisation. Vous pouvez rejoindre Mme Cloutier au 581 668-3147 418 548-7100, (poste 226)

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