journal août 2018

INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici • AOÛT 2018 •  7 Je sais que je vous ai parlé récemment de la relance du Comité de maximisa- tion des grands projets (CMAX) et de la pertinence de cet organisme pour l’économie régionale. Mais permet- tez-moi de revenir sur le sujet, dans le contexte d’un élargissement poten- tiel du mandat du CMAX, du côté de la main-d’œuvre. Rappelons tout d’abord les objectifs et l’histoire de cet important comité. Créé en 2005 par la défunte CRÉ, cet outil unique a été mis en place pour assurer aux en- trepreneurs de la région un maximum de retombées des grands projets, comme ceux, notamment, de la construction de l’usine d’Alcan à Alma, du barrage Péri- bonka IV ou des nombreux travaux réali- sés par Hydro-Québec, chez-nous et au nord du 49 e parallèle. Au cours des quelque vingt dernières an- nées, le CMAX a largement fait la preuve de sa pertinence et de son impact pour aider les entrepreneurs régionaux. Do- rénavant administré par Développement économique 02 (DE02), qui a remplacé l’Association des CLD du SLSJ, le CMAX a un fonctionnement somme toute assez simple, mais très astucieux. D’un côté, des bases de données des équipementiers, fournisseurs et entre- preneurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean, ont été constituées au départ et constam- ment mises à niveau. Elles sont classées selon différents critères de recherche, notamment en fonction de l’expertise de ces PME et de leur capacité à réaliser des contrats. Cet outil unique, qui a de- mandé une somme de travail colossale, est la clé de voute du succès du CMAX. De l’autre, une veille stratégique des ap- pels d’offre des donneurs d’ordre et une communication régulière avec ceux-ci pour les informer de l’existence de l’ex- pertise régionale correspondant aux be- soins spécifiques de leur construction sont effectuées. Entre les deux, le CMAX effectue une mise en relation des entre- preneurs régionaux et des acheteurs/ gestionnaires des projets. Les deux par- ties sont donc bien au fait des possibilités d’entente potentielle de part et d’autre. De surcroît, le chef d’orchestre du CMAX, M. Jean-Lin Otis, qui y est présent depuis sa fondation (sauf pour une pause de deux ans) suggère fort stratégiquement aux donneurs d’ordres de scinder les appels d’offres, en lot plus petits, pour que « les bouchées soient moins grosses à avaler » pour nos PME. À la direction de cet organisme depuis 2005, M. Otis possède une grande ex- pertise de cette mécanique bien huilée et il est avantageusement connu des principaux donneurs d’ordres impliqués chez-nous. Dans ce contexte, on peut fort bien ima- giner que le CMAX puisse aider considé- rablement les entrepreneurs régionaux dans le cadre des grands projets miniers et industriels qui vont se mettre en branle au cours des prochains mois dans la ré- gion et ailleurs au Québec. Il y a toutefois un élément qui va compli- quer singulièrement les choses pour ces donneurs d’ordre et nos PME dans les années à venir. Il s’agit de la disponibilité et de la formation de la main-d’œuvre. Je l’ai déjà mentionné souvent, cet enjeu est majeur pour l’avenir socio-économique du Saguenay–Lac-Saint-Jean. C’est dans ce contexte qu’au printemps dernier, s’est tenu à Alma le premier Col- loque ACTION ÉCONOMIQUE, en lien avec les enjeux de la démographie et de la main-d’œuvre au Saguenay–Lac- Saint-Jean. Organisé par la Corporation d’innovation et développement Alma - Lac-Saint-Jean-Est (CIDAL), il a rempor- té un vif succès à l’échelle de la région. L’événement a aussi suscité de grandes attentes auprès de la communauté éco- nomique. D’ailleurs, la CIDAL a annon- cé fin juillet l’embauche de Mme Karine Côté pour mettre en application les so- lutions potentielles identifiés lors de ce colloque. Par ailleurs, comme le CMAX a une rela- tion privilégiée et une expertise certaine des grands donneurs d’ordre du Québec, le conseil d’administration de DE02 de- vrait analyser rapidement la possibilité d’élargir le mandat de l’organisme, pour qu’il devienne une courroie de trans- mission stratégique dans le but de faire connaître les besoins en ressources humaines de ces grandes entreprises. Vous me suivez? Le CMAX pourrait travailler en collabo- ration avec Mme Côté, mais également avec certains autres organismes qui s’oc- cupent de recrutement et de la formation des RH au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Et, tant qu’à faire, on pourrait mettre en place une véritable table de concertation sur la main-d’œuvre. Ce serait une autre façon habile de re- créer, doucement mais sûrement, un certain momentum de rapprochement régional, que le gouvernement libéral a grandement mis à mal en sabordant la CRÉ et les CLD en 2015. Commentaire de l’éditeur Main-d’œuvre – Élargir le mandat du CMAX 805M08-18 par Guy Bouchard Président et éditeur guybouchard@informeaffaires.com

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