Journal Décembre 2020_compressé
I N F ORME A F FA I R E S , L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I D É C EMB R E 2 0 2 0 | Pa g e 5 mettre en marché une patate avec une pelure plus mince qui n’exige pas qu’on l’épluche avant la consomma- tion. Un produit qui connaît une certaine popularité auprès des jeunes familles qui disposent de peu de temps pour la préparation des repas, » confie Audrey Boulianne. La pomme de terre de semence De son côté, Patate Lac-Saint-Jean est une coopérative composée de cinq entreprises évoluant dans l’industrie de la pomme de terre. La raison d’être de l’entreprise est de s’occuper de la mise en marché et de l’emballage des produits de ses membres. Si sa mission et son rôle peuvent ressembler de près à celui de Québec Parmentier, il se distingue du fait que la coop ne brigue pas le marché de la pomme de terre de table. En effet, son domaine d’activité se situe plutôt dans la production et le commerce de la semence. «Nous produisons environ 55 millions de livres par année et nous avons un chiffre d’affaires entre 10 à 15 M$. Plus de 70 % de nos récoltes sont destinés pour la semence et les surplus pour le marché de table, mais ce n’est pas notre créneau. La semence est une pomme de terre qui doit être certifiée par des program- mes gouvernementaux et qui répond à des critères de calibre, de résistance contre les maladies et de performance aux champs. Sa culture est plus exigeante, car elle nécessite de contrôler plusieurs paramètres. De plus, elle ne peut pas pousser partout. Sa culture doit se trouver dans une zone accréditée par le MAPAQ. Dans la région, le secteur désigné s’étend de Péribonka jusqu’à Saint-Méthode et il existe aussi un autre endroit dans le coin de Saguenay », expliquent Annie Bouchard, directrice générale adjointe, et Frédéric Tremblay, coor- donnateur aux développements des affaires chez Patate Lac-Saint-Jean. La semence est vendue aux fermes et aux producteurs qui la plantent, la cultivent et la revendent sur d’autres marchés. Patate Lac-Saint-Jean est donc un fournisseur de matières premières qui comme pour le produc- teur de marchés frais, doit se soucier de proposer des produits adaptés à la demande. Pour y arriver, l’entreprise, qui possède 2500 acres de terres agricoles, travaille en collaboration avec des centres de recherche de la région, mais aussi avec des universités américaines. Le Lac-Saint-Jean, un véritable laboratoire « Nous travaillons parfois avec Agrinova, mais c’est plutôt rare. Ça marche par période. Nous participons avec eux sur un programme d’entre- posage, mais sans plus. Nos principaux partenaires demeurent Agriculture Canada et les universités américaines du Texas, du Michigan et de l’État de New York. Celles-ci développent des variétés résistantes aux climats arides ou pluvieux. Également, nous sommes sur un projet depuis deux ans avec l’UQAC pour développer une espèce résistante à la gale, une maladie commune de la patate. Notre travail consiste à propager leurs espèces, les tester et observer comment elles évoluent et si elles réussissent les examens, elles peuvent être com- mercialisées », précise Frédéric Tremblay. Chaque année, Patate Lac-Saint-Jean introduit plus de 100 nouveaux clones et, sur ce nom- bre, une trentaine réussit à se qualifier pour la commercialisation. Puisque les zones de production sont réglementées par le MAPAQ, les essais ne s’effec- tuent pas dans le secteur de Péribonka, mais plutôt à Métabetchouan–Lac- à-la-Croix chez l’entreprise Les Maraîchers Potvin. La recherche, c’est payant Lorsqu’une variété proposée par un partenaire ou un client traverse la batterie de tests sans accroc et que les résultats sont jugés positifs, la coopérative s’en trouve gagnante. « Nous avons un droit de regard sur le nom. La Red Maria, la Péribonka et prochainement la Maria Gold sont toutes des variétés aux- quelles nous avons travaillé et que nous avons baptisées. Nous choisis- sons toujours un nom qui a rapport au territoire. Nous nous retrouvons souvent avec l’exclusivité pour la mise en marché. Cela veut dire que nous sommes les seuls à posséder et commercialiser certaines espèces. Ça ouvre des opportunités d’affaires très intéressantes et notre territoire de vente s’en retrouve agrandi. Présentement, nous couvrons l’Ontario jusqu’aux Maritimes ainsi que toute la côte Est des États-Unis. D’ailleurs, nous avons livré tout récemment une cargaison en Floride. La prochaine étape serait de viser les marchés la côte Ouest américaine, l’enjeu est gros et les producteurs là- bas sont friands d’espèces qui se démarquent. Toutefois, les coûts de transports sont exponentiels et nous hésitons pour cette raison », expli- quent les deux gestionnaires de la coopérative. Inf. : quebecparmentier.com/ Inf. : plsj.ca/
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