Page 5 - informeaffaires_sag_juillet2012

Basic HTML Version

INFORME AFFAIRES •
JUILLET 2012 • 
5
É
conomie
Avenir du secteur manufacturier
« La prochaine décennie se joue maintenant »
-Louis J. Duhamel MBA-Deloitte
Pour une dernière fois de la saison, la
conférence Le point sur le Québec ma-
nufacturier a été présentée à près de
200 gens d’affaires à l’hôtel Le Monta-
gnais, le 19 juin dernier. L’exposé, sous
la direction de Louis J. Duhamel, MBA
associé et leader en consultation chez
Deloitte, est un résumé de l’étude sur
l’avenir manufacturier du Québec. En
conclusion: ce secteur vital de l’écono-
mie va assurer notre avenir, mais il est
urgent de se préparer dès maintenant
pour la prochaine décennie. Le docu-
ment a été réalisé par la firme comptable
Deloitte et ses principaux partenaires
sont la Caisse de dépôt et placement du
Québec, le Fonds manufacturier québé-
cois ainsi que Desjardins.
Louis J. Duhamel met tout d’abord la
table en expliquant qu’entre 2000 et
2010 le poids du secteur manufactu-
rier québécois est passé de 23,6 % à
16,3 % du produit intérieur brut. Selon
les spécialistes de Deloitte, différents
facteurs sont à l’origine de ce phéno-
mène, qui a d’ailleurs affecté la plupart
des pays industrialisés. Il s’agit princi-
palement de l’entrée de la Chine à l’Or-
ganisation mondiale du commerce en
2001, des nombreuses délocalisations
d’entreprises au profit des économies
émergentes et de la crise mondiale
qui a affecté les principaux marchés
d’exportation du Québec. Finalement,
l’appréciation de la devise canadienne a
également joué un rôle important dans
l’attrition de notre balance commerciale.
Des défis de taille, mais aussi des
solutions concrètes
L’étude identifie six enjeux auxquels
sera confrontée l’économie industrielle
québécoise. Elle contient également
six grands axes d’interventions qui
devront être mis en place pour assu-
rer la prospérité du secteur dans les
prochaines années.
Au chapitre des défis :
En première place :
Force du Dol-
lar :
la vigueur de la devise cana-
dienne qui devrait demeurer forte, dans
un contexte haussier des coûts de pro-
duction.
En deuxième :
Économie émer-
gente :
la concurrence des économies
émergentes particulièrement dans le
contexte où les entreprises de ces pays
vont augmenter leurs investissements en
R&D. Nos entreprises devront également
vivre l’impact des coûts de la délocalisa-
tion de leur production C.A.D. Coût du
transport, des assurances des délais, etc.
En troisième :
Masse critique :
nos
entreprises technologiquement perfor-
mantes sont trop peu nombreuses et
le nombre d’établissements de taille
moyenne est trop faible.
En quatrième :
Productivité et in-
novation à améliorer :
le volume
des investissements en productivité et
la commercialisation de l’innovation sont
trop faibles.
En cinquième :
Marchés naturels
stagnants :
l’économie américaine et
celle des pays de l’euro sont au ralenti,
alors que les marchés émergents nous
sont moins familiers et moins acces-
sibles.
En sixième :
Problèmes de main-
d’œuvre et de relève :
notre popu-
lation vieillit et la popularité du secteur
manufacturier auprès des jeunes est
faible. Plusieurs de nos entreprises ne
trouveront pas de relève et devront peut-
être fermer leurs portes.
Voici les six axes d’intervention qui
soutiendront la relance de l’industrie
manufacturière québécoise tels qu’iden-
tifiés par les partenaires de l’étude :
Au chapitre
des axes d’intervention :
En première place :
Stimuler l’in-
novation et augmenter la
productivité :
doper la compétiti-
vité en augmentant les crédits en R&D.
Bonifier les points d’impôts relatifs à
l’investissement.
En deuxième place :
Internationali-
ser nos PME :
donner accès aux entre-
prises québécoises aux grands marchés
en émergence. Améliorer les accords
commerciaux internationaux et augmenter
les missions commerciales à l’étranger.
En troisième place :
Accélérer la
croissance de la taille des en-
treprises :
appuyer la création d’un
plus grand nombre d’entreprise de taille
moyenne, de façon à créer une masse cri-
tique susceptible de les renforcer face à la
compétition internationale.
En quatrième place :
Rapprocher
les financiers des entreprises :
resserrer les liens entre le milieu des prê-
teurs et le secteur manufacturier, afin de
faciliter l’accès au capital.
En cinquième place :
Valorisation
des métiers :
faire la promotion et
améliorer l’image auprès des jeunes des
carrières dans le domaine manufacturier.
Considérer les ressources provenant de
l’immigration. Stimuler la relève entrepre-
neuriale.
En sixième place :
Mettre à jour la
politique manufacturière du
Québec :
créer des conditions propres à
favoriser un environnement d’affaires plus
concurrentiel. Améliorer l’accompagne-
ment des organismes d’appui au dévelop-
pement des entreprises manufacturières.
RELANCER L’AMBITION MANUFACTU-
RIÈRE!
Selon Louis J. Duhamel, il faut impérative-
ment redresser rapidement la compétitivité
du secteur. « Il est encore temps d’agir, le
secteur manufacturier québécois est bien
positionné pour rebondir… Il faut faire bril-
ler la région sur la planète entrepreneu-
riale! »
Pour informations : www.deloitte.com/
view/fr_CA/ca/secteurs/manufacturier
306J08-12
Marc Fortin, CA Associé, Leader de marché
Saguenay-Lac-Saint-Jean, était l’hôte de ce
forum régional.
(Photo: Courtoisie)
Le conférencier, Louis J. Duhamel, MBA IAS,
associé, leader de la Consultation Services
aux sociétés privées au groupe Deloitte au
Québec.
(Photo: Courtoisie)
Quelques chiffres :
Le secteur manufacturier compte pour 16,3 % du PIB du Québec. Il est légèrement inférieur
au secteur finance et d’assurance à 18,2 %. Cependant, il dépasse largement le secteur du
commerce de détail et de gros à 12,2 %.
Le secteur manufacturier produit un effet multiplicateur important : 500 000 emplois directs
soutiennent 300 000 emplois indirects.
Au total, 21 % des emplois au Québec sont générés par le secteur manufacturier.
La presque totalité (88 %) des exportations du Québec est constituée de biens manufacturés.
par Guy Bouchard