Journal décembre 2018

P a g e 6 | DÉCEMBRE 2 0 1 8 I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I Métaux Black Rock et les crédits carbone Le projet de Métaux Black Rock (MBR), devrait débuter sa construction d’ici quelques mois, si bien sûr tous les permis et autorisations lui sont délivrés. Le but de ce texte n’est pas de « vendre » le projet à nos lecteurs mais bien de voir comment MBR pourrait participer positivement à la bourse du carbone. J’ai déjà expliqué dans les chroniques précédentes que les grands émetteurs du Québec, ceux qui émettent plus de 25 000 tonnes de GES annuellement, doivent s’approvisionner en crédits carbone (CC) sur le marché de la Californie puisque ces CC ne sont disponibles que dans cet état… du moins pour le moment. Il s’agit donc d’un montant dépassant les 3G$ que les grands émetteurs paieront à des PME de la Californie pour compenser leurs GES. Cette fuite de capitaux pourrait facilement se transformer en opportunité pour nos entreprises, advenant que le gouvernement du Québec soit d’accord pour reconnaître, en tout premier, les réductions de GES des PME et municipalités, réalisés en sol québécois. Avant de parler spécifiquement du rôle que Métaux BlackRock pourrait prendre dans l’économie de notre région, permettez-moi de résumer ma compréhension de ce projet. MBR représente au SLSJ un investissement de plus de 650M$. La construction des installations génèrera quelque 800 emplois tandis que les opérations nécessiteront plus de 300 travailleurs. Le projet de MBR, parfois nommé V.T.M pour Vanadium, Titane, Magnétite se subdivise en quatre composantes. Il prévoit d’exploiter une mine au nord de Chibougamau (Exploitation minière), de transporter le minerai par la voie ferrée (Transport), de construire une usine sur le site de Port de Saguenay (Transformation) pour finalement exporter, par bateaux, le produit vers les marchés asiatiques. Les trois métaux ainsi transformés, serviront principalement dans la production de l’acier notamment pour les étapes de fabrication et du recyclage de ce matériau, mais également pour la production de batteries plus vertes ou même dans la fabrication de peinture. En fait, peu importe où il se retrouvera, la demande en V.T.M. connaît une croissance importante à l’échelle de la planète. Au-delà des multiples qualités que possèdent le V.T.M., son exploitation doit tenir compte de l’environnement et avoir le maximum d’impacts économiques positifs pour notre région. C’est ici que le marché du carbone prend toute son importance, pour bonifier l’ensemble du projet. Et le rendre socialement plus acceptable pour la région. MBR prévoit émettre annuellement 350 000 tonnes de gaz à effet de serres (GES), ce qui placera l’entreprise au vingt-huitième rang des grands émetteurs du Québec. Grâce notamment au transport de son minerai par train et à l’utilisation de l’électricité et du gaz naturel dans son procédé, MBR prévoit que ses installations seront 60% moins émettrices en GES que celles de leurs concurrents. Cet élément contribuera certainement à son acceptabilité sociale. Bien entendu, il n’est pas possible pour ce grand émetteur de s’approvisionner en crédits carbone au Québec pour le moment. Si cela s’avérait, et avec 350 000 tonnes potentielles de GES, MBR pourrait injecter dans l’économie du Québec plusieurs millions de dollars au bénéfice de nos PME, municipalités et organismes. Il faut dire que Métaux BlackRock s’est déjà compromis en confirmant qu’advenant que le Gouvernement du Québec autorise les grands émetteurs à s’approvisionner dans notre province, l’entreprise serait une des premières à le faire. Actuellement au Québec des milliers de PME comme les vôtres réalisent des projets afin de diminuer leur empreinte carbone. Espérons que le nouveau gouvernement reconnaitra sous peu vos efforts à leur juste mesure. Au-delà de l’aspect financier, une telle reconnaissance serait grandement appréciée par nos entrepreneurs et contribuerait à accroitre la participation de tous à contrer le réchauffement climatique, tout en faisant du Québec un leader en cette matière. Une image représentant le complexe industriel projeté de Métaux BlackRock à Port de Saguenay.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDAzMDYz