Journal Décembre 2021-V2

Pa g e 1 8 | D É C EMB R E 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – Afin de souligner la résilience et les succès de ses membres, ESSOR 02 a mis sur pied l’initiative «Pleins feux sur l’excel- lence » visant à mettre en lumière des projets ayant des retombées positives dans leur communauté respective. Pleins feux sur l’excellence avait pour objectif de mettre en lumière les efforts d’entreprises d’économie sociale régionales qui se sont soit démarquées dans la dernière année ou qui ont fait preuve de résilience en contexte de pandémie. Quatre entre- prises, dont un projet jeunesse, obtiennent une vidéo corporative qu’ils pourront utiliser pour faire la promotion de leurs services. Catégorie retombée sociale Parmi les organisations lauréates, les Jardins Mistouk ont remporté une reconnaissance dans la catégorie retombée sociale. Ayant comme mission de redonner l’usage d’une parcelle de terre à la population par ses jardins communautaires, sa superficie de production maraîchère et son verger de petits fruits, l’orga- nisme intervient directement à la base des besoins essentiels de la popula- tion en intervenant dans la filière de la sécurité alimentaire et la réduction du gaspillage. Catégorie résilience Malgré les restrictions pandémiques, La Chaîne de Travail Adaptée (CTA) a continué sa mission auprès de sa clientèle dans un contexte crucial pour plusieurs d’entre eux. Les employés, des personnes avec des limitations, ont démontré leur résilience. C’est dans cette optique que le jury composé d’acteurs du milieu a décerné cette marque de reconnaissance à l’entreprise spécia- lisée dans les services de concierge- rie et de menuiserie notamment. Catégorie mobilisation collective L’entreprise d’aide à domicile Multi- Services Albanel a réussi un véritable défi technique en intégrant l’entièreté des opérations de la Coopérative de solidarité en aide domestique de Domaine du Roy à l’intérieur de ses activités. Cette restructuration officia- lisée en mars 2020 a permis de consolider les 130 emplois de la coopérative fusionnée au sein de ses services, en plus d’agrandir son territoire d’intervention. À ce jour, Multi-Services Albanel est le seul organisme d’aide à domicile à desser- vir le haut du Lac-Saint-Jean ainsi que le secteur Chibougamau- Chapais. Catégorie jeunesse Grâce à sa mobilisation et ses façons de faire, l’équipe COVID du Mont Lac- Vert a permis à la station de ski de bien gérer les consignes sanitaires en vigueur. Principalement composée de jeunes, la brigade COVID du Mont Lac-Vert a été chargée de faire respecter le port du masque dans les installations, mais aussi de désinfec- ter les surfaces utilisées par la clientèle. ESSOR 02 met en lumière quatre organismes résilients Jonathan Thibeault Collaboration Spéciale SAGUENAY – Concrètement, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, c’est plus de 670 entreprises qui sont constituées en tant qu’organisme sans but lucratif ou en tant que coopérative. La région recense un nombre élevé d’entreprises collectives en fonction de son nombre d’habitants. En entrevue avec Informe Affaires, le DG d’ESSOR 02, Simon Latulippe, rappelle que ces organisations contribuent à l’économie en géné- rant des revenus annuels de 1,3 milliard de dollars. Souvent perçus comme des organis- mes ayant moins de leviers financiers pour se développer, Simon Latulippe cite en exemple le Groupe Coderr, Nutrinor et des restaurateurs comme le Café Cambio. Selon lui, il est important de se rappeler qu’il s’agit d’une forme d’entrepreneuriat qui crée des retombées économiques et qui emploie 17 % de la population active du territoire, soit plus de 9300 employés. «Ce qu’il est intéressant de constater, c’est qu’il y a un engouement qui se manifeste pour ce modèle d’affaires. Les gens voient l’intérêt de se mettre à plusieurs pour accomplir une mission. D’entreprendre en groupe, que ce soit sous forme de coopérative ou organisme sans but lucratif, ça enlève une charge, car on vient parta- ger l’effort équitablement. Il y a aussi une volonté de ramer dans la même direction. » Structure pérenne Des statistiques présentées par Simon Latulippe démontrent que le modèle d’affaires en entrepreneuriat collectif affiche un plus grand taux de survie à long terme, car contrairement à une société privée, la mission est facilement transférable à de nouveaux administrateurs. «C’est une structure qui assure un maintien sur le long terme. Concrètement, après 10 ans, 75 % des entreprises privées cessent leurs activités. À l’inverse, il a été calculé que 80 % des coopératives et organismes sont toujours en activité 15 ans plus tard. Il est donc possible d’affirmer que d’accomplir une mission dans une volonté de partage assure une stabilité et une volonté d’assurer une viabilité à long terme», souligne le directeur du Pôle régional d’économie sociale. «La région baigne dans l’économie sociale sans s’en rendre compte » Le modèle économique est plus répandu qu’on peut le croire, affirme M. Latulippe. « L’économie sociale, c’est un modèle d’affaires. Il est pos- sible d’en trouver dans tous les sec- teurs économiques. À part l’alumi- nium, dans la région, la majorité des secteurs sont fièrement représentés. Lorsqu’on prend le temps d’y penser, il y a tellement d’entreprises qui sont opérées collectivement et qui ont un rayonnement positif. La première qui me vient en tête, c’est Coderr. Ils sont en train de devenir un chef de file en matière résiduelle. Le Carrefour envi- ronnement Saguenay est l’une des trois entreprises les plus importantes dans son domaine et il s’agit d’un OBNL. Au niveau touristique, les gens viennent ici pour l’aspect majestueux du paysage, mais quand tu parles de produit d’appel en tourisme, on pense au Zoo Sauvage de Saint-Félicien qui est une entreprise d’économie sociale. La région baigne dans l’éco- nomie sociale sans s’en rendre compte et il faut s’enlever la mentalité qu’il s’agit d’une économie précaire. C’est pour cela que nous multiplions nos actions pour informer la relève, pour transformer les perceptions », indique Simon Latulippe. Plusieurs transformations dans les dernières années Simon Latulippe ne peut évidemment pas passer sous silence les conver- sions réussies d’entreprises vers le modèle collectif. «Pensons à Bizz qui est renée de ses cendres sous forme d’une coopérative, la librairie Les Bouquinistes qui s’est transformées en coop et qui assure son avenir grâce à la mobilisation de ses membres, mais il y a aussi la Coopérative de l’Information qui permet au journal Le Quotidien de demeurer actif dans la communauté. Ce sont ici des exemples concrets où la prise en charge par des membres peut créer un avenir plus stable qu’en demeurant une entreprise privée dirigée par une seule personne ou un petit groupe limité », conclut-il. Entrepreneuriat collectif : revenus annuels de 1,3 G$ dans la région Jonathan Thibeault Collaboration Spéciale (Photo : ShutterStock)

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