Journal Septembre 2022

I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I S E P T EMB R E 2 0 2 2 | Pa g e 4 3 SAGUENAY – La région compte plusieurs grands secteurs économiques, dont l’agriculture et l’aluminium. En cette période électorale, Informe Affaires a choisi de donner la parole à des intervenants régionaux provenant de ces différents milieux. Ils expriment ici leurs attentes envers les futurs élus du Saguenay–Lac-Saint-Jean et le prochain gouvernement. Aluminium Dans le secteur de l’aluminium, c’est l’enjeu de la main-d’œuvre qui est au cœur des préoccupations. « Nous avons besoin d’une solution rapide. La rétention des travailleurs plus âgés pourrait en être une. Il y a des gens qui travailleraient encore, mais qui ne le font pas parce qu’ils seraient perdants avec l’impôt. Nous aimerions que le gouvernement mette en place des actions pour faciliter leur maintien en emploi », affirme Lilianne Savard, directrice du Créneau d’excellence en transformation d’aluminium et directrice générale par intérim de la Société de la Vallée de l’aluminium. Celle-ci souhaiterait aussi voir des mesures pour faciliter l’accès à la main-d’œuvre internationale. Même si cet aspect est aussi du ressort du palier fédéral, Mme Savard est d’avis que le gouvernement provincial peut tout de même agir pour améliorer la situation. Le virage numérique constitue aussi une grande préoccupation pour beaucoup de manufacturiers et fabricants œuvrant dans le domaine de l’aluminium. « Il y a des programmes, mais souvent les sous sont écoulés. Nous travaillons fort pour en avoir d’autres. Cependant, l’enjeu, ce n’est pas juste les sous. Avec la pénurie de main-d’œuvre, l’inflation, les chaînes d’approvisionnement, les entrepreneurs ont beaucoup d’enjeux à gérer et ils n’ont pas de ressources disponibles pour s’occuper du numérique. Il faudrait qu’ils puissent avoir de l’aide, que des spécialistes viennent les appuyer », indique la directrice. Celle-ci aimerait ainsi voir un prochain gouvernement en faire plus en matière de transformation numérique. Agriculture Le milieu de l’agriculture dresse pour sa part plusieurs constats et c’est à partir de là que les demandes aux candidats et au futur gouvernement ont été élaborées. Quelques-unes des demandes sont présentées ici. En premier lieu, les agriculteurs souhaitent que le gouvernement les aide davantage à protéger le garde-manger de la province, notamment en augmentant les pouvoirs et les outils de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ). Ils voudraient également voir l’instauration d’une loi antispéculation agricole. « Malgré son importance, la zone agricole continue d’être grugée par l’étalement urbain, l’activité de spéculateurs immobiliers et financiers, les projets industriels et la construction d’infrastructures, entre autres pour le transport. Pendant les cinq dernières années, on a sacrifié 10 000 hectares agricoles pour d’autres usages. La majorité des transactions en territoire agricole ont été effectuées par des investisseurs qui ne sont pas des agriculteurs. Il va falloir des efforts colossaux pour redresser la barre », affirme le président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Mario Théberge. Dans la région, l’UPA demande que les tracés de nouvelles routes ou autoroutes évitent les terres agricoles. L’organisme désire également qu’on mette fin à la multiplication des corridors d’énergie, en regroupant par exemple différents services lors d’un développement. La relève et la main-d’œuvre constituent aussi des enjeux sur lesquels les agriculteurs souhaitent voir un prochain gouvernement agir. Évaluer les terres sur leur intérêt agronomique, faciliter l’accès au capital, offrir un répit financier aux jeunes nouvellement établis et augmenter les programmes de soutien sont au nombre des demandes. En matière de main-d’œuvre, l’UPA voudrait que les élus facilitent le recours aux travailleurs étrangers et l’accès à la résidence permanente pour ceux qui voudraient s’établir ici. Des programmes de soutien à l’automatisation incluant des aides financières, de même que l’amélioration des programmes de gestion des risques font aussi partie des demandes. Enfin, devant l’inflation actuelle, les producteurs espèrent un soutien qui leur permettrait de favoriser leur résilience et de minimiser les impacts sur leurs entreprises et leur endettement. Ils désirent aussi un financement stable, direct et rehaussé pendant 10 ans pour les initiatives agroenvironnementales. La parole à deux grands secteurs économiques DOSSIER ÉLECTIONS par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Lilianne Savard, directrice du Créneau d’excellence en transformation d’aluminium et directrice générale par intérim de la Société de la Vallée de l’aluminium. (Photo : Courtoisie) Le président de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Mario Théberge. (Photo : Courtoisie) « Collaborer avec l’équipe d’Informe Affaires, c’est discuter avec des gens qui ont autant à cœur que nous les intérêts de notre organisation et qui se dédient à mettre en lumière l’incontestable expertise de nos entrepreneurs régionaux. » L’équipe de l’Adjointe Consultation et Support Communiquez avec nous sans tarder au :

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