I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I AOÛ T 2 0 2 2 | Pa g e 1 9 Québec dans les deux prochaines années », précise-t-il. Ce seraient ainsi 5,6 % de toutes les entreprises québécoises qui risqueraient de fermer leurs portes d’ici la fin de l’année, faute de repreneurs. « Dans les prochaines années, on estime que ça représente 2 200 fermetures potentielles. » Le recrutement de la relève au sein des ressources d’une organisation incarne donc une solution de choix pour éviter la fermeture de ces PME. Toutefois, même un entrepreneur qui n’est pas à l’aube de sa retraite pourrait envisager de vendre une partie des actions à ses employés clés afin d’aller chercher de la profondeur. Réduire le risque Cette formule permet aux nouveaux actionnaires de réduire le risque en partageant les parts avec d’autres. « Aujourd’hui, on dit toujours que ça prend trois ressources pour remplacer le baby-boomer entrepreneur. Les affaires, ça nécessite de plus en plus de compétences. Les gens vont être plus ouverts qu’avant à avoir des partenaires. Ils veulent maintenir une qualité de vie. Un groupe de repreneurs garantit aussi un partage collectif de l’intelligence et du pouvoir de décision », fait remarquer M. Dufour. Le processus est également rassurant pour l’employé qui l’entame, puisqu’il peut s’intégrer progressivement à l’actionnariat, tout en conservant son emploi. Essentiel accompagnement Pierre Graff et Éric Dufour sont unanimes sur la nécessité d’être bien accompagné et outillé pour entamer un processus de relève, qu’il soit interne ou externe. « Ça demande une bonne préparation, avec des spécialistes. Nous, nous venons aider l’entreprise à préparer ce processus. Tout est dans la planification. Nous allons prévoir la transition en regardant toutes les facettes de l’organisation pour ensuite recommander un plan de relève et d’intégration à l’actionnariat », mentionne M. Dufour. En effet, la PME qui s’engage dans une telle démarche devra adapter ses façons de faire, modifier sa manière de communiquer et sa gouvernance. Le dirigeant doit se préparer à laisser du pouvoir aux nouveaux actionnaires. « La plupart du temps, lorsque le contexte est favorable, on va y aller par étape. Cela va garantir, à l’intérieur de 24 mois, de pouvoir faire un premier geste concret », note le spécialiste. Éric Dufour rappelle aussi l’importance de bien cibler les repreneurs. Les experts pourront valider les compétences et les forces des individus, tout en vérifiant que les différents profils sont complémentaires. « Nous sommes là pour nous assurer qu’ils n’oublient pas les angles morts. Nous travaillons avec eux pour gérer les risques de leur démarche, nous assurer qu’ils n’omettent pas d’étapes tout en maintenant un certain rythme de transition », conclut-il. Éric Dufour, associé et vice-président régional, leader national en transfert d’entreprise chez RCGT, assure qu’il y a une accélération des demandes en matière de relève par des ressources internes de la part des entreprises. (Photo : Courtoisie)
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