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12 • OCTOBRE 2017 • INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici L’ « aluminium vert » et « alumi- nium 4.0 » sont deux concepts qui ont été beaucoup véhiculés au cours des derniers mois, pour illustrer deux nouvelles avenues potentielle de développement de l’industrie du métal gris. En fait, ces deux idées novatrices ont été lancées par les hommes d’alumi- nium de Rio Tinto (RT) et reprises régulièrement par différents déci- deurs et intervenants politiques ou économiques, dans le cadre de nom- breuses interventions sur la place publique. Le concept d’aluminium vert Il s’appuie principalement sur le fait que la production québécoise utilise de l’hydroélectricité, une énergie re- nouvelable et produisant peu de gaz à effets de serre, pour alimenter son procédé. Or, il y a plus. Les chercheurs et étu- diants du département des sciences appliquées de l’UQAC, supervisés par le professeur émérite Lazlo Kiss, travaillent actuellement sur différents projets de recherche visant la réduc- tion de la consommation d’énergie et les émissions de gaz résiduels, no- tamment le CO2. Tout cela est sans parler des efforts concertés des producteurs et trans- formateurs pour mettre en place des procédures, des systèmes et tech- niques innovatrices dans le but de créer une certification « aluminium durable » et de faire de ce métal un produit de plus en plus « respon- sable ». Citons notamment Le projet de l’Alu- minium stewardship initiative (ASI), un regroupement de 14 entreprises, producteurs et utilisateurs d’alumi- nium tels que Rio Tinto Alcan, Hydro et Audi, lancé en 2012 dans le but d’adopter des pratiques durables dans l’industrie de l’aluminium. Il s’agit certainement de pistes pro- metteuses pour propulser le métal produit au Québec au rang d’alumi- nium vert. Bien entendu, l’appellation est aussi un « branding » fort, qui peut influencer sensiblement les clients transformateurs, comme les Tesla et Apple de ce monde, qui veulent se positionner comme des industriels champions de l’environnement. Quant à l’aluminium 4.0... Avec l’annonce en 2015 de Rio Tinto de la création d’un centre opération- nel de l’aluminium reliant les alumi- neries du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de Kitimat, de France, du Royaume- Uni et de l’Islande, la gestion de la production d’aluminium de RT à tra- vers le monde est maintenant centra- lisée au Manoir du Saguenay, dans l’arrondissement de Jonquière. L’ob- jectif est de rendre la production plus rentable et compétitive Les installations du Manoir du Saguenay permettent dorénavant de suivre pas à pas la production, mais aussi de connaître les don- nées sur la quantité et la qualité du métal produit, mais également sur la consommation d’énergie, l’intrant le plus important dans l’opération des usines, en temps réel. Selon la multinationale, ces sys- tèmes permettent à RT d’accumu- ler des données stratégiques, mais également d’intervenir pour assu- rer l’amélioration du processus de production d’aluminium. Un total de 3000 cuves d’électrolyse fait partie du réseau à travers le monde. Dans le cadre du « Salon de l’alumi- nium en affaires 2017 » de la SVA, présenté en mai dernier, Rio Tinto a confirmé la mise en opération com- plète de ce système de collecte et de traitement de métadonnées. Le ré- seau est alimenté par des millions de capteurs branchés sur les cuves de toutes les alumineries de Rio Tinto dans le monde. Selon RT le système permet déjà de réduire les pertes de production, et de couler davantage de métal, avec les mêmes équipements. Une di- zaine de techniciens et chercheurs sont impliqués dans le développe- ment de ce réseau et l’expertise ain- si développée au Saguenay pourrait être étendue aux autres secteurs d’activités de l’entreprise à travers le monde. Souhaitons que des fournis- seurs de services régionaux profitent du développement de cette exper- tise. De plus, il y a le concept des centres de coulée du futur, dont nous avons un modèle dans la région chez Rio Tinto. Il s’agit de technologies qui permettent de collecter une grande quantité de données et de contrôler parfaitement le procédé, supporté par un niveau d’automatisation très élevé. À la clé, un meilleur contrôle et un métal de plus grande qualité... et moins de rebuts. Cette technologie a nécessité 49M$ d’investissement de la part de RT et elle a été installée pour la première fois en Islande. Ces nouveaux équi- pements devraient entrer en produc- tion d’ici la fin de l’année. Plusieurs équipementiers et entrepreneurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean sont d’ailleurs en première ligne pour fournir les équipements et les ser- vices nécessaires à la mise en place et aux opérations de ces systèmes 4.0. Au-delà des concepts 701D10-17 (Photo: Archives) par Guy Bouchard guybouchard@informeaffaires.com

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