Informe Affaires - Édition mai 2018

32 • MAI 2018 • INFORME AFFAIRES, Le MENSUEL économique d’ici Commerce DE DÉTAIL SAGUENAY – La Boutique Béluga a le vent dans les voiles. Entreprise de l’année au récent Gala du mérite éco- nomique de la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord et récipiendaire du Dubuc de la catégo- rie Commerce, Béluga n’a pas fini de faire parler d’elle, avec l’ouverture ré- cente de sa boutique en ligne et celle d’une nouvelle succursale à Alma vers la fin de l’été. L’année 2018 sera très occupée pour la Boutique Béluga, et avec sa propriétaire, Ann-Laurie Bergeron, un projet n’attend pas l’autre. Elle en mijote d’ailleurs « un gros », qui prendra son envol d’ici jan- vier 2019, sans toutefois vouloir en dire plus pour l’instant. « J’ai plein de projets et j’ai une équipe qui embarque et qui est compétente pour les réaliser », affirme la dynamique entrepreneure, qui a succédé à sa mère à la tête de l’entreprise en août dernier. Le lancement de la boutique en ligne, début mai, donne un nouveau souffle à la boutique saguenéenne, qui travaille sur le projet depuis deux ans. La plate- forme Web de l’entreprise sera à son image, unique et différente. « On voulait que ce soit bien fait. […] Nous, on utilise toujours des images exclusives sur nos réseaux sociaux. On crée nos propres styles, on mélange les marques et on fait nos propres photos », indique Mme Ber- geron, ajoutant que le site fonctionnera également de cette manière. Elle croit que l’implantation de son entreprise sur Internet sera un succès. « En ce moment, on a 21 000 followers sur Facebook. On n’a pas encore de boutique en ligne et on envoie une quinzaine de colis par se- maine à des gens qui nous commandent des produits », précise-t-elle. Une succursale à Alma Ann-Laurie Bergeron ouvrira aussi, vers les mois d’août ou de septembre, une nouvelle succursale à Alma. « En oc- tobre, on a testé le marché à Alma. On a ouvert un pop-up, une boutique éphé- mère, au Centre Alma. Un 1 000 pieds carrés qu’on a rempli de vêtements et d’accessoires. Les gens attendaient jusqu’à l’extérieur du centre d’achat pour l’ouverture », raconte la propriétaire. Une autre boutique éphémère a également pris place du 10 au 13 mai. La nouvelle succursale reprendra le style de celle de Jonquière et l’ambiance sera créée par la même décoratrice qu’à Jonquière : Lina Lévesque. « Ce sera à notre image », confirme Mme Berge- ron. Après une visite au Salon Maternité Paternité Enfants de Québec en avril, l’entrepreneure caresse aussi le projet d’ouvrir une boutique dans la capitale à moyen terme. « Je veux me familiariser avec le secteur. On va pouvoir voir s’il y a une bonne clientèle à Québec ou pas avec la boutique en ligne », estime-t-elle. Savoir s’adapter Selon Ann-Laurie Bergeron, la clé du succès de Boutique Béluga, c’est d’avoir su s’adapter au fil du temps. Lancée en 1991 dans la maison familiale, l’entre- prise a débuté avec la manufacture de vêtements, puis a éventuellement cessé la fabrication pour se concentrer sur la boutique en tant que tel. Le choix de pro- duits a également évolué. Aujourd’hui, Béluga mise beaucoup sur des marques en exclusivité régionales et des vête- ments et accessoires un peu plus haut de gamme. La Boutique Béluga se démarque aussi par sa grande présence sur les médias sociaux et sa façon originale de les uti- liser. « C’est un incontournable, mais il faut bien le faire. […] Il faut créer un contenu différent des autres […] et offrir des produits intéressants aussi. […] On est super actives sur les réseaux so- ciaux. […] On a des vidéos en direct sur Facebook, des story Instagram », rap- pelle l’entrepreneure. Impliquée depuis trois ans dans l’entre- prise, Ann-Laurie Bergeron a pu effec- tuer une transition en douceur, tout en travaillant sur sa maîtrise en économie financière appliquée. Elle est fière du chemin parcouru par l’entreprise fami- liale depuis sa création. « Depuis que je m’implique plus activement, j’ai vu la croissance assez considérable qu’on a eue », conclut-elle. Inf. : https://www.facebook.com/bou- tiquebeluga/ Boutique Béluga prend de l’expansion Ann-Laurie Bergeron, propriétaire de Boutique Béluga, a de nombreux projets pour son entreprise. (Photo Karine Boivin Forcier) François Guay, pgca spécialiste en approvisionnement C hronique no 59 Votre acheteur est-il un incompétent qui Vous fait perdre de l’argent ? https://ca.linkedin.com/pub/françois-guay-pgca/54/32b/34b François Guay est diplômé en administra- tion de l’UQAC, il détient un titre profes- sionnel en gestion de la chaîne d’approvi- sionnement, plusieurs années d’expérience sur le terrain ainsi que de la formation dans des domaines connexes tels : la ges- tion de projet, les opérations manufactu- rières (MRP), la logistique, la qualité et la gestion lean (modèle Toyota). Rares sont les dirigeants de PME qui réalisent vraiment que l’équipe d’ap- provisionnement est responsable et à l’origine de dépenses pour de mon- tants pouvant parfois aller jusqu’à plusieurs centaines de milliers de dol- lars annuellement. Aucun autre département dans une entreprise n’a une aussi grande responsabi- lité, c’est pourquoi il est primordial de s’assurer que ces montants sont bien gérés par des personnes qualifiées et pourtant… Perceptions et comportement d’un acheteur incompétent : - Croit vraiment que le transport gratuit offert par certains fournisseurs ne coûte absolument rien. - Refuse de rencontrer les représentants sous prétexte d’être beaucoup trop occu- pé. Pourtant les informations sur les tendances du marché, les bonnes idées et les innovations sont tout aussi payantes à connaitre que les rabais ou les promo- tions des fournisseurs. - Garde les yeux fermés et se fie entièrement à un fournisseur principal. Ses décisions d’achats sont alors généralement basées sur des critères subjectifs (confiance et bonne entente avec le représentant) plutôt qu’objectifs (stratégie, prix, faits, données, analyses). - Ne se renouvelle pas. Une formation spécialisée en approvisionnement permet au candidat d’atteindre un niveau stratégique qui le rend apte à analyser, à comprendre et à résoudre des situations complexes, à mettre en place un plan d’action à long terme, à concentrer ses efforts sur des éléments qui auront le plus d’impact et de valeur pour l’organisation. - Commandes parcimonieuses en plaçant souvent plusieurs commandes chez un même fournisseur chaque jour, les coûts de transport sont alors plus importants et la comptabilité croule sous un nombre anormalement élevé de factures. - N’essaie jamais de nouvelles sources. En plus de laisser systématiquement de coté des fournisseurs ayant un excellent potentiel, cela envoi un message aux fournisseurs actuels qu’ils n’ont rien à craindre et que leurs ventes sont assurées. - Démontre bien que ce n’est pas son argent qu’il dépense. Les gens aiment bien dépenser sans avoir à payer, ils aiment être en position de pouvoir et apprécient l’attention que les fournisseurs leur accordent pour obtenir des commandes ou contrats. - Compare de pommes avec des oranges. Il se base sur le prix d’une caisse alors qu’il y a plusieurs formats de caisses disponibles sur le marché… - Fait un trip de pouvoir, son attitude est basée sur la confrontation et le contrôle plutôt que la collaboration. - Ne sait pas compter en tenant compte seulement du prix de l’article, l’acheteur incompétent ne calcule pas le coût du transport et les frais d’administration. - Parle beaucoup trop et n’écoute donc pas assez. Il se tire dans le pied en dévoi- lant de l’information dont le fournisseur pourra se servir à son avantage. Avec les fournisseurs, c’est souvent dans les discussions qui semblent banales que vous allez parfois chercher le plus d’informations stratégiques. - Ne voit pas plus loin que le bout de son nez. L’acheteur est souvent un acteur d’innovation et ses actions influencent directement la rentabilité de l’entreprise. C’est à lui que revient de faire la veille des marchés et de présenter les nouveau- tés à son entreprise. - Il pense tout connaître et ne plus rien avoir à apprendre. Selon un sondage d’Emploi Québec (2013), 76 % des acheteurs en poste dans la province n’ont aucune formation en approvisionnement et plusieurs pensent qu’ils sont au « top » de leur compétence. - Essai de négocier à chaque commande plutôt que s’asseoir avec le fournisseur et négocier une entente annuelle. - Marche sur une corde raide, une des fonctions d’un acheteur est de gérer les risques reliés à la chaine d’approvisionnement. Sinon, il sera pris au dépourvu en cas de problème. - Travaille tout seul dans son coin. L’acheteur est pourtant le lien entre les usagers (demandeurs) et les fournisseurs dans l’achat des biens et services requis. Il doit travailler en étroite collaboration avec la production, les ventes (le marketing), le service technique et le département de la finance. si votre acheteur actuel présente un ou plusieurs de ces symptômes, votre entreprise est peut-être plus faible et malade que vous imaginez… par Karine Boivin Forcier kbforcier@informeaffaires.com

RkJQdWJsaXNoZXIy NDAzMDYz