Journal Avril 2021

Pa g e 3 0 | AV R I L 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I SAGUENAY – L’un des gros défis que vivent présentement les tra- vailleurs de la forêt est la désinfor- mation qui circule sur l’industrie forestière et qui influence les perceptions du public de façon négative, estime Caroline Lavoie, ingénieure forestière et représen- tante des bénéficiaires pour la Zone d’intégration Saguenay. Celle qui fait ce métier depuis 2003 constate que, depuis quelques années, la perception et la pression négative de l’opinion publique envers son métier se sont renforcées. « Nous on le sait qu’on intervient et que les effets se font sentir à long terme. […] Après deux ans, c’est tout vert, de belles jeunes pousses. Nous, avec notre œil de forestier, on voit un potentiel de captation de carbone, avec de jeunes pousses qui viennent de renaître, en croissance. […] Nous, on voit tous les avantages, les sphè- res touchées par nos activités. Mais les opposants ne veulent plus t’écou- ter. Tu as beau leur donner toute l’information, toute la science derrière ça… Pour eux, ce n’est pas envisa- geable », indique-t-elle. Les forestiers mal aimés Caroline Lavoie se dit fière de son tra- vail, mais a l’impression de devoir se cacher pour le faire. « C’est difficile pour le moral. Je serais fière de parler de mon métier, de tous les avantages d’aménager une ressource renouve- lable, d’avoir des matériaux écologi- ques… Quand on transforme un arbre, on ne perd rien! […] Notre foresterie est extraordinaire! La régé- nération est principalement naturelle, donc au niveau de la biodiversité, on garde toute la génétique des arbres qui étaient sur place. […] On travaille fort, bien. On s’est amélioré, on opti- mise la matière le plus possible, on diminue la consommation de diesel des machines en forêt, on utilise les drones, le LIDAR, on fait du laser pour évaluer comme il faut la forêt. […] On est tellement des passionnés en foresterie. Sauf que là, tu dis que tu es ingénieur forestier et c’est tout juste si tu ne te fais pas tirer des tomates », souligne-t-elle. Une industrie extrêmement normée Mme Lavoie rappelle que dans le sys- tème forestier québécois, nombre d’étapes et d’exigences sont à res- pecter avant d’en arriver à un plan de coupe final, ce dont les gens sont souvent peu conscients. D’abord, la possibilité forestière est établie par le Bureau du Forestier en chef. En second lieu, la Direction des stocks ligneux, un organisme gouvernemen- tal, va déterminer le volume attribua- ble. « Entre la possibilité forestière et le volume attribuable, ils peuvent reti- rer, par exemple, des volumes en pré- caution pour les incendies de forêt ou le caribou forestier, des volumes pour conserver des permis de bois de chauffage pour le public, etc. Ils vont en retirer aussi pour des affectations de territoire, comme les aires proté- gées. » Du volume restant, une quan- tité est conservée pour le Bureau de mise en marché des bois, qui effectue des enchères publiques pour établir le juste prix du bois. Par la suite, dans chaque Unité d’aménagement fores- tier (UAF), il y a une stratégie d’amé- nagement qui est établie. Celle-ci permet de répartir les volumes attri- buables différents critères, tels que coupe avec protection de la régénéra- tion, coupe partielle, pentes fortes, etc. Le ministère fera finalement une pla- nification respectant cette stratégie d’aménagement, avec des secteurs d’intervention plus précis. « C’est fourni aux entreprises. Dans la ban- que de secteurs, on a environ trois ans de planification, nous ensuite on sélectionne une programmation annuelle avec la sélection des chantiers Les fausses perceptions, un défi pour les travailleurs forestiers Caroline Lavoie, ingénieure forestière et représentante des bénéficiaires pour la Zone d’intégration Saguenay. (Photo : Courtoisie) par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com « Collaborer avec l’équipe d’informe affaires, c’est discuter avec des gens qui ont autant à cœur que nous les intérêts de notre organisation et qui se dédient à mettre en lumière l’incontestable expertise de nos entrepreneurs régionaux. » L’équipe de l’Adjointe Consultation et Support Programme de suivi : Contrôle & Mesurage FORÊT INVENTAIRE COMPTABILITÉ GESTION DE PROJETS USINE MESURAGE 479, rue Simard St-Ambroise (Québec) Canada G7P 2S4 Téléphone : 418 672-6695 Pierre Néron : 418 818-4504 pneron@mesuragetechnifor.com

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