journal août 2018

INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici • AOÛT 2018 •  29 Développement économique Le projet BlackRock vise à opérer une mine de ferro- vanadium à Chibougamau et à transporter le mine- rai à Grande Anse dans une fonderie qui devrait être construite en 2019. Cette usine permettra à l’entre- prise d’extraire de la fonte brute, du titane et du vana- dium, pour ensuite livrer ces métaux à des clients par chemin de fer ou par la voie maritime du Saguenay. L’in- vestissement requis est de plus d’un milliard de dollars (400 millions pour la mine et 655 pour la fonderie) et créera 175 emplois à Chibougamau et 350 à Saguenay. Le projet est actuellement en phase finale d’approbation environnementale après une gestation de près de 10 ans. Un des résultats les plus importants de ces longues années de préparation a été de réduire significativement, pour une question de rentabilité, les volumes de minerai extrait de la mine et d’ajouter au projet la production de vanadium. Ce métal (qui tire son nom de Vanadis, la déesse scandinave de la beauté) est utilisé à 90 % pour renforcer l’acier (0,5 % de vanadium double la résistance de l’acier). Bonne nouvelle pour les promoteurs du projet BlackRock : depuis qu’ils ont décidé de produire 5 200 tonnes de vana- dium par an, le gouvernement chinois a imposé de nou- velles normes afin que tout l’acier destiné au secteur de la construction dans ce pays soit dorénavant renforcé par du vanadium, ceci afin d’améliorer la résistance des bâtiments aux tremblements de terre. Les experts esti- ment que cela augmentera la demande de vanadium de 15 000 tonnes pour 2018-2019, sur une production mon- diale de 83 000 tonnes en 2017. DE NOUVELLES PILES MIRACLES AU … VANADIUM ! Tout cela était sans compter sur la mise au point réussie de nouvelles piles dites à oxyréduction de vanadium. Re- chargeables à l’infini durant leurs 20 ans de vie utile, ces piles géantes (la plus petite est de la taille d’un conte- neur maritime), ont une capacité augmentable à volonté et peuvent être laissées déchargées pour de très lon- gues périodes sans perdre de leur efficacité. Ces piles sont donc parfaitement adaptées pour des applications nécessitant des stockages importants, comme une ré- ponse à des pics de consommation, ou l’équilibrage de la production énergétique de sources variables telles que le solaire ou l’éolien. Incidemment, la Chine pla- nifie déjà la mise en place d’un vaste réseau national de piles au vanadium de 100 MW (!!!) chacune pour l’aider à gérer les fluctuations de sa production d’électricité éolienne et solaire. Une pile au vanadium de 200 MW (la plus puissante du monde) est même en cours de construction dans le nord-est de la Chine. L’anticipation de la généralisation de cette nouvelle forme de piles et la décision chinoise d’incorporer du vanadium dans l’acier de construction ont propulsé le prix de ce métal à des sommets historiques, passant de 11 000 $ US la tonne au début de 2017 à près de 45 000 $ US la tonne actuel- lement ! La décision des promoteurs du projet BlackRock de pro- duire du vanadium s’est donc révélée remarquablement payante : pour 1 % du volume total des métaux qui seront produits annuellement, le vanadium représentera plus de 20 % des revenus de l’entreprise… Cela renforce encore la pertinence économique de ce projet des plus straté- giques pour la région. Bravo aux promoteurs visionnaires de BlackRock ! Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et cana- dien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au cœur de la stratégie «ON Y VA» des tra- vailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine. RECENtRAGE DU PROjEt SUR LE VANADIUM BLACKROCK GAGNE DOUBLEMENT SON PARI ! Boulangerie Au Cœur du Village, Rodrigue Cloutier Installé à Petit-Saguenay depuis huit ans, Rodrigue Cloutier a été approché par la Municipalité, propriétaire du lo- cal, pour qu’il y installe une boulange- rie. « Avant, il y avait un projet étudiant de boulangerie à cet endroit, puis une savonnerie. La Municipalité voulait re- venir avec le concept de boulangerie, alors j’ai embarqué », indique-t-il. Le boulanger a aménagé l’intérieur du local selon ses besoins et ses goûts. Depuis l’ouverture, début juin, l’acha- landage est au rendez-vous. « Ça va très bien. […] Les gens sont vrai- ment contents. Je n’en reviens pas moi-même », affirme M. Cloutier, qui précise qu’en plus des résidents de Petit-Saguenay, les touristes et villégiateurs de passage s’arrêtent à la boulangerie. L’entreprise offre quelques sortes de pains, des tartes, des pâtés et plusieurs pâtisseries. « Quand ce sera plus tranquille, en sep- tembre, je vais sortir des nouveaux produits. L’an prochain, j’aimerais re- venir avec une plus grande diversité », mentionne le propriétaire. La boulangerie Au Cœur du Village devra fermer ses portes pour l’hiver, en octobre, puisque le bâtiment n’est pas isolé, mais devrait être de retour au printemps, si tout va bien. Rodrigue Cloutier a ouvert la boulangerie Au Cœur du Village, en juin à Petit-Saguenay. (Photo: Facebook Petit-Saguenay) Denise Lavoie, et elle était prête à embarquer », indiquent les sympa- thiques entrepreneurs. Après avoir tenu quatre restaurants à Québec, Frédérick Montagner vou- lait profiter de la nature. S’installer à L’Anse-Saint-Jean permet au couple de jumeler sa passion du plein-air à celle de la restauration. Les deux en- trepreneurs disent avoir plein de pro- jets pour le bâtiment et s’être amusés à aménager leur nouveau restaurant. Les travaux se sont échelonnés sur trois mois et ont notamment permis de réaménager l’espace et d’ins- taller un gros foyer à trois faces. Le restaurant a ceci de particulier qu’il présente une vue panoramique sur le fjord, ce que les propriétaires ap- précient particulièrement. L’ouverture de Chez Montagner a permis la création d’une quinzaine d’emplois. Le restaurant se spécia- lise dans les pizzas fines originales, comme au boudin, au canard confit ou aux champignons, de même que dans une quinzaine d’entrées que les gens peuvent combiner pour former un plat principal. Le restaurant offre aussi une tâble d’hôte dont le menu changera régulièrement. Les déjeu- ners font finalement partie des ser- vices de l’entreprise, au plus grand plaisir des citoyens et des touristes. « On sentait que les gens de L’Anse voulaient le brunch. On sentait qu’il y avait un intérêt, que c’était néces- saire », affirme le couple. Soulignons également la volonté de Frédérick et Sonia d’utiliser des pro- duits locaux le plus possible. Notam- ment, le cerf des Cerfs Rouges de St- Étienne, des champignons, des fines herbes, des légumes locaux seront utilisés pour les plats. Le couple of- frira une spécialité de gins, les sirops de La Cabane à glaces ainsi que des importations privées de vin.

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