I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I AOÛ T 2 0 2 2 | Pa g e 1 5 Mais où vont les fraises ? Connaissez-vous la différence entre inclusion et intégration? Pour vous illustrer, je vous dresse une métaphore. L’intégration, c’est comme prendre des fraises et les mettre dans un plat à fruits sur le comptoir, au lieu de les mettre au frais. On se dit qu’un fruit va dans le plat à fruits, merci bonsoir. On l’intègre avec les autres fruits, même si on sait qu’il risque de lui pousser de la petite mousse dans pas trop longtemps. De l’autre côté, l’inclusion, c’est de prendre en compte que la fraise a besoin de fraîcheur pour rester belle et juteuse. L’inclusion, c’est en fait de comprendre que chaque fruit a sa propre méthode de conservation et qu’on ne peut pas cultiver une fraise de la même façon qu’une pomme ou une banane. Ça donne faim, n’est-ce pas? Si je prends le temps de vous imager ces principes, c’est que c’est une bonne façon de comprendre la réalité du marché du travail actuel versus le capital humain. Chaque fruit a ses vertus, son goût, sa couleur, sa texture… Et on a besoin de tout ça pour faire la meilleure salade de fruits au monde ! Ça demande une attention particulière pour conserver chaque fruit et l’idéal est de trouver l’équilibre parfait entre l’intégration et l’inclusion. Cela dit, le marché est en changement. La population vieillit et moins de gens sont disponibles pour combler ces départs. Il faut savoir suivre le courant et adapter son approche RH. S’ouvrir à toutes les belles opportunités est selon moi la première chose à faire. Les temps changent, adaptons-nous ! J’ai eu l’occasion de découvrir certains programmes d’accompagnement offerts aux entreprises. Différentes options, telles que des stages de travail pour accueillir des gens qui ont un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou une déficience intellectuelle et/ou physique, par exemple s’offrent à vous. Les différents organismes regorgent de candidats qui ne demandent qu’à mettre leurs forces et les vôtres en commun, et vous accompagnent dans l’intégration de la ressource et la création d’une parfaite salade de fruits ! Offrir un milieu de travail ouvert et positif, dans lequel l’humain dans son unicité est valorisé, c’est ce que j’appelle faire vivre ses valeurs. Le milieu est bondé de talents et de compétences, il n’en tient qu’à vous de vous ouvrir à des solutions différentes et de découvrir ces possibilités. Vous détenez maintenant le secret d’une salade de fruits exemplaire, profitez-en ! Poleen Beaulieu, éducatrice spécialisée & conseillère en ressources humaines chez Groupe L’adjointe. (Photo : Courtoisie) PUBLIREPORTAGE 1936, RUE DAVIS, JONQUIÈRE, G7S 3B6 Z O N E RH Par Marjorie Blackburn, MBA, CRHA, consultante RH chez Groupe L'adjointe (418) 693-0551 INFO@GROUPELADJOINTE.COM Le regard dubitatif, tu contemples ton reflet : « Miroir, miroir, dis-moi qui est le plus compétent entre tous ces candidats. » Je n’ai rien contre l’auto-contemplation, mais je doute fort que la réponse s’y trouve. Or, bien que la situation nous apparaisse absurde, elle est réelle et porte même un nom - c’est l’effet miroir (ou de similarité) : un biais de perception courant en recrutement. Cet habile subterfuge de notre matière grise nous amène à choisir, bien inconsciemment cela dit, les candidats qui nous ressemblent (ethnicité, religion, sexe, statut social, etc.). C’est l’équivalent du moment où ma vie ne tenait qu’à une frite. Désorientée, en proie à un violent choc culturel, j’ai 17 ans et je déambule au centre-ville de Mexico avec comme seul guide mon Larousse de poche (merci, maman) et 3-4 miettes de courage. Déracinée, je cherche en vain un repère, un ancrage. Et c’est là que j’aperçois quelque chose de familier : un McDonald’s. Oh réconfortant « M » lumineux, c’est vers toi que j’irai ! Trêve de Mc-taphore (oui, j’ai osé), on ne peut nier que c’est facile et sécurisant de choisir le candidat-effet-miroir, mais, est-ce vraiment enrichissant? En prendre conscience et identifier nos appréhensions est un excellent point de départ pour éviter le piège, et ce dès la réception du CV. Et surtout, rappelonsnous que derrière ces bouts de papier, il y a de précieux humains : MA VIE NE TIENT QU'À UNE FRITE Amandine Justine Chargé Montigaud. La lecture de ce nom vous fait peur? C’est ce que de nombreux recruteurs se sont dit lorsque j’ai postulé aux offres de la région du Saguenay. Une immigrante nouvellement arrivée, française de surcroît, avec un nom imprononçable. J’ai eu plus de misère à me faire contacter par les recruteurs qu’à sortir du ventre de ma mère. Moi qui ai travaillé dans les RH le plus clair de mon temps, je me suis retrouvée dans une situation inédite : mon profil n’intéresse personne. Et pourtant, tout autour de moi me dit le contraire. On me parle d’une pénurie de main-d'œuvre jamais atteinte auparavant et des opportunités professionnelles infinies. Alors pourquoi je ne trouve pas de travail malgré mes bagages et mon sourire ravageur ? C’est après des semaines à enchaîner les refus que j’ai compris qu’il est difficile, en tant que personne immigrante, d’inspirer la confiance des recruteurs. Et si, collectivement, on s’offrait le cadeau d’enrichir nos milieux professionnels? Amandine Justine Chargé Montigaud Conseillère RH chez Groupe L'adjointe
RkJQdWJsaXNoZXIy NDAzMDYz