20 • OCTOBRE 2015 •
INFORME AFFAIRES,
Le MENSUEL
économique d’ici
SAGUENAY – Pour contrer les effets
destructeurs qui font suite aux cycles
économiques baissiers, il faudra bien
un jour mettre sur pied un mécanisme
de régulation financière efficace pour
limiter les reculs successifs qui ne
manquent pas, dans le milieu minier,
de survenir avant la reprise.
(Y.B.)
« Actuellement, force est de
constater que les compagnies minières
et particulièrement les sociétés juniors
connaissent des difficultés. Le scéna-
rio classique s’applique. Ces dernières
sont les premières frappées. Elles ré-
duisent ou cessent totalement leurs acti-
vités d’exploration et font rapidement des
mises à pied » souligne le coordonnateur
du CONSOREM, Réal Daigneault.
Agir ou pas
Il s’ensuit que les travailleurs mis à pied
ou licenciés, pour peu que dure la «
crise », vont chercher des emplois plus
stables dans d’autres types d’industrie.
Résultat : la formation sur mesure pré-
alablement acquise dans le domaine de
l’exploration voire de l’exploitation des
mines est perdue. Pire encore, l’exper-
tise de ce personnel est drainée ailleurs,
en dehors des territoires nordiques du
Moyen-Nord ou Grand-Nord québécois).
A cet égard, ajoute Réal Daigneault, les
gouvernements ont le devoir de jouer
leur rôle de régulateur pour atténuer la
détérioration qui se prolonge. « Laisser
faire, dans une perspective à moyen ou
à long terme, équivaut à poser à répé-
tition un cataplasme sur une jambe de
bois. Cela équivaut aussi à sacrifier une
génération de travailleurs de même qu’à
affaiblir une industrie et les institutions
qui les représentent. »
Sans véritable prise de conscience de la
nécessité d’une régulation financière du-
rable d’une part, et de la force de concer-
tation de l’ensemble des acteurs d’autre
part, la situation va perdurer, prévient-il.
Hibernation
Les perspectives de croissance écono-
miques actuelles sont plutôt faibles et
si l’on en juge par l’ensemble des rap-
ports et études à ce sujet « il semble bien
qu’on entre dans une période d’hiberna-
tion pour les deux ou trois prochaines an-
nées. L’ensemble de l’industrie minière
tente de s’ajuster au mieux à la tendance
qui se dessine... Il ne faut pas oublier
que le géant chinois plombe la crois-
sance mondiale. »
La plupart des compagnies notamment
les minières juniors connaissent un ra-
lentissement. Les compagnies de niveau
intermédiaire, elles, évitent de se lancer
dans les grands projets, et si l’on peut
dire, « tiennent le fort le temps que dure
la tourmente». Quant aux compagnies de
classe mondiale, elles disposent comme
on sait de puissants moyens de s’ajus-
ter aux turbulences et de traverser les
pires tempêtes économiques », conclut
le coordonnateur de CONSOREM.
Territoires nordiques québécois
Le gouvernement doit aider les compagnies juniors
405M10-15
309R10-15