Édition décembre 2017

12 • DÉCEMBRE 2017 • INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici Bien qu’il reste beaucoup de travail à faire et qu’il faille toujours innover face à une compétition mondiale très forte, l’industrie touristique régio- nale a atteint une belle maturité, qui n’est pas étrangère à la croissance importante que l’industrie a connue au cours des dernières années. C’est du moins ce qu’avance Julie Dubord, la directrice générale de Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean (TSLSJ). Il faut dire que les chiffres, rendus disponibles par l’organisme qu’elle dirige, lui donnent raison. L’année 2016 avait la meilleure de la décennie au chapitre de l’achalandage touristique au SLSJ. Même si 2017 n’est pas terminée, toutes les données actuellement disponibles laissent pré- sager un nouveau record pour l’année en cours. Julie Dubord souligne que la tendance au 31 octobre permet d’espé- rer que le taux d’occupation de l’héber- gement de la région atteindra le niveau record de 50% en 2017. Bien entendu, elle concède que l’embellie que vit ce pilier de l’économie régionale depuis quelque dix ans est un phénomène qui n’est pas unique à la région. L’en- semble de l’industrie canadienne tou- ristique bénéficie de belles années de croissance. Profiter de la vague Différents facteurs peuvent expliquer le phénomène. Celle qui est le plus souvent citée concerne la faiblesse du dollar canadien, mais elle ne vaut pas pour le tourisme intérieur. Toutefois, selon Julie Dubord, les excellentes sta- tistiques des entreprises membres de TSLSJ sont éloquentes et démontrent que le travail acharné des organisations et la concertation des différents interve- nants permettent de se positionner fa- vorablement et donnent des résultats concrets. « La croissance du tourisme n’est pas unique au Saguenay–Lac-Saint-Jean, mais nous sommes très présents et proactifs pour nous permettre de profi- ter du phénomène... Les entreprises de la région, les intervenants et les parte- naires travaillent ensemble. Aussi, nos produits sont exceptionnels et la qualité de l’offre augmente sans cesse... Par ailleurs, en 2017, quelque 120 entre- prises ont investi avec nous dans la promotion de nos attraits dans le mar- ché du Québec », lance la Julie Dubord. Maximiser les dollars disponibles La DG explique que depuis trois ans, les gestionnaires et professionnels de Tou- risme Saguenay–Lac-Saint-Jean ont changé leur approche et s’impliquent davantage dans l’accompagnement des entreprises et le développement de l’offre des PME de l’industrie. « Nous sommes toujours très impliqués dans l’aspect marketing et publicitaire, mais ça fait trois ans qu’on va visiter les entre- prises pour regarder ce qu’elles font, les écouter et mieux connaître leurs offres pour leur proposer de l’aide et de l’ac- compagnement dans le développement de leurs produits... Nous nous impli- quons même auprès des entreprises qui ne sont pas membres de TSLSJ. Il faut que toute l’industrie profite de notre ex- pertise », assure Julie Dubord. Une des motivations de cette approche est de s’assurer que les entreprises maximisent le potentiel de dépenses et la profitabilité liée à chaque visiteur disponible. Toute la région? Oui, toute! Pour Julie Dubord, l’ensemble du terri- toire du Saguenay–Lac-Saint-Jean re- cèle une offre touristique intéressante. Il y a certes les produits d’appels recon- nus, comme le Fjord du Saguenay, les Monts Valin, Val-Jalbert ou et le Zoo de Saint-Félicien, mais elle souligne que beaucoup de petites entreprises se sont installées dans plusieurs municipalités rurales et présentent une offre d’une ex- ceptionnelle qualité. D’ailleurs, la région possède la plus importante concentra- tion d’Économusées du monde, dont plusieurs sont situés dans ses petites communautés. Elle explique notamment que le nord du Lac-Saint-Jean connaît un essor touris- tique particulièrement intéressant, plus spécifiquement avec le développement des produits du terroir. « C’est magique ce qui se passe au nord de Lac. Le mi- lieu économique s’est pris en main et supporte largement l’industrie. Le tou- riste n’a pratiquement plus le choix de faire le tour du Lac pour y découvrir ces trésors ». D’ailleurs, Julie Dubord es- time que la concertation entre Tourisme Alma Lac-Saint-Jean, dont les bureaux sont situés à Alma et Hébertville, et Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean, permet aux entreprises de profiter des services de services complémentaires à la grandeur du territoire. Le « National Geographic » Julie Dubord confirme que les gens qui nous visitent proviennent principa- lement du Québec et du Canada, mais que la clientèle internationale est de plus en plus significative. Elle relate que TSLSJ organise entre 25 et 30 tournées annuelles de journalistes de publications étrangères ou de repré- sentants d’agences de voyages pour faire la promotion de la région. L’impact de ces efforts est parfois spectaculaire. « En février 2017, nous avons profité d’un reportage de 14 pages dans l’édi- tion du National Geographic en France. C’est une publicité qui a une valeur et une crédibilité exceptionnelle pour la ré- gion », lance-t-elle. Pour Julie Chiasson, qui occupe le poste de directrice du marketing et de la promotion de la destination à TSLSJ, la provenance de la clientèle touristique est une donnée fondamentale pour as- surer la croissance de cette industrie. Elle explique que beaucoup d’efforts sont investis dans la connaissance et la compréhension des différentes clien- tèles et l’arrimage de l’offre touristique aux besoins de celles-ci. Pourquoi pas les Chinois? Bien entendu, pour l’international, les États-Unis et l’Europe francophone demeurent des marchés importants et naturels pour la région. Par contre, des clientèles plus spécialisées non tradi- tionnelles et émergentes sont de plus en plus considérées, particulièrement celle de la Chine. « On est en train de développer une stratégie pour aller chercher une clientèle de Chinois habi- tués de voyager et qui recherchent une expérience différente, notamment en tourisme d’aventure... Il faut développer des produits touristiques spécialisés pour ces visiteurs. On vise le 1% de ceux qui veulent du haut de gamme et qui sont payants », lance Julie Dubord. La DG est toutefois consciente que rejoindre, intéresser et accueillir cette clientèle demeure un défi important. « Faut pas partir en peur... La prise en charge doit être parfaite ». Sa collègue, l’autre Julie, confirme. « Il y a des dif- férences culturelles très importantes. Il y a aussi la barrière de la langue... Et il faut connaître les codes ». D’ail- leurs, elle explique que des discussions sont en cours avec l’UQAC, qui reçoit des Chinois chez nous, mais qui offre également de la formation directement dans ce pays dans le cadre de « Pro- grammes d’enseignement transfronta- lier à l’étranger ». « Nous voulons tester les produits auprès de ces étudiants et de leurs familles. Nous aimerions en faire des ambassadeurs de la région en Chine », confie Julie Chiasson. L’AITQ un gros plus Pour Julie Dubord, la création de L’Al- liance de l’industrie touristique du Qué- bec (AITQ) a été une bénédiction pour les organisations qui œuvrent dans ce secteur vital de l’économie québécoise, particulièrement dans les régions. « On ne peut pas se permettre d’impro- viser en tourisme international... Et il faut tout d’abord vendre le Québec, ce que fait l’alliance. De plus, l’AITQ per- met une véritable concertation de tous les intervenants qui tirent du même bord... Ils passent la gratte qui ouvre l’autoroute », image-t-elle. « Ensuite nous pouvons offrir les produits régio- naux qui rejoignent ceux des autres ré- gions dans un même panier. En plus, la gouvernance de L’AITQ est très démo- cratique, on a notre mot à dire », assure Julie Dubord. Inf: saguenaylacsaintjean.ca L’industrie a atteint une belle maturité INDUSTRIE TOURISTIQUE DU SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN UNE ÉCONOMIE EN PLEIN ESSOR Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean © Canopée Médias Julie Dubord, directrice générale de Tou- risme Saguenay–Lac-Saint-Jean. (Photo: courtoisie) Julie Chiasson, directrice du marketing et de la promotion de la destination à TSLSJ. (Photo: courtoisie) par Guy Bouchard Président et éditeur guybouchard@informeaffaires.com

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