Journal Avril 2021

Pa g e 3 2 | AV R I L 2 0 2 1 I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I (Suite de la p.31) Champions de la biodiversité L’ingénieure forestière rappelle qu’au Québec, de nombreuses normes sont en place pour favoriser la régénéra- tion naturelle, préserver la qualité de l’eau et protéger les propriétés du sol, ce qui favorise le maintien de la bio- diversité. Sur 75 % des sols dans les chantiers de récolte, il n’y a aucun passage de machine. Les entreprises ne peuvent pas non plus intervenir à moins de 20 mètres des ruisseaux. « On est très performants. Je pense qu’on est en avance sur beaucoup de monde. […] Les pays scandinaves ont l’air bons, mais au niveau de la biodiversité, on est meilleurs qu’eux. Ils font beaucoup plus de volume par superficie, mais ce sont des mono- cultures et il n’y a plus de biodiversité. Au Québec, il y a du cerisier, des framboises, du bleuet, un paquet de choses qui ne servent pas à l’indus- trie forestière, mais qui servent pour conserver la biodiversité. Ça va servir à nourrir le lièvre; si tu as du lièvre, tu vas avoir du renard, du lynx... » Plus d’autonomie Caroline Lavoie souhaiterait finale- ment que les ingénieurs forestiers aient plus d’autonomie et de flexibilité au sein du régime forestier. « On a un ordre professionnel, mais l’imputabilité professionnelle qui accompagne nor- malement une signature, une déci- sion qu’on prend, le régime forestier est tellement normatif qu’on ne peut pas déroger. Le cadre normatif est très uniforme, alors que les régions forestières sont très différentes. […] On ne peut plus dire, en tant qu’ingé- nieur forestier, que ça ici, je devrais le faire de cette façon-là. Ce serait plus intelligent de faire comme ça, mais on doit respecter le cadre. Ça fait plu- sieurs années qu’on demande que notre imputabilité professionnelle soit mise de l’avant. Laissez-nous appli- quer nos connaissances, laissez- nous porter un jugement profession- nel sur ce qui est vraiment meilleur pour le territoire, pour la forêt. […] On a les deux mains dedans, mais c’est quelqu’un qui est dans un bureau à Sainte-Foy qui va nous dire comment faire notre travail », conclut-elle. Les entreprises ne peuvent pas intervenir à moins de 20 mètres des ruisseaux. (Photo: Courtoisie) « Le succès par la coopération depuis 1968 »

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