Journal Février 2020

I N FORME A F FA I RE S , L E MENSUE L ÉCONOM I QUE D ’ I C I F É VR I ER 2 0 2 0 | P a g e 2 9 SAGUENAY – De 2019 à 2021, c’est quelque 200 M$ en travaux routiers qui ont été annoncés par le minis- tère des Transports du Québec au Saguenay–Lac-Saint-Jean, selon les données émises par l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ). Ainsi, 85,9 M$ seront investis dans la réalisation de projets routiers visant à s’assurer de l’entretien des chaus- sées alors que 45,5 M$ serviront à la réalisation de projets routiers pour s’assurer de l’intégrité des structures. Par ailleurs, 67,5 M$ seront dévolus pour la réalisation de projets routiers visant à assurer un réseau efficace et sécuritaire. « Il y a quatre grands chantiers dans votre région qui retiennent l’attention, soit la construction d’une voie de contournement des quartiers de Delisle et de l’Isle-Maligne à Alma (en cours), les travaux de réfection du pont Dubuc et de ses approches (en cours et qui tirent à sa fin), le remplacement du pont de Dolbeau-Mistassini et celui de l’autoroute de l’Aluminium, le lien routier Alma-La Baie (qui tire à sa fin) » souligne Christian Croteau, conseiller en affaires publiques et rédacteur en chef adjoint, magazine CONSTAS, en ajoutant que le secteur municipal est également important dans la région, notamment avec la ville de Saguenay qui, dans son budget 2019, a annoncé 18 M$ dans la réfec- tion du pavage du réseau routier et 15,3 M$ dans la réfection et la construction d’infrastructures d’eau potable et d’eau usée. Ralentissements en 2020 Selon les économistes de la Commission de la construction du Québec (CCQ), toujours pour le secteur génie civil et voirie de l’indus- trie de la construction que représente l’ACRGTQ, on prévoit une baisse au Québec de 6 %, due au ralentissement du sous-secteur des routes et infra- structures ainsi que de celui des centrales électriques. « Pour l’ensemble de notre secteur, on atteindra une somme d’heures travaillées de 33 millions en 2020, en perte de 6 %, comparativement à 2019. Malgré cette baisse, le sous-sec- teur des lignes électriques sera en croissance en 2020, notamment avec le projet de construction de la ligne électrique Micoua-Saguenay effectué par Hydro-Québec, entre Saguenay et Baie-Comeau. Toutefois, la Commission prévoit des baisses pour presque l’ensemble des régions. Au Saguenay– Lac-Saint-Jean, une baisse de 1 % des heures travaillées est à prévoir par rapport à 2019. Enjeux de l’industrie Quatre grands enjeux sont à signaler dans l’industrie des constructeurs de routes du Québec. M. Croteau cible la gestion de la rareté de la main- d’œuvre, la santé et la sécurité au tra- vail, le virage numérique ainsi que le maintien et le développement du réseau routier provincial et municipal. « Toute l’industrie est préoccupée par la problématique de la rareté de main- d’œuvre qui touche également plu- sieurs secteurs de l’économie québé- coise. Nous travaillons notamment avec la Commission de la construction pour trouver des solutions. De plus, la santé et la sécurité au travail a toujours été un enjeu important de l’industrie et force est de constater qu’il sera tout aussi important à l’avenir. En ce qui concerne le virage numérique de l’industrie et tout ce qui touche de près ou de loin l’innovation, il s’agit d’un enjeu important à venir. Les nouvelles façons de faire sont à nos portes. Le dernier enjeu du maintien et du déve- loppement du réseau routier provincial et municipal touche davantage les don- neurs d’ouvrage », de conclure Christian Croteau. Inf.: acrgtq.qc.ca/ Travaux routiers : quatre grands chantiers en cours dans la région (Photo : Shutterstock) par Dominique Savard dsavard@informeaffaires.com SAGUENAY – Tout comme partout ailleurs au Québec, les travaux de rénovation dans la construction résidentielle sont à la hausse au Saguenay–Lac-Saint-Jean. En 2020, on prévoit 510 M$ de travaux dans la région, une augmentation de 2 % comparativement aux 500 M$ investis dans ce secteur en 2019. « Il se dépense plus d’argent en réno- vations résidentielles qu’en construc- tion neuve et c’est une tendance provinciale qui s’explique, notam- ment, parce que le parc de logements vieillit. C’est un créneau qui est en forte croissance. Il faut dire aussi qu’il y avait depuis quelques années le crédit RénoVert qui a aidé à stimuler les dépenses en rénovations, mais ce crédit de 20 % quand on faisait des travaux écoénergétiques, des réno- vations vertes, n’a pas été reconduit. Pour cette raison, je suis plus conser- vateur dans la croissance pour 2020. De plus, comme le marché immobilier de la revente va très bien, la valeur augmente et les gens sont plus enclins à investir en rénovation, car ils peuvent refinancer les travaux avec leur hypothèque, notamment, ou sim- plement remettre leur résidence au goût du jour », explique Paul Cardinal, directeur service économique à l’APCHQ. Soulignons qu’en 2015, la première compilation des données montrait 351 M$ d’investissements en rénova- tions au Saguenay–Lac-Saint-Jean, une progression de plus de 45 % com- parativement aux prévisions de 2020. Le locatif fait varier les stats En 2020, M. Cardinal prévoit une diminution de 13 % de la construction dans la région du Saguenay, et de 3 % à l’échelle du Québec. Si dans le domaine de la construction résiden- tielle, le nombre de chantiers est passablement stable, c’est dans le segment locatif que les plus grandes variations apparaissent. Selon les données de la SCHL, on a dénombré 452 mises en chantier en 2019 dans la RMR (région métropolitaine de recensement) de Saguenay, une légère croissance de 3 % comparati- vement à 2018 (437). « Il n’y a pas énormément de varia- tions depuis quatre ans dans ce sec- teur. Ce qui change le plus, c’est la construction d’appartements qui explique les grosses variations d’une année à l’autre. Depuis 2012, la ten- dance est à la diminution au Saguenay. Il y en a eu 83 en 2019, quatre de moins que l’année précé- dente. C’est là qu’il faut faire un lien avec le taux d’inoccupation des logements locatifs. « Actuellement, selon la dernière enquête de la SCHL, en octobre, le taux était de 3,7 %. Normalement, on parle d’un marché équilibré à 3 %. Il y a encore un léger surplus. Le der- nier sommet remonte à 2015 avec un taux d’inoccupation de 7,1 %. Alors, si le taux d’inoccupation continue de baisser, je crois qu’il pourrait y avoir une recrudescence dans la construction locative en 2021 ou un peu avant », ajoute l’économiste. M. Cardinal avoue finalement qu’il opte pour le scénario le plus réaliste et conservateur possible, et ce, selon les informations qu’il détient. «Toutefois, il faut dire que les rési- dences pour les personnes âgées peuvent déjouer nos prévisions, car elles font partie du locatif et s’il arrivait un projet de 300 appartements, ça changerait nos chiffres », a-t-il conclu. Construction résidentielle : les rénovations ont la cote ! par Dominique Savard dsavard@informeaffaires.com

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