Journal Décembre 2020_compressé
I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I D É C EMB R E 2 0 2 0 | Pa g e 3 ALMA – En pleine croissance, Lux Aerobot a déjà levé 1 M$ de finan- cement au cours des derniers mois, en contrats et en bourses. Elle a notamment signé des ententes majeures avec la Australian Defense Force en lien avec les feux de forêt. Les ententes, de près d’un quart de million de dollars, prévoient l’utilisa- tion de la technologie de la jeune entreprise afin de délimiter l’endroit où les incendies se trouvent grâce aux images aériennes de haute résolution fournies par les ballons stratosphériques et faire une analyse prédictive pour savoir dans quelle direction le feu se dirige. Cette pre- mière phase pourrait déboucher sur la signature d’autres contrats de plu- sieurs millions de dollars, qui sont en cours de négociation. «Les feux de forêt ont été un gros souci pour eux l’été passé. Une des raisons, c’est que c’était extrêmement difficile de bien allouer les ressources aux bons endroits parce qu’ils manquaient d’informations sur la localisation des feux en temps réel et où est-ce qu’ils se dirigeaient. Les technologies que les Australiens utilisaient n’avaient pas une bonne fréquence ou résolu- tion d’image pour pouvoir identifier les feux qui débutaient sur le vaste terri- toire », explique Katrina Albert. Or, la technologie de plateformes stratosphériques pour l’observation terrestre développée par Lux Aerobot permet d’obtenir des images haute résolution beaucoup plus précises que celles offertes par les drones, avions et satellites. Ses ballons jume- lés à une caméra et à des instru- ments scientifiques, qui opèrent entre 18 et 25 km d’altitude, peuvent rester en vol relativement stationnaire plu- sieurs jours grâce à un système de contrôle de l’altitude leur permettant de naviguer sur les différents vents pour demeurer au même endroit. Ils trans- mettent aussi leurs images en temps réel, un avantage non négligeable. L’importance de l’analyse Lux Aerobot allie cette technologie de pointe à une expertise en intelligence artificielle, qui, en combinant les ima- ges à d’autres sources de données disponibles et en utilisant notamment la technique du object identification, une forme de machine learning , peut offrir une analyse prédictive à ses clients. «On a l’expertise interne au niveau de l’analyse de l’information. La valeur n’est pas juste dans l’image aérienne. Si elle n’est pas analysée, elle ne va pas donner les informations nécessaires à l’entreprise. Chaque industrie cherche à avoir un type d’information précise pour les aider dans leurs opérations, donc nous on offre la plateforme qui utilise nos ima- ges aériennes pour fournir de l’infor- mation qui n’est actuellement pas dis- ponible pour ces marchés-là », expli- que Mme Albert. En Australie, la sur- veillance des côtes et l’observation scientifique de la barrière de corail sont également des avenues envisa- gées pour les plateformes stratosphé- riques de l’entreprise. Une « constellation» de ballons La vision de Lux Aerobot pour les pro- chaines années est de développer une flotte de ballons afin d’acquérir des informations pour différents types d’industries, comme la forêt, les mines ou l’agriculture, par exemple. «D’ici cinq ans, on veut avoir une constellation de ballons qui opèrent au-dessus de l’Australie et de l’Amérique du Nord. […] L’idée, c’est d’avoir une infrastructure de base consistant en des ballons de haute altitude d’observation terrestre, qui sont au-dessus d’un territoire et qui peuvent, à travers l’imagerie, offrir de l’information pour plusieurs différents types d’industries », mentionne la copropriétaire. Cette flotte de ballons entraînerait aussi l’acquisition de données sup- plémentaires qui pourraient être utili- sées par la firme. « Juste en opérant nos flottes de ballons, on acquiert des informations sur la météo dans la stratosphère, donc une autre vision qu’on a pour la compagnie, c’est que comme deuxième service, on pourrait offrir de l’information précise au niveau de la météo, notamment pour la prédiction des changements clima- tiques », affirme Mme Albert. Maturité technologique Pour ce faire, la jeune firme devra développer de nouvelles versions de ses ballons, qui pourront demeurer dans les airs plusieurs mois au lieu de jours. L’équipe travaille actuellement sur le développement de la deuxième génération, qui devrait voir le jour d’ici la fin de 2021. La version qui sera commercialisée de masse devrait quant à elle faire son entrée en 2022. «On travaille présentement sur notre première ronde de financement privé. […] Ça nous permettra d’atteindre le niveau de maturité technologique qui nous amènera à avoir un produit qui pourra être commercialisé plus de masse », précise Katrina Albert. Intérêt de Rio Tinto Lux Aerobot a suscité l’intérêt de Rio Tinto, qui travaille avec elle à l’élabo- ration d’un projet pilote en Australie concernant ses mines à ciel ouvert. «On est en discussion avec eux pour les aider dans leurs activités autant d’exploration que de gestion de mine à ciel ouvert », souligne Mme Albert. La multinationale a éga- lement offert une contribution finan- cière non remboursable de 75 000 $ par le biais de son fonds de Développement économique régional pour le Québec, qui est basé à Alma. « Nous sommes heureux d’être le premier partenaire privé et de sou- tenir depuis le tout début Lux », assure Emmanuel Bergeron, direc- teur du Développement économique régional Québec pour Rio Tinto. AÉROSPATIALE Une image prise à partir d’un ballon de Lux Aerobot. (Photo courtoisie) Des contrats majeurs en Australie Lux Aerobot par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com
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