Journal Décembre 2021-V2

Pa g e 3 4 | D É C EMB R E 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I L’ANSE-SAINT-JEAN – Avec leurs villages alpins, leurs emplois, les touristes et adeptes de sports de glisse qu’ils attirent, les centres de ski Mont Edouard (L’Anse-Saint- Jean) et Le Valinouët (Saint-David- de-Falardeau) sont des moteurs économiques importants pour leur communauté. « En hiver, nous employons une soixantaine de personnes, en plus d’une trentaine de patrouilleurs béné- voles, donc environ 90 personnes qui gravitent autour du Mont Edouard. À ma connaissance, nous sommes le plus gros employeur au Bas-Saguenay en période hivernale », affirme le directeur général de la station de ski, Frédéric Blouin. Le Valinouët emploie quant à lui de 70 à 75 personnes pendant la haute saison, avec en moyenne 70 000 jours-ski par année. « Un jour-ski, c’est une unité de mesure de la clien- tèle pour les stations de ski. […] C’est difficile de quantifier le nombre de personnes exactement, mais lors des grosses journées, nous pouvons avoir facilement 3 500 personnes en même temps », précise Alain Tremblay, directeur général du centre de ski. Clientèle provinciale Bien qu’accueillant aussi une clien- tèle locale, les deux grandes stations de ski attirent désormais de nom- breux touristes de l’extérieur de la région. En 2019, au Valinouët, sur les 84 124 jours-ski, 10 770 provenaient du Québec, du Canada, des États- Unis ou d’ailleurs. Quelque 47 863 personnes venaient d’ailleurs au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Annuellement, le Mont Edouard reçoit pour sa part 45 000 visites, chiffre qui croît environ à une vitesse de 10 % par année. « Nous sommes définitive- ment maintenant une station de statut provincial. [...] Nous avons jusqu’à 40 % de notre clientèle qui provient d’hors région et ça peut aller jusqu’à dépas- ser 60-70 % quand nous sommes dans les périodes de pointe, de vacances », souligne M. Blouin. La station anjeannoise a également développé le créneau des camps d’entraînement, qui prend actuelle- ment de la vitesse et dont la saison a été lancée à la mi-novembre. Quelque 25 équipes se rendront à la station dans les prochaines semaines, de dif- férents calibres. « Ce sont des équi- pes de niveau élite, qui viennent du Québec et de l’Ontario. Elles ont des membres de l’âge de 12 ans à 20 ans et qui sont en mode performance. » Villages alpins En plus des retombées liées aux tou- ristes et aux visiteurs des stations de ski, leurs villages alpins entraînent des revenus intéressants pour les municipalités qui les hébergent. Avec près de 580 unités d’habitation dans son secteur, Le Valinouët a l’un des plus gros villages alpins du Québec. Cela totalise 165 M$ au rôle d’évalua- tion, qui atteint 475 M$ pour l’ensemble de Saint-David-de-Falardeau. Le village alpin représente donc des revenus de taxation d’un peu plus d’un million de dollars pour la municipalité. Alors qu’il n’y avait plus de terrains disponibles dans le secteur, celle-ci ouvrira d’ailleurs au printemps deux nouvelles rues, pour un total d’une trentaine de terrains. Elle a déjà obte- nu une liste de plus de 400 noms de personnes intéressées à les acquérir. « Il y a une effervescence, un engoue- ment pour ça. C’est sûr qu’il y en a que c’est pour la motoneige aussi. […] Ça a un impact majeur sur la taxe fon- cière », mentionne Alain Tremblay. Le village alpin du Mont Edouard compte quant à lui environ 300 portes réparties en chalets, maisons touristi- ques, condominiums. Les revenus de taxation pour la municipalité de L’Anse- Saint-Jean avoisinent les 750 000$. « En ce moment nous sommes en discussion avec trois promoteurs pour des projets de développement qui ajouteraient environ 250 nouvel- les portes dans le secteur et les sec- teurs avoisinants », indique le maire, Richard Perron. Investissements locaux Les deux stations de ski ont aussi réalisé différents investissements au cours des dernières années. Ils privi- légient, lorsque c’est possible, des commerçants et entrepreneurs locaux et régionaux. Au Valinouët, ce sont près de 6,5 M$ qui ont été investis au cours des cinq dernières années, notamment pour le projet Coolbox, la rénovation du chalet, des modifica- tions aux remontées mécaniques, l’achat d’équipements et l’ouverture de nouvelles pentes. Le Mont Edouard avait pour sa part investi environ 2,4 M$ en 2018-2019 pour la mise à jour de ses systèmes d’enneigement et le développement du ski de haute route. Quatre saisons Les deux directeurs généraux sont unanimes, le développement d’une offre quatre saisons est devenu un incontournable pour les centres de ski. « On a 75 stations de ski au Québec qui ont des infrastructures qui n’étaient pas actives l’été et là, on est en train de les activer. C’est une capacité d’infra- structures de plein-air quatre saisons exceptionnelle! On est en mesure d’avoir une offre qui est quatre saisons avec le vélo, les sentiers, le camping. C’est un développement majeur qui a lieu », estime Frédéric Blouin. En hiver, les stations régionales sont à l’affût des nouvelles tendances, comme le SNO-GO et le snow bike . Le Mont Edouard et Le Valinouët développent aussi des pistes de ski de haute route. La station anjeannoise a d’ailleurs été l’une des premières au Québec à struc- turer cette pratique. « Ce qui nous démarque, c’est que 50 % de notre ter- ritoire est en zone hors piste. C’est assez énorme », conclut M. Blouin. Centres de ski : des moteurs économiques hivernaux C’est une coopérative de travailleurs qui exploite Le Valinouët depuis 1995. (Photo: Courtoisie Le Valinouët) DOSSIER par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com Provenance de la clientèle, Valinouët, 2019 Locale 25 491 Régionale touristique 47 863 Québécoise 7 895 Canadienne 1 080 États-unis 960 Autres marchés internationaux 835 Total 84 124 Annuellement, le Mont Edouard reçoit 45 000 visites, chiffre qui croît environ à une vitesse de 10 % par année. (Photo: Courtoisie Mont Edouard)

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