Journal novembre 2018

P a g e 1 4 | NOV EMBRE 2 0 1 8 I N FORME A F FA I RE , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I SAGUENAY – A3 Surfaces s’apprête à franchir de nouvelles étapes dans la commercialisation de ses produits en aluminium anodisé antimicrobien, alors qu’elle commence à obtenir des contrats pour certains projets et qu’un projet pilote devrait bientôt débuter à l’hôpital de Chicoutimi pour tester les produits en contexte hospitalier. A3 Surfaces a développé elle-même sa technologie, qui permet d’intégrer des substances antimicrobiennes dans l’aluminium anodisé pour fabri- quer différents produits, tels que poignées de portes, plaques, comptoirs, revêtement de murs ou de planchers, etc. Les substances intégrées rendent la surface bactéri- cide, c’est-à-dire qu’elle détruit les bactéries qui se retrouvent en contact avec elle en moins de cinq minutes, avec un début d’action en quelques secondes. Cette technologie pourrait être révolutionnaire pour les milieux hospitaliers ou de l’alimentation, par exemple. « On a une surface auto- désinfectante. Ça change les méthodes de désinfection. […] Ça élimine du temps, de l’entretien, avec une meilleure efficacité antimicrobienne », souligne Martin Lambert, vice- président de l’entreprise. Projet pilote Le projet pilote à l’hôpital de Chicoutimi permettra de documenter l’efficacité dans un cadre d’utilisation réel. Il s’agit d’un projet de 200 000 $. Deux chambres d’isolement et salles de bain, où se retrouvent en majorité des patients qui sont par exemple positifs au SARM, C. difficile ou ERV, seront analysées. L’une des chambres sera modifiée avec les surfaces antimicrobiennes de l’entreprise saguenéenne, alors que l’autre demeurera telle quelle et servira de point de comparaison (contrôle positif). L’entreprise espère pouvoir débuter en janvier, puisque plusieurs compo- santes (notamment murs, lavabos, tuiles de plancher) ont déjà été fabriquées. Elle n’attend plus que la confirmation de certaines subven- tions pour aller de l’avant. D’autres éléments, ceux que le patient risque de toucher, comme la tête de lit ou les meubles près du lit, seront aussi réalisés pour le début du projet. Évaluation globale L’expérience devrait s’étaler sur 12 semaines au minimum, avec possibilité de poursuite sur quelques semaines selon les résultats obtenus. Des prélèvements seront réalisés réguliè- rement par un laboratoire externe, puis examinés. À terme, un comité d’évaluation se penchera sur la technologie pour en faire un bilan global. « Il va y avoir des critères. Ils vont évaluer, non pas seulement la capacité antimicrobienne, mais aussi la facilité d’installation et d’entretien. Ils vont faire un portrait général pour dire quels sont les bénéfices des matériaux d’A3 Surfaces », explique M. Lambert. Le ministère de la Santé et des Services sociaux, qui devrait supporter le projet par le biais d’une subvention, a demandé à avoir un rapport à la fin de l’évaluation. « Si notre technologie permet de diminuer la transmission des infections nosocomiales et qu’ils voient des avantages, ça pourrait être élargi à la grandeur du Québec. Ça pourrait avoir un effet de levier pour nous. C’est crucial pour A3 Surfaces. On va se servir de ces résultats pour aller plus loin dans le domaine », précise le vice-président. Commercialisation L’entreprise basée à Saguenay pour- suit également ses efforts de commercialisation pour ses produits. « On investit près d’un demi-million de dollars dans les deux prochaines années en commercialisation, qui comprend la certification, la normali- sation et la participation à des activités commerciales », affirme Martin Lambert. Déjà, les efforts portent leurs fruits, alors qu’A3 Surfaces a commencé à recevoir des commandes pour certains projets, notamment dans des écoles. Elle mise actuellement sur la signa- ture d’ententes avec des distribu- teurs. « Notre gros défi, c’est de conclure une entente avec un manu- facturier qui distribue au Canada et aux États-Unis. Au Canada, on est en train de se normaliser pour répondre à ses critères. Un autre objectif pour les 6 à 12 prochains mois, c’est de se trouver un distributeur pancanadien. Pour ça, on doit se normaliser sur plusieurs points, ce qu’on est en train de terminer. […] Le distributeur est très intéressé par nos produits », indique M. Lambert, ajoutant que des discussions sont en cours avec d’autres distributeurs. À la demande d’un distributeur qui touche les marchés canadiens et américains, A3 Surfaces a également entamé un processus de certification EPA, qui lui permettra de vendre ses produits aux États-Unis. Elle travaille également avec Santé Canada, notamment pour obtenir la certification ANO pour le domaine alimentaire. L’entreprise participe finalement à plusieurs salons réunissant des archi- tectes, des gestionnaires de bâtiment publics et privés et des contracteurs. Elle s’est également inscrite à l’AHSSS, association regroupant des gestionnaires et employés de services d’hygiène et de salubrité d’établisse- ments de santé et d’hébergement québécois. A3 Surfaces a d’ailleurs remporté un prix Coup de cœur pour sa Barre d’appui A3SM dans les salles de bain publiques lors du salon Contech, le 25 octobre. Inf.: www.a3surfaces.com Innovation : aluminium anodisé antimicrobien A3 Surfaces franchit de nouvelles étapes Martin Lambert, vice-président d’A3 Surfaces. (Photo Karine Boivin Forcier) par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com

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