I N F ORME A F FA I R E S, L E ME N S U E L É CONOM I QU E D ’ I C I D É C EMB R E 2 0 2 2 | Pa g e 1 9 SAGUENAY – « C’est le temps qu’on se réveille. Il faut se fouetter. Nous devons sortir de notre confort, qui est temporaire, et nous remettre en déséquilibre. Nous ne pouvons plus faire les choses de la même manière. […] Nous devons nous adapter », affirme Stéphanie Vallée, étudiante à la maîtrise à l’UQAC qui étudie Le degré de maturité technologique des PME au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ex-championne canadienne de kayak en eau vive, Mme Vallée fait un parallèle avec son expérience d’athlète pour expliquer pourquoi il est si important de prendre le virage maintenant. « Quand tu descends des rapides, tu n’as pas le temps de te poser trop de questions. Si tu ne sais pas où tu t’en vas, c’est le courant qui va t’emmener ailleurs et souvent, ce n’est pas là où tu voulais aller », illustre-t-elle. La chercheuse met toutefois en garde les entrepreneurs de voir le virage numérique comme une solution à tous les problèmes ou comme un bouton sur lequel on appuie pour déployer automatiquement l’ensemble idéal d’outils. « Il faut bien s’entourer, avec des gens qui ne pensent pas comme nous et qui n’ont pas les mêmes compétences que nous. C’est essentiel de sortir de la gestion en silos. Les silos et le virage numérique, ça ne va pas ensemble. » Ce changement du mode de gestion nécessite une modification des interactions. L’intelligence émotionnelle, l’esprit collaboratif et la transparence prennent alors une plus large place. « Ça a l’air d’être un peu le pays des licornes quand on en parle, mais c’est comme ça qu’en Chine, il y a des entreprises qui se sont taillé une place enviable. Il y a des carcans encore à briser. Je pense que la solution va venir du bas. Ça va redéfinir des rôles et des synergies. Ça créera même de nouveaux modèles d’affaires », assure Stéfanie Vallée. Mauvaise compréhension Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Mme Vallée a constaté un problème de compréhension dans la sémantique du 4.0. « Les gens mélangent le 4.0, le domaine du numérique et les technologies numériques. Le domaine du numérique, ce sont les sites Web, les jeux vidéo, la réalité virtuelle, etc., avec un modèle d’affaires basé là-dessus. Les entrepreneurs qui ne sont pas dans ce secteur perçoivent alors que ça ne les concerne pas. Ou encore, s’ils ne sont pas dans le manufacturier, ils pourraient ne pas savoir que les technologies 4.0 peuvent s’appliquer à eux », indique-t-elle. Or, le 4.0, ou la quatrième révolution industrielle, transcende tous les domaines. Il s’agit en fait d’une nouvelle façon d’organiser les moyens de production par l’interconnexion des objets et des systèmes. Les technologies numériques sont alors intégrées à l’ensemble des fonctions de l’entreprise, telles que la production, l’approvisionnement, la logistique, le marketing et la gestion. « On sort vraiment du manufacturier, parce qu’on est capable, avec Internet et la connectivité des objets, de créer de nouvelles chaînes de valeur. Ça touche également le domaine des services. » Des étapes Stéfanie Vallée a également pu remarquer que, souvent, quand on parle de maturité numérique, les entrepreneurs voient tout de suite la marche du haut dans l’escalier, alors qu’il y a des étapes avant. « Il faut parler de ces étapes. On ne les a jamais nommées. Avec mon étude, je veux faire ressortir les niveaux de maturité numérique, qui correspondent aux marches à emprunter dans l’escalier. […] Actuellement, dans la science, il n’y a pas de consensus sur ces niveaux de maturité. C’est en discutant avec les 30 entreprises [voir texte p. 18 NDLR] que je vais le découvrir. Cette histoirelà, il faut que nous nous la racontions ensemble. Nous devons créer les termes ensemble. » La chercheuse encourage d’ailleurs les entrepreneurs à parler de leurs bons coups en matière de transformation numérique avec leurs homologues. Elle assure qu’il y a de belles histoires qui se produisent au niveau régional, mais qu’on n’en entend pas assez parler. « Il ne faut pas avoir peur de discuter du chemin parcouru en matière de transformation numérique. Ça ne va pas donner d’avantage compétitif aux autres. Il faut raconter les histoires qui seront porteuses de sens pour les autres PME. Ça va simplement encourager les gens d’affaires qui se posent des questions à se mettre en marche. » Madame Vallée rappelle que l’innovation n’a ni début ni fin. Elle se réalise en continu. « C’est impossible d’être en mode cocréation avec ton équipe et de le faire en ordre. C’est toujours du désordre. […] La révolution 4.0 nous amène dans un chaos et l’ordre logique ne tient plus. Il faut penser bien en dehors de la boîte, revenir à nos employés et voir comment eux entrevoient de faire ce changement. Ça va nécessairement challenger le statu quo », conclut-elle. La quatrième révolution industrielle transcende tous les domaines. Il s’agit en fait d’une nouvelle façon d’organiser les moyens de production par l’interconnexion des objets et des systèmes. (Photo : Shutterstock) Virage numérique : il faut se réveiller par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com élévision T ernet Int éléphonie T RÉSIDENTIEL • COMMERCIAL égion. o but 2023 par és. municipalit t ut en r 418 696-5692 PAL • MUNICI opulsé pa vices cablés de Ser ue e optiq Projet fibr in | elecom.ca unire Sans-fil pr sot ue. e optiq enir dé é aines FTTH dans cert t lévision à v | elecom.ca esot o@unir r la fibr f
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