Journal décembre 2018
P a g e 1 2 | DÉCEMBRE 2 0 1 8 I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I Une saison d’effervescence commerciale Les hivers d’autrefois EXEMPLE SAGUENAY - Pour Julie Dubord, directrice générale de Tourisme S a g u e n a y – L a c - S a i n t - J e a n (TSLSJ), la pierre angulaire du succès de notre industrie touristi- que est, incontestablement, l’être humain. « À la limite, il n’y aurait aucun bâtiment ni infrastructure et nous aurions quand même une offre touristique », lance-t-elle. Ce qu’elle veut exprimer par cette boutade, c’est que nous avons une nature magnifique et généreuse, certes, mais que l’engagement, l’authenticité et le professionna- lisme des gens de l’industrie cons- tituent, en soi, un produit d’appel. Julie Dubord n’hésite pas à comparer nos entreprises touristiques avec celles de certains pays d’Europe offrant beaucoup de trésors architec- turaux ou à connotation historique, qui ont peut-être tendance à éclipser l’humain au second niveau. Cela dit, la DG de TSLSJ explique que les acteurs du milieu et leurs équipes cherchent à offrir une expérience touristique plus globale et une expérience vacance différente. En fait, guidés et supportés par TSLSJ, ils développent des produits qui per- mettent aux touristes de vivre une expérience plus près de la nature, pro- che de nos valeurs et de notre terroir. La Norvège et le tourisme d’aventure Gilles Simard, directeur du créneau d’excellence en tourisme d’aventure et éco-tourisme, confirme cette approche de proximité avec les gens, qui sied très bien à son secteur d’activité. « C’est cette clientèle que l’on recherche, […] celle qui s’inté- resse au tourisme d’aventure, au contact avec les gens et, aussi, au tourisme durable », confirme-t-il. C’est d’ailleurs dans cette optique que TSLSJ a paraphé, le 18 octobre dernier, une entente de coopération avec la Norvège, dont l’industrie touristique présente de grande simili- tude avec la nôtre, selon Gilles Simard. Pas juste de bons amis… Le principal objectif de cette entente de coopération est de favoriser l’échange de connaissances et d’expériences entre la Norvège et le Saguenay–Lac-Saint-Jean. À titre d’exemple, les défis de la main- d’œuvre et la saisonnalité de ce secteur économique. L’homme a cependant été surpris et ravi de constater que la vie en plein air et la communion avec la nature sont un mode de vie pour les norvégiens, qui, dès leur plus jeune âge, ont intégré le plein air et la nature dans leur vie. « On a beaucoup à apprendre d’eux, mais l’inverse est aussi vrai. Ils ont été notamment surpris de notre capacité à intégrer les institutions d’enseigne- ment à notre industrie touristique […]. Mais étonnamment, nous avons beau- coup d’enjeux en commun. Il s’agit donc d’un partenariat pour s’accompa- gner et se soutenir dans nos défis, nos expertises dans des projets mutuels », souligne Gilles Simard. Pour sa part, Julie Dubord précise que cette entente aura rapidement des résultats concrets des deux côtés de l’Atlantique. « On ne s’est pas juste fait de bons amis. Nous sommes déjà en préparation pour recevoir une délégation de la Norvège en mars prochain. Il y aura dévoilement d’un plan d’action et d’un échéancier pour planifier et rendre concrète la suite des choses », lance-t-elle, sans en dévoiler davantage. Épuisement potentiel À l’instar de l’ensemble des marchés du Québec, les deux dernières saisons touristiques estivales ont été exceptionnelles pour les entreprises régionales. Cette importante crois- sance de l’achalandage et des reve- nus, qui est une excellente nouvelle en soi, cache cependant un défi pernicieux. Celui de l’essoufflement de nos gestionnaires de PME. « La croissance est un heureux problème. En revanche, un des dangers qui guette nos entrepre- neurs, c’est l’épuisement. Les sai- sons sont beaucoup plus intenses et elles s’étirent au printemps et à l’automne. Sans compter que la disponibilité de la main-d’œuvre est problématique en début et fin de saison », lance Julie Dubord. Il s’agit d’une préoccupation importante pour TSLSJ, qui travaille avec ses parte- naires du milieu de l’éducation (Cégep de St-Félicien et UQAC) pour former davantage de travailleurs du tourisme en leur démontrant qu’une carrière dans le secteur est une option plus qu’intéressante. Un art de vivre Pour Gilles Simard, une des meilleu- res stratégies pour le développement de la main-d’œuvre en tourisme est de démontrer aux jeunes que ce secteur d’activité est attractif et passionnant. Il va même jusqu’à dire qu’il constitue plus qu’un gagne-pain. « C’est un art de vivre », lance-t-il. Il considère d’ailleurs que le domaine se rapproche de plus en plus de cer- taines valeurs des jeunes, liées au concept de l’écoresponsabilité touris- tique et du développement durable. Inf : www.saguenaylacsaintjean.ca L’humain, le meilleur atout de l’industrie touristique Julie Dubord, directrice générale de Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean. (Photo courtoisie) par Guy Bouchard PRÉSIDENT ET ÉDITEUR guybouchard@informeaffaires.com
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