Journal Décembre 2019

I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I DÉCEMBRE 2 0 1 9 | P a g e 3 3 GIRARDVILLE – Du mobilier signé Cuisine GMV, dont l’atelier de fabrica- tion est situé à Girardville, se retrouvera dans la toute nouvelle Bibliothèque du Plateau de Gatineau. Un édifice haut de gamme qui a fait l’objet d’un important concours architectural. « Pour nous, ce n’est pas le plus gros projet que l’on a fait du point de vue pécuniaire. Par contre, c’est certaine- ment l’un des plus gratifiants et ça nous rend bien fiers », lance Martin Gaudreault, copropriétaire de Cuisines GBM avec son partenaire d’affaires Alain Dufour. Mine de rien, GBM a été plutôt active dans le milieu institutionnel à Gatineau ces dernières années. Cela a permis à l’entreprise d’acqué- rir une certaine renommée dans ce milieu, de sorte que l’entrepreneur général responsable du chantier a insisté pour que GBM soumissionne. « On doit faire tout ce qui est mobilier à l’intérieur de la bibliothèque. Certaines pièces de mobilier auront une structure de métal, alors c’est une occasion d’utiliser nos fabricants locaux de chez nous et de les mettre à contribution dans ce projet. » Puisqu’il s’agit d’un projet institution- nel d’envergure et que le côté archi- tectural de l’édifice en sera un point fort, ce contrat a forcé Cuisine GBM à faire des démarches pour obtenir une accréditation de l’AWMAC (Architectural woodwork manufactu- rers association of Canada). « Ce sont des normes à respecter du côté de la fabrication de nos produits. Nous som- mes les seuls au Saguenay–Lac-Saint- Jean qui ont fait les démarches et obte- nu cette accréditation. » Logistique Pour une entreprise établie en région comme Cuisines GBM, réaliser des contrats aussi loin que Gatineau exige une bonne dose de logistique. L’atelier implanté à Girardville depuis 43 ans n’est quand même pas à la porte à côté. « Notre réalité a beaucoup changé ces dernières années. Il faut gérer les déplacements de nos équipes, l’héber- gement et le transport. L’équipe au grand complet est sollicitée et il faut parfois savoir se montrer créatif et ingénieux. Ça nous est arrivé de devoir faire monter une pièce par autobus à la dernière minute ! » Emplois Actuellement, Cuisine GBM fonctionne avec une équipe de 22 employés et arrive à se maintenir malgré le contexte de la rareté de main-d’œuvre qui mène la vie dure à nombre d’entreprises. « Dans notre structure actuelle, nous sommes pas mal accotés au maximum que nous pouvons faire. Après avoir développé de nouveaux marchés, notre mission sera de stabiliser ces marchés. » Néanmoins, l’entreprise a soumissionné sur un très gros projet qui pourrait se réaliser pour la fin de 2020, laisse enten- dre Martin Gaudreault. Sans vouloir en dévoiler davantage, il indique cepen- dant que si le contrat se concrétise, ce sera une belle occasion de faire appel à d‘autres entreprises d’ici pour le mener à bien. I nf.: cuisinesgbm.com/fr/index/ Un contrat de prestige pour Cuisines GBM Martin Gaudreault avec quelques membres de l’équipe de la salle d’exposition de Saint- Félicien. (Photo : Trium Médias-Serge Tremblay) MANUFACTURIER par Serge Tremblay Trium Médias J’ai pris connaissance récemment d’une information des plus révélatrices : sur 100 postes qui seront à pourvoir au Saguenay- Lac-St-Jean d’ici les dix prochaines années, 55 le seront par des finissants du système scolaire, 13 le seront par des chômeurs, des prestataires de la sécurité du revenu, des autochtones, etc. qui se joindront au marché du travail, 10 le seront par des retraités qui redeviendront aussi actifs et 22 seront comblés par des immigrants. Des constats préoccupants Actuellement, il y a seulement 1,3 % de la population active de Ville de Saguenay qui est issue de l’immigration. Pire, entre 2004 et 2008, la région du Saguenay–Lac-St-Jean accueillait environ 180 immigrants par an, alors que l’ensemble de toutes les autres régions dites périphériques en accueillaient environ 190 par an, durant la même période. Durant les cinq années suivantes, de 2009 à 2013, la région n’a accueilli que 140 immigrants par an en moyenne (une baisse de 25 % par rapport aux cinq années précédentes) et les autres régions périphériques 270 par an (une hausse de 40 % sur les cinq années précédentes). D’autres données nous apprennent qu’auQuébec, 85%des immigrants choisissent souvent de s’établir dans la région de Montréal (qui compte pour 55 % de la population) et 50 % d’entre eux s’intègrent à la communauté anglaise du Québec (qui représente 8 % de la population).Trois constats s’imposent : UN, nous avons besoin de l’apport de l’immigration pour assurer l’avenir de la région ; DEUX, nous ne parvenons pas à attirer suffisamment cette immigration en région et TROIS, l’immigration ne se francise pas suffisamment. Les COFI une solution Mais comment régionaliser l’immigration et relever efficacement les enjeux démographiques, économiques et linguistiques qui lui sont étroitement associés? À mon avis, une des pistes de solution serait de recréer, partout sur le territoire du Québec, des Centres d’orientation et de formation pour les immigrants (COFI). Ces organismes ont déjà existé de 1967 jusqu’à la fin des années 90 et ont joué un rôle déterminant dans l’intégration et la francisation des nouveaux arrivants. Les COFI, une sorte de CLSC de l’immigration, offriraient des cours de français, ainsi que plusieurs autres services reliés à l’intégration, qui aideraient à la fois les immigrants à mieux réussir leur intégration au Québec et des régions comme la nôtre à mieux réussir l’accueil ainsi que la rétention de nos nouveaux citoyens. En matière d’intégration, de régionalisation et de francisation des immigrants, c’est bien sûr au gouvernement du Québec d’assumer le leadership et le financement de ce réseau. Les futurs COFI devraient cependant être adaptés à chaque région, afin de se coller aux différentes réalités des milieux d’accueil. Agir en complémentarité Par exemple, le travail déjà réalisé à Saguenay dans le cadre de son tout nouveau « plan d’action en matière d’accueil, d’intégration et d’établissement durable des personnes immigrantes 2019-2022 » se verrait accéléré (et non pas remplacé) par la mise en place d’un nouvel outil complémentaires, comme le COFI. Une régionalisation et une francisation efficaces prépareraient les nouveaux arrivants à une intégrationmieux réussie à nos sociétés régionale et québécoise. C’est une des clefs de notre avenir et de l’avenir des immigrants qui ont choisi le Québec pour leur nouveau départ. Aidons-les maintenant à choisir de nous rejoindre pour contribuer à la construction du fabuleux Royaume du Saguenay-Lac-St-Jean! Roger Boivin est issu d’une famille d’entrepreneurs établie à La Baie depuis sept générations. Sa carrière de plus de trente ans en développement économique l’a amené à oeuvrer aux niveaux municipal, régional, québécois et canadien. Depuis 10 ans, il est président du Groupe Performance Stratégique, une firme spécialisée en développement économique, communications et conseils stratégiques. À ce titre, il a été au coeur de la stratégie «ON Y VA» des travailleurs d’ALCAN ayant conduit à l’établissement au Saguenay de l’usine AP-60, il a contribué significativement à la stratégie ayant conduit au redémarrage de la papeterie de Dolbeau-Mistassini et a recruté la compagnie Américaine Century Aluminium qui a récemment étudié le projet d’implanter une aluminerie dans la MRC Maria-Chapdelaine. UNE CONTRIBUTION ESSENTIELLE À NOTRE AVENIR RÉUSSIR LA RÉGIONALISATION DE L’IMMIGRATION

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