Informe Affaires _ édition _avril_2018

24 • AVRIL 2018 • INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici SAGUENAY – Le Canada (et prin- cipalement le Québec) est l’un des producteurs majeurs d’aluminium de première fusion dans le monde, mais exporte plus de 80 % de sa pro- duction. « Si on peut transformer cet aluminium au Québec en produits à valeur ajoutée, nous pourrons créer des entreprises et augmen- ter les emplois. […] Ça apporterait certainement des bénéfices pour le Québec », estime le professeur titulaire de la Chaire industrielle de recherche sur les nouvelles avenues en métallurgie de la transformation de l’aluminium (CIMTAL) de l’UQAC, X. Grant Chen, Ph.D. En entrevue avec Informe Affaires, le professeur Chen explique qu’une sy- nergie entre l’industrie et le monde universitaire pour le développement et l’application de technologies et procé- dés de transformation d’aluminium est une avenue essentielle pour atteindre ce but. Ainsi, sa chaire de recherche tra- vaille avec quatre partenaires de l’indus- trie (Rio Tinto, PCP Aluminium, STAS et Dynamique Concept) sur différents pro- jets, tout en recevant du financement du Conseil de recherches en sciences na- turelles et en génie du Canada. Le soutien au développement des en- treprises régionales dans le domaine de la transformation de l’aluminium est d’ailleurs l’un des objectifs à long terme de la chaire. « Je pense que pour être plus durable et compéti- tive dans le marché de l’aluminium, chaque compagnie doit essayer de soit produire un nouveau ou un meil- leur produit, soit rendre ses proces- sus plus économiques. C’est la clé pour leur maintien dans le marché et leur croissance. C’est la même chose pour les petites ou les grandes com- pagnies », indique M. Chen. Une alliance intéressante Selon le titulaire de la Chaire, des al- liances à long terme entre les entre- prises et les chercheurs universitaires pour la R&D sont intéressante pour les deux parties. « Si [l’industrie] veut investir, elle veut aussi voir quels sont les bénéfices. Toute la recherche n’est certainement pas dirigée vers les buts industriels, mais nous apportons aux compagnies beaucoup d’avantages en termes de connaissances. Cela leur permet d’améliorer leurs procé- dés ou de développer des nouveaux produits pour leurs marchés », sou- ligne X. Grant Chen. Le fait de travailler avec des cher- cheurs universitaires entraîne aussi des avantages au plan financier. « À travers l’université, nous pouvons avoir du financement du gouverne- ment. Pour chaque dollar investi par nos partenaires, nous pouvons aller chercher environ deux dollars de fonds fédéraux ou provinciaux », note M. Chen. Par ailleurs, les en- treprises qui font de la recherche et développement peuvent déduire ces dépenses spécifiques de leurs im- pôts. Le professeur Chen affirme que même les plus grandes compagnies, comme Rio Tinto, par exemple, qui possède son propre programme de recherche, voient des bénéfices à tra- vailler avec sa chaire de recherche. « Nous possédons des expertises dif- férentes, des équipements différents. Nous sommes aussi une bonne source de jeunes finissants à la maî- trise ou au doctorat [qu’ils peuvent recruter] », rappelle-t-il. Les petites entreprises, qui n’ont pas les instal- lations nécessaires pour la R&D, ont Industrie de l’aluminium Chercheurs universitaires et entreprises : des partenariats gagnants 801M03-18 X. Grant Chen, Ph.D., professeur titulaire de la Chaire industrielle de recherche sur les nouvelles avenues en métallurgie de la transformation de l’aluminium (CIMTAL) de l’UQAC. (Photo Karine Boivin Forcier) par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com

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